En ce Jeudi-Saint, commémorant le moment de l'institution de la Cène (Eucharistie), suivi du moment de l'agonie du Christ au Jardin des Oliviers (Gethsémani) avant son arrestation, voici cette réflexion sur l'amour de Dieu chrétien :
Les pharisiens, apprenant qu’il avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? »
Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement.
Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »
Dans l'amour chrétien, le premier commandement est d'aimer Dieu. Selon la parole de Jésus, aimer son prochain vient en second. Pourquoi ? Il arrive un moment où l'amour du prochain peut être si difficile que l'on ne peut y arriver qu'en aimant Dieu d'abord. Par amour pour Dieu, on parvient ensuite à aimer son prochain. C'est ce qu'a voulu nous montrer notre Maître au Jardin de Gethsemani (ou Jardin des Oliviers), un évènement de Sa Passion placé immédiatement après l'Entrée dans Jérusalem puis la Cène et avant son arrestation dans le même jardin.
On voit que si l'amour de Dieu est un amour personnel, contrairement aux apparences, « l'amour de Dieu n'est pas un amour exclusif. Au contraire, il s'agit de l'amour inclusif : aimer Dieu, c'est aimer aussi sa création, son prochain et tout d'abord soi-même. Il ne s'agit pas d'un égocentrisme ou d'un repli sur soi, mais du désir d'une vraie vie, d'un vrai bonheur pour soi et pour autrui. Cela commence par un changement du regard sur soi et sur le prochain, sur son apparence, ses faiblesses, ses qualités. Nous aimer, en dépit des qualités que nous avons pu entendre sur nous de difficile, en dépit de nos histoires parfois douloureuses, peut demander un effort. Ayons le courage de dépasser nos préjugés sur nous-mêmes et sur les autres. Ayons le courage de voir en chacun quelque chose qui vient de Dieu. »
Source: Un frère de l'abbaye d'En Calcat, cité dans Missel du Dimanche 2018, Nouvelle Traduction liturgique, Année B, Bayard Éditions, Lonrai 2017, 4 novembre 2018.