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14 mai 2018 1 14 /05 /mai /2018 14:44

Source: Aurelio Porfiri

La Nuova Bussola Quotidiana

14-05-2018

La beauté de la liturgie comme instrument de conversion

La bellezza della liturgia come strumento di conversione, La Nuova Bussola Quotidiana

 

Il fut un temps où l'on pensait que la pleine beauté des rites liturgiques de l'Église catholique était un instrument efficace de conversion. Après tout, Benoît XVI a également dit que les deux grandes preuves de la vérité du catholicisme sont la beauté et la sainteté. Cela était connu par le frère Jean de Marignol (Giovanni de Marignolli), envoyé en mission dans l'empire chinois (alors dominé par la dynastie Yuan d'origine mongole). Déjà ici d'autres frères franciscains étaient actifs, tels que Jean de Montecorvino (Giovanni da Montecorvino), Jean de Plan Carpin (Giovanni da Pian del Carpine) et Odoric de Pordenone (Odorico da Pordenone), entre autres. Mais la mission chinoise sera toujours parmi les plus difficiles, pour diverses raisons.

 

Giovanni de Marignolli était probablement d'origine florentine, sa famille était active dans le village de San Lorenzo. En 1338, il fut chargé d'une mission spéciale: "Après avoir pris l'habit franciscain de Sainte Croix à Florence, il fut lecteur à l'étude de Bologne, où deux documents attestent sa présence entre mars et décembre 1332. En 1338, il était à Avignon. d'où il est parti avec un grand groupe de confrères pour une mission diplomatique décidée par le Saint-Siège dans l'empire mongol du khan Togan Temur (décembre 1338). Le but de la mission était de répondre aux pressions répétées de la cour mongole et des dignitaires chrétiens y travaillent pour rétablir une présence franciscaine après la mort de l'archevêque de Pékin, Giovanni da Montecorvino, décédé dix ans plus tôt. Le prélat n'a pas encore été remplacé bien que Jean XXII, le 18 septembre 1333, ait nommé le successeur en la personne du frère mineur Nicolò, qui est décédé l'année suivante avant d'arriver à cet endroit.

Pour des raisons non précisées, le chef de la délégation nommée en 1338 par Benoît XII, Nicolas Bonet, doit rapidement revenir à Avignon et M. prend sa place, même s'il n'y a pas eu de disposition officielle pour le sanctionner. Déjà à Constantinople, en mai 1339, il tenta un rapprochement avec le patriarche grec Jean (XIV) Calecas. Le 24 juin, M., passant par Caffa et Azov, arriva à Saraj, accueilli par Uzbek Khan qui lui fournit des chevaux et des vivres. En 1340, la mission atteignit Almalyk, dans le territoire de Khazko, où se trouvait déjà un important peuplement franciscain détruit par Ali Sultan qui, contrairement à son prédécesseur Kazan Khan, avait banni toutes les religions non musulmanes du Khanat. La mission, n'ayant pas respecté l'édit de proscription, avait été dévastée et trois frères, un tertiaire, deux convertis, un marchand et l'évêque Riccardo de Burgundia avaient été tués l'année précédant l'arrivée de Marignolli. Après la mort d'Ali Sultan, M. a été en mesure de rétablir de bonnes relations avec les nouveaux dirigeants et de financer et reconstruire la communauté, l'achat de terres pour de nouveaux logements et la construction d'une nouvelle église.

Quelques frères de la délégation s'arrêtèrent ainsi à Almalyk pour reprendre le travail des frères tués. En 1342, M. atteint Pékin, après avoir traversé le désert de Gobi. Accueillis en audience solennelle par Togan Temur le 12 août, les trente-deux frères ont remis les lettres du pape et ont repris l'activité d'assistance spirituelle aux chrétiens résidant à la cour. Le khan fournissait directement aux mineurs, en leur fournissant également des sommes substantielles (que M. estimait à environ 4000 marks), comme coutume des tribunaux mongols, coutumier d'accorder aux frères frères, c'est-à-dire des vitalités et des subsides impériaux" (Paolo Evangelisti, Giovanni de Marignolli, Dictionnaire biographique des Italiens, Volume 70, 2008).

Bref, le bon frère Jean avait réussi à rétablir une relation qui n'était pas facile compte tenu des différentes distances, non seulement géographiques, mais aussi culturelles, qui étaient peut-être encore plus importantes. Là où Jean, m'intéresse particulièrement ici, c'est lorqu'il nous donne ce beau témoignage dans sa Relatio de sa rencontre avec le Khan: "Nous avons été admis en présence du Khan, je portais les vêtements sacrés, j'étais précédé d'une belle croix et accompagné de bougies et de l'encens, en chantant le Credo in unum Deum en présence du Khan, qui attendait dans son glorieux palais. Quand le chant fut fini, je lui donnai ma bénédiction solennelle, qu'il reçut avec humilité" (dans Jean Pierre Charbonnier, Chrétiens en Chine, Ignatius Press, 2007, ma traduction). Comme il est bon de penser que l'annonce faite par le frère italien est partie de la beauté de la liturgie, des vêtements sacrés, des bougies et de l'encens, de la solennité du latin, du chant liturgique. Le Khan l'a reçu avec beaucoup de respect, même s'il ne s'est pas converti personnellement. Mais comme dit, les distances culturelles entre les deux mondes étaient certainement énormes.

J'aime à penser que la "diversité catholique" fortement affirmée à travers sa liturgie a certainement mérité ce respect et ce soutien de l'empereur mongol, une étape dans une histoire qui verra alors beaucoup de lumières et d'ombres.

 

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