Très beau texte d'un dominicain, pour la fête de Noël :
Trois conseils pour bien vivre Noël
Non, vous ne rêvez pas ! Votre calendrier de l’Avent dit vrai : nous sommes le 23 décembre et il ne reste plus que deux cases à ouvrir. L’Avent est passé, cette année encore, à toute vitesse : à peine le temps de se mettre dans l’ambiance, de faire la crèche, d’acheter le sapin, deux, trois guirlandes... c’est déjà Noël !
Le compte à rebours a commencé. Il ne reste plus qu’un jour pour faire les courses, nettoyer la maison, la rendre toute belle, offrir les derniers cadeaux, les emballer... Il faut que la fête, demain soir, soit réussie, que tous soient heureux, que les enfants rêvent et que nous rêvions nous-même un peu... Si l’on pouvait, au moins, une nuit dans l’année, oublier le malheur, avoir des étoiles dans les yeux, retrouver la confiance, l’insouciance et la magie des Noël de notre enfance !
Mais attention, frères et sœurs, de ne pas oublier, au milieu de toutes ces préoccupations, l’essentiel. Il ne nous reste plus beaucoup de temps pour nous préparer à célébrer la naissance du Fils de Dieu, le jour où, pour la première fois, dans l’histoire, les hommes ont vu Dieu, face à face, sous les traits d’un enfant. Il ne nous reste plus que quelques heures pour disposer notre âme à adorer, comme il convient, notre Sauveur.
Que pouvons-nous donc faire en si peu de temps ? La première chose, c’est d’aller nous confesser, de prendre le temps d’aller déposer le fardeau de nos péchés. Le temps qui précède et suit immédiatement les fêtes est souvent un temps d’épreuve, un temps où les tentations de pécher sont plus fortes, un temps où nous faisons l’expérience de notre misère... Allons mendier, sans plus tarder, le pardon de Dieu !
La deuxième chose, c’est de demeurer vigilants aux passions qui peuvent emporter notre âme, surtout si nous sentons que la fatigue nous envahit ou que la colère nous monte au nez parce que nous estimons que nous sommes seuls à nous démener pour que tout se passe bien et que les autres n’attendent qu’une chose : mettre les pieds sous la table... Ne rêvons pas : tout ne sera pas parfait. Tout ne se déroulera pas comme nous l’avons prévu... Le plat que vous avez préparé, mesdames, des heures durant, sera peut-être brûlé, votre ado vous fera une crise, votre mari voudra changer au dernier moment de cravate et vous mettra en retard à la messe, votre épouse, messieurs, vous lancera une pique assassine parce que vous êtes rentré trop tard à la maison, votre fils ne vous appellera que le 25 à 23h pour vous souhaiter « Joyeux Noël », des blessures de famille se rouvriront, le prêtre à la messe vous décevra... Il y aura sans doute, à partir d’aujourd’hui, beaucoup de choses qui vous peineront. Ne laissez pas les soucis, les peines, les contrariétés vous submerger. Une seule chose compte, le Seigneur. Sa naissance est votre joie ! Aucun événement, aucune blessure, ne peut la contrarier et vous la faire oublier.
Voilà, enfin, mon troisième conseil : rappelons-nous, aujourd’hui, demain et après-demain, que Dieu est notre principe et notre fin. Nous venons de lui et nous revenons à lui. Nous vivons pour Dieu et tout ce que nous faisons n’a de sens que si nous le faisons pour lui, avec lui et en lui. Si nous nous souvenons de cela, nous arriverons dignement, tels que nous sommes et non tels que nous nous serons rêvés, jusqu’à la mangeoire de Bethléem, dans cette mangeoire où se trouve, pour notre salut, l'enfant Jésus, le Pain de Vie venu du ciel.
Fr. David Perrin o.p