Selon un article de "Marianne.net" publié aujourd'hui "ça chauffe Pour Macron, l’enquête sur l’affaire Alstom-General Electric passe au Parquet National Financier" :
Ça chauffe pour Macron : l’enquête sur l’affaire Alstom-General Electric passe au PNF
Par Emmanuel Lévy
Publié le 19/07/2019 à 12:27
Ouverte en janvier dernier par le parquet de Paris, l'enquête sur la vente controversée d'Alstom est désormais pilotée par le PNF. Elle met en cause Emmanuel Macron. Un nouveau procureur de la République financier doit prochainement être nommé.
Voilà qui va complexifier encore un peu plus le choix du prochain patron du parquet national financier (PNF). A ce poste laissé vacant depuis qu'Eliane Houlette en est partie au début de l’été, le ou la futur(e) procureur(e) héritera, en plus de plusieurs enquêtes déjà sensibles, de celle sur la vente d’Alstom à General Electric que lui a transmise ce jeudi 18 juillet le parquet de Paris.
"UN PACTE DE CORRUPTION"
A l’origine du signalement à la justice, le député Olivier Marleix (LR) ne cache en effet pas sa cible : Emmanuel Macron. Le parlementaire qui a conduit la commission d’enquête sur Alstom s’interroge sur la concomitance de deux événements. Le premier : Emmanuel Macron, alors à Bercy, avait « formellement donné l’autorisation » de la vente d’Alstom énergie. Mais pas seulement, l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande avait « également autorisé » d’autres cessions d’actifs « d’entreprises stratégiques françaises », comme celle d’Alcatel-Lucent au groupe finlandais Nokia ou de Technip à FMC Technologies (Etats-Unis). Le second tient à la campagne présidentielle de 2017 : Olivier Marleix relève que le candidat Macron a bénéficié d’un « montant de dons records pour sa campagne ». A partir de ces deux éléments, le député interroge « le fait que l’on puisse retrouver dans la liste des donateurs ou des organisateurs de dîners de levée de fonds des personnes qui auraient été intéressées aux ventes précitées. » Et de poursuivre dans sa lettre au parquet : « S’il était vérifié, un tel système pourrait être interprété comme un pacte de corruption. »
[...] Arnaud Montebourg n’est pas loin de partager l’analyse d’Olivier Marleix. Pour le prédécesseur d’Emmanuel Macron à Bercy, cette pluie d’honoraires avait conduit, a-t-il dit devant la commission d'enquête qui l’auditionnait à huis clos, à ce que « tout Paris avait été loué ». Pour l’ancien ministre de l’Economie, la chose est entendue : cette prise de contrôle d’Alstom a été facilitée par ces millions pour les boîtes de lobbying, de communication, banques d’affaires et autres cabinets d’avocats chargés de vendre l’opération aux Français et aux médias. Cette mise en cause du chef de l’Etat n’en est pour l’heure qu’au stade de l’enquête préliminaire. Elle est donc à présent dans les mains du PNF. Et le choix du futur patron ce celui-ci va devenir un sujet brûlant pour l'exécutif…
***
Note du blog Christ-Roi. Rappelons que l'entreprise Alstom, spécialisée dans l'énergie et les transports, fleuron de l'industrie française, avait accompagné le développement de la SNCF avec les TGV, contribué à l'édification de la filière nucléaire française et produit les plus grands paquebots du monde aux Chantiers de l'Atlantique de Saint-Nazaire.
L'entreprise qui vivait de la commande publique avait été sauvée de la faillite par l'Etat en 2003 avec une augmentation de capital à hauteur de 300 millions d'euros, selon cet article de La Croix du 06 août 2003 :
L'argent des contribuables versé à Alstom en 2003 est donc parti dans la poche des Américains en 2016 avec Emmanuel Macron. "Macron, où est passé le pognon?"
Une affaire qualifiée de "scandale d’Etat" dans une émission de Canal + en novembre 2016... Une affaire depuis étouffée, mise sous le tapis au cours de cette campagne présidentielle 2017.
commenter cet article …