On lit souvent que l'Inquisition fut l'un des chapitres les plus terribles et sanglants de l'histoire occidentale ; que Pie XII, dit « le pape d'Hitler », était antisémite ; que l'obscurantisme a freiné la science jusqu'à l'arrivée des Lumières ; et que les croisades furent le premier exemple de l'avidité occidentale. Ces affirmations sont pourtant sans fondements historiques. Dans cet ouvrage, l'éminent professeur de sociologie des religions Rodney Stark démontre que certaines idées fermement établies - surtout lorsque l'Église entre en scène - sont en réalité des mythes. Il s'attaque aux légendes noires de l'histoire de l'Église et explique de quelles façons elles se sont substituées à la réalité des faits. Un livre passionnant, écrit « non pour défendre l'Église, mais pour défendre l'Histoire ».
AUTEUR Rodney Stark a enseigné la sociologie et les religions comparées à l'Université de Washington (Seattle) jusqu'en 2004. Il est désormais professeur de sciences sociales à l'Université Baylor au Texas. Traduit dans le monde entier, il est l'auteur du best-seller L'essor du christianisme (Excelsis, 2013).
"N'étant pas moi-même catholique romain, je n'ai pas écrit ce livre pour défendre l'Église, mais pour défendre l'Histoire". C'est par ces mots que Rodney STARK, sociologue des religions protestant américain présente en introduction (disponible en lecture libre sur "amazon") son ouvrage "Faux Témoignages, Pour en finir avec les préjugés anticatholiques" (éd. Salvator, Paris 2019).
Dans l'introduction, l'auteur, par ailleurs auteur de l'ouvrage "Le triomphe de la raison : pourquoi la réussite du modèle occidental est le fruit du christianisme" (traduction de Gérard Hocmard, Paris, Presses de la Renaissance, 2007), explique les raisons de la rédaction du livre "Faux témoignages" :
"Au cours de la rédaction de plusieurs ouvrages sur l'histoire médiévale et sur les origines du christianisme, je suis fréquemment tombé sur de graves distorsions liées à l'anticatholicisme évident, les auteurs exprimant souvent explicitement leur haine de l'Église. Ayant rédigé, dans ces livres antérieurs, des notes critiques sur nombre des exemples cités plus haut, j'ai fini par considérer que le problème posé par ces réactions anticatholiques de savants de renommée est trop important et ses conséquences trop envahissantes pour qu'on puisse se contenter de les réfuter ponctuellement. C'est pourquoi j'ai commencé à rassembler, à réviser et à substantiellement étendre mes notes antérieures et à en rajouter de nouvelles sans toutefois tenter de 'disculper' l'histoire de l'Église. J'ai longuement écrit sur des thèmes comme la corruption du clergé, les agressions brutales d''hérétiques', et sur des méfaits et manquements plus récents de l'Église, comme le fait de couvrir des prêtres pédophiles ou la promotion mal avisée de la théologie de la libération. mais quelle que soit l'importance qu'on accorde à ces aspects négatifs de l'histoire de l'Église, cela ne justifie pas les exagérations extrêmes, les fausses accusations et les fraudes évidentes auxquelles seront consacrés les chapitres à suivre.
"[...] J'avoue que lorsque j'ai rencontré pour la première fois l'assertion selon laquelle l'Inquisition espagnole, non seulement aurait répandu peu de sang, mais aurait été une force majeure à l'appui de la modération et de la justice, je l'ai rejetée spontanément comme une variante de d'un révisionnisme excentrique. [...] Mais après un examen approfondi, j'ai découvert avec stupéfaction que, parmi d'autres choses, c'était l'Inquisition qui avait empêché que ne se répande en Espagne et en Italie la fureur meurtrière liée à la sorcellerie qui sévissait partout dans toute l'Europe des XVIe et XVIIIe siècles, et qu'au lieu de brûler eux-mêmes les sorcières, les inquisiteurs avaient fait pendre certains de ceux qui les avaient condamnées au feu.
"[...] J'ai si largement documenté mes conclusions que chacun peut les vérifier. [...] Chaque chapitre proposera une brève bibliographie des principaux contributeurs."
Table des chapitres avec quelques extraits :
1. Les péchés d'antisémitisme
L'invention de l'antisémitisme
Conflit religieux précoce
L'Église et les attaques antisémites
Musulmans et Juifs
Le onzième commandement
Le "Pape d'Hitler"
Conclusion
"L'Église catholique romaine a une histoire longue et honorable d'opposition résolue aux attaques contre les juifs. Et le pape Pie XII s'est montré tout à fait à la hauteur de cette tradition."
2. Les évangiles supprimés
Conclusion
"Aujourd'hui, le pendant moderne des évangiles gnostiques sont des oeuvres de fiction qui entendent être prises pour des présentations de faits réels, tel le roman Da Vinci Code, un réquisitoire cinglant contre une conspiration de l'Église catholique romaine afin de supprimer la vérité sur Jésus."
3. La persécution des païens tolérants
Constantin reconsidéré
La folie de Julien
Le déclin du paganisme
Assimilation
Conclusion
"L'Église n'a pas tiré profit de son statut officiel pour éradiquer le paganisme, tout comme les empereurs ne s'y prêtèrent pas au nom de la nouvelle foi. C'est la raison pour laquelle le paganisme a survécu sans trop d'ennuis durant des siècles après la conversion de Constantin, et n'a sombré que lentement dans l'obscurité, tout en réussissant à créer des niches au sein du christianisme pour quelques-unes de ses traditions.
4. Le "sombre Moyen Âge"
Le Mythe du sombre Moyen Âge
Les progrès de la technologie
Le progrès moral
Les progrès dans la culture savante
Le mythe de la "Renaissance"
Le mythe des "Lumières" séculières
Théologie, raison et progrès
Conclusion
"[L]es termes de "sombre Moyen Âge", de "Renaissance", de "Lumières" et d'"Âge de la Raison" [...] [i]l s'agit là de grandes époques historiques qui n'ont jamais vraiment existé comme telles.
5. Les croisades en quête de terres, de butin et de convertis
Les provocations
Aspects économiques des croisades
Pourquoi s'engagèrent-ils?
Le royaume des croisés
Les "crimes de guerre" des croisés
Redécouvrir les croisades
Conclusion
"Les croisades furent donc bel et bien provoquées. Elles ne constituèrent pas le premier volet du colonialisme européen et ne furent pas non plus menées en vue de conquérir des terres, de rapporter du butin ou de pratiquer des conversions. Les croisés n'étaient pas des barbares qui persécutèrent des musulmans cultivés. Les croisades ne sont donc pas une tache indélébile dans l'histoire de l'Église catholique et il n'y a pas lieu de s'en excuser."
6. Les monstres de l'Inquisition
Le nombre de morts
La torture
La sorcellerie
L'hérésie
La sexualité
Autodafés de livres
Conclusion
7. Les hérésies scientifiques
La quête du savoir
Théologie et philosophie naturelle
L'invention des universités
En route vers la "révolution" scientifique
Robert Grossetete (1168-1253)
Albert le Grand (vers 1200-1280)
Roger Bacon (1214-1294)
Guillaume d'Ockam (1295-1349)
Nicole d'Oresme (1325-1382)
Nicola de Cues (1401-1464)
Nicolas Copernic (1473-1543)
La science devient majeure
Scientifiques "éclairés"
Protestantisme
Pourquoi l'Angleterre?
Les origines religieuses de la science
Alors qu'en est-il de Galilée ?
Conclusion
8. La bénédiction de l'esclavage
L'opposition papale à l'esclavage
Codes pour le traitement des esclaves
La civilisation jésuite / indienne
Conclusion
9. Un saint autoritarisme
Deux Églises
Sur les dirigeants de ce monde
Les philosophes des "Lumières" et la gauche antireligieuse
Les révolutionnaires français et l'Église (1789-1799)
Vers une Russie sans Dieu
La guerre civile espagnole
Conclusion
"Il est tout simplement faux que l'Église s'oppose à la liberté et à la démocratie. Elle tend plutôt à lutter contre les tyrans, en particulier quand ceux-ci tentent de la détruire."
10. La modernité protestante
Réforme et libertés
Max Weber et le capitalisme
Le capitalisme
L'essor du "capitalisme religieux"
Les vertus du travail et de la sobriété
Capitalisme et progrès théologique
Les cités-États capitalistes
Conclusion
Post-scriptum
Bibliographie et conseils de lecture
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