Dans les studios de Sputnik, Jacques Sapir reçoit Henri Guaino, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy et ancien député Les Républicains, à l’occasion de la sortie de son livre "Ils veulent tuer l’Occident" (éd. Odile Jacob, 2019).
Parmi les sujets abordés : "La civilisation occidentale est-elle en train de se dissoudre dans une mondialisation uniformisatrice qu’elle a elle-même initiée ? Comment réconcilier unité et diversité ? Les élites oublieraient-elles les leçons de leur propre passé ? Et d’ailleurs, qu’entend-on exactement par « Occident » ?", demande Jacques Sapir.

Henri Guaino aborde le thème de la Trinité qui pendant deux mille ans a imprégné notre modèle de développement personnel et collectif, de l'articulation de l'individuel et du collectif dans la société des droits de l'homme.
Note du blog Christ-Roi.
Dans notre civilisation occidentale, "les rois voulaient unir en respectant les traditions et les particularités locales, sans user de violence. Ils cherchaient à supprimer de façon graduelle, et tout en les tolérant d'abord, les frontières administratives, financières, douanières, etc., qui séparaient les diverses provinces de France. Les révolutionnaires, sans comprendre que la variété est une forme de la liberté, et peut-être la plus essentielle pour chacun, s'orientaient vers une unité dans l'uniformité. Le niveau, emblème de la Maçonnerie, correspondait à leur projet principal", a pu écrire Bernard Faÿ, dans "La Grande révolution 1715-1815" (Le Livre contemporain, Paris 1959, p. 244.)
Le mystère de la Trinité, trois personnes en une (Père, Fils et Saint-Esprit), l'unité dans la diversité, cet incompréhensible a été pendant deux millénaires en Occident le modèle qui a imprégné notre mode de développement, l'antidote à l'unité dans l'uniformité souhaitée par les révolutionnaires jacobins, les francs-maçons de 1789 et leur "république" "en marche" vers ce qu'ils appellent le "progrès". Un "progrès" qui aboutit aujourd'hui à ce que dénonce Jacques Sapir, une société "sans attache, sans culture, sans passé" (à partir de la 43e minute), un phénomène qui conduit à "tuer l'Occident", au travers du danger pointé par Henri Guaino du naturalisme, de la "loi du plus fort" et de la "sélection naturelle" : "C'est bien d'avoir le dionysisme quand c'est équilibré par Apollon et l'apollininisme, sinon ce n'est pas vivable."

Dans le royaume du Christ, dans le christianisme, le développement personnel, le bonheur est individuel, il est laissé à notre libre arbitre, il dépend de notre obéissance au commandements divins, il n'est pas garanti ici-bas et n'est pas obligatoire. Dans le projet jacobin maçonnique issu de 1789, au contraire (et quoiqu'en disent les droits de l'hommistes), le bonheur est terrestre, mais il est collectif et il est obligatoire. Marque de tous les totalitarismes.
Dans la société chrétienne, la défense du plus faible contre la loi du plus fort est consubstantiel au modèle de développement.
Pour répondre à Jacques Sapir : et si la Trinité recommençait à inspirer notre modèle civilisationnel ?
Et si le règne du Christ, qui n'empêche ni les libertés individuelles ni la laïcité, redevenait notre modèle de civilisation ?
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