Dieu soit béni de nous avoir donné un tel Cardinal qui sache nommer le mal qui ronge l'Eglise. Le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des Sacrements, est le défenseur de la divine liturgie catholique célébrée dignement. Il voit en effet dans l'incendie de la cathédrale de Paris un "symbole", le symbole d'un "feu", d'"un incendie qui ravage l'Eglise." "Une Eglise qui ne serait pas orientée vers Dieu est une Eglise qui meurt et s’effondre" ! Le rapport à la divine liturgie saute aux yeux :
« […] Il y a quelques heures j’étais à la cathédrale Notre-Dame de Paris. En entrant dans cette église éventrée, en contemplant ses voûtes effondrées, je n’ai pu m’empêcher d’y voir un symbole de la situation de la civilisation occidentale et de l’Eglise en Europe. Oui, aujourd’hui de tout côté, l’Eglise semble être en flamme. Elle semble ravagée par un incendie bien plus destructeur que celui de la cathédrale Notre-Dame. Quel est ce feu ? Il faut avoir le courage de lui donner son nom. Car, « mal nommer les choses, c’est augmenter le malheur du monde.
« Ce feu, cet incendie qui ravage l’Eglise tout particulièrement en Europe, c’est la confusion intellectuelle, doctrinale et morale ; c’est la couardise de proclamer la vérité sur Dieu et sur l’homme et de défendre et transmettre les valeurs morales et éthiques de la tradition chrétienne ; c’est la perte de la foi, de l’esprit de foi, la perte du sens de l’objectivité de la foi et donc la perte du sens de Dieu.
« [...] Une Eglise qui ne serait pas orientée vers Dieu est une Eglise qui meurt et s’effondre. La flèche de la cathédrale de Paris s’est effondrée : ce n’est pas un hasard ! Notre-Dame de Paris symbolise tout l’Occident. A force de se détourner de Dieu, l’Occident s’effondre. Elle symbolise la grande tentation des chrétiens d’Occident : à force de ne plus être tournés vers Dieu, à force de se tourner vers eux-mêmes, ils meurent.
« Je suis persuadé que cette civilisation vit une crise mortelle. Comme à l’époque de la chute de Rome, les élites d’aujourd’hui ne se soucient que d’augmenter le luxe de leur vie quotidienne et les peuples sont anesthésiés par des divertissements de plus en plus vulgaires. Comme évêque, je me dois de prévenir l’Occident ! L’incendie de la barbarie vous menace ! Et qui sont les barbares ? Les barbares sont ceux qui haïssent la nature humaine, Les barbares sont ceux qui bafouent le sens du sacré, Les barbares sont ceux qui méprisent et manipulent la vie et veulent « augmenter l’homme » !
« [...] La civilisation occidentale est en profonde décadence et en ruine, malgré ses succès scientifiques et technologiques fantastiques et les apparences de prospérité ! Comme la cathédrale Notre-Dame : elle vacille. Elle a perdu sa raison d’être : montrer Dieu et conduire à Dieu.
« [...] Si Dieu perd son caractère central et son primat, l’homme perd sa juste place : il ne trouve plus sa place dans la création, dans les relations avec les autres. Le refus moderne de Dieu nous enferme dans un nouveau totalitarisme : celui du relativisme qui n’admet aucune loi si ce n’est celle du profit. Il faut briser les chaînes que cette nouvelle idéologie totalitaire veut nous imposer ! Si l’homme refuse et se coupe de Dieu, il ressemble à un fleuve immense et majestueux, mais coupé de sa source, tôt ou tard, il sèchera et disparaîtra.
« [...] La crise spirituelle que je décris concerne le monde entier. Mais elle a sa source en Europe. Le rejet de Dieu est né dans les consciences occidentales. L’effondrement spirituel a donc des traits proprement occidentaux. […] »
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Source: Extraits de la conférence prononcée le 25 mai à Paris par le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des Sacrements, Pro Liturgia, Actualité du Vendredi, 21 juin 2019.
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Note du blog Christ-Roi.
Rappelons - signe divin et liturgique majeur ? -, que l'autel qui a été ravagé par l'incendie, la flèche s'étant écroulée sur lui, est l'autel du rite moderne où le prêtre tourne le dos à Dieu pour se tourner vers l'homme..., tandis que l'autel qui a été retrouvé intact et où la messe en latin a été célébrée pendant 800 ans, est le maître-autel, ou autel du rite ancien où le prêtre et l'assemblée sont tournés vers l'Orient, vers la Croix, vers Dieu. Ce qui n'est pas du tout la même chose.
Le Clergé de France ferait donc bien (pour une fois !) de méditer et de s'inspirer des paroles de ce sage Pontife pour songer à redresser l'Eglise-qui-est-en-France plutôt qu'à organiser d'xèmes "rencontres", comités théodule et autres "expériences" d'"équipes liturgiques", qui n'ont jamais réussi finalement qu'à faire baisser le nombre des personnes qui viennent à la messe et donc à détruire la foi.
« En Occident, depuis plusieurs siècles déjà, on ne considère plus la liturgie que sous l’angle pastoral et utilitaire : elle n'est rien de plus qu’un 'outil pastoral' au service de l’évangélisation (voir les messes "fast food" qui devait attirer les jeunes, les messes pour les jeunes, les retournement des autels, les chants “qui plaisent aux gens”, etc. NdCR.), et non le culte objectif et gratuit que l’Eglise rend au Père 'en esprit et en vérité', comme l’enseigne la Tradition.
« Le 'compromis wojtylien' est cette illusion qui a consisté à croire qu’il était possible de maintenir une doctrine et une morale traditionnelles tout en ayant une liturgie faisant la part belle au modernisme (messes pour les jeunes, retournement des autels, chants “qui plaisent aux gens”, etc.) Ce fut la ligne plus ou moins officieusement (mais non officielle) non pas encouragée mais tacitement acceptée par les papes depuis le Concile, surtout sous les pontificats de Paul VI et Jean-Paul II.
« Les autorités religieuses, soucieuses de ramener l’homme moderne à la foi, ont cru qu’en tolérant une liturgie modernisée et adaptable, on pourrait convertir les hommes d’aujourd'hui à la foi traditionnelle. Or, il faut bien le reconnaître aujourd’hui : ça ne marche pas et ça ne marchera jamais, n’en déplaise à nos experts diocésains en pastorale.
« Le silence, la tenue, l’orientation de la célébration, le sens du sacré, l’humilité devant le Mystère, la contemplation et la participation intérieure » sont les traits principaux de la nécessaire restauration d’une liturgie traditionnelle. » (Pro Liturgia, D'après Samuel N. Actualité du vendredi 21 juin 2019.)
Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît.