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7 novembre 2018 3 07 /11 /novembre /2018 13:25

La France commémore tout au long de la semaine l'Armistice de 1918. À cette occasion, le président de la République Emmanuel Macron, se rend dans différents hauts lieux de la Grande Guerre, dont Reims. Cette "ville martyre", détruite à 85% pendant le conflit à trouvé un visage : celui de "l'Ange au Sourire", plus connu sous le nom de "Sourire de Reims".

 

Connue pour être le lieu du sacre des rois de France, la cathédrale de Reims est aussi la « cathédrale martyre ». Pendant la Première Guerre mondiale ce sont quelques 288 obus allemands qui ont frappé ce joyau gothique. Autour d’elle, une ville détruite à 85%. Les premiers bombardements remontent au 4 septembre 1914, un peu plus d’un mois après le début du conflit et quelques jours avant que les troupes allemandes n’entrent dans Reims. Le drapeau blanc dressé à la hâte par les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux est ignoré par les belligérants. La ville est perdue puis reprise par les Français. Et finalement un obus allemand déclenche un incendie le 19 septembre 1914 sur un échafaudage en bois. Pendant le sinistre qui va ravager la cathédrale, une poutre tombe et emporte la tête d’une statue d’ange qui fait une chute de quatre mètres cinquante avant de s’éclater sur le sol en une vingtaine de morceaux.

 

Statues de la cathédrale de Reims, après les bombardements de 1914. L'Ange au sourire est la dernière à droite.

 

Cette « gueule cassée » est sauvée par l’abbé Thinot, aumônier volontaire mort au front en 1915, qui la met à l’abri dans les caves de l’archevêché de Reims. Ce n’est que plus d’un an après, le 30 novembre 1915, qu’elle est découverte par l’architecte Max Sainsaulieu. Alors que la destruction de la cathédrale suscite une vague d’émotion au sein de la population française, le sourire de l’ange devient l’emblème du génie français détruit par l’armée allemande.

 

Un sourire très médiatique

« Les statues du portail, avec leur suprême élégance, leur fin sourire, sont la fleur d’une civilisation… Le sourire, cet éclair de sympathie, apparaît pour la première fois à Reims… On retrouve partout ces proportions élégantes, cette grâce, ce sourire, ce désir de plaire, cette légèreté… Le sourire de Reims charme la France et l’Europe. » Voilà l’expression née sous la plume de l’historien Émile Mâle écrivant dans La Revue de Paris du 15 décembre 1914. Le « Sourire de Reims » apparaît alors dans de nombreux journaux français, italiens, anglais et américains — pays alliés contre l’Allemagne — qui en font la célébrité.

 

L’ange voyage même en dehors du continent : en 1916, un moulage de sa tête est accueilli à New York, au Canada, à Buenos Aire et à Santiago du Chili dans le cadre d’une exposition itinérante consacrée au patrimoine français détruit durant la guerre.

 

Même après la restauration de la statue en 1926, le sourire angélique continue de circuler en France et dans le monde entier. La poste émet à 580.000 exemplaires un timbre qui reprend ce sourire caractéristique. À la valeur d’affranchissement est ajoutée une surtaxe au profit de l’amortissement de la dette publique aidant ainsi à la reconstruction d’après-guerre. Un ange qui n’a pas fini de passer.

 

"Le sourire de Reims" : timbre à l'effigie de l'ange au sourire de la cathédrale de Reims.

 

Source: Aleteia.org

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