A l'occasion de la solennité du Christ Roi, voici le poème Signaux Perdus *
Les grands semeurs de ciel des phares lointains
Jalonnant de leurs feux l'immense nuit humaine
Où la foule sans yeux titube et se démène
Implorant de ses bras fourbus d'autres destins.
Parfois, perçant la nuit, un des rayons atteint
la triste horde aveugle errant dans les ténèbres.
Alors, hurlant de rage et de terreur funèbres,
Elle se rue. Abat la tour. Le feu s'éteint.
Puis le troupeau stupide, encore grondant de haine,
Eperdu, tâtonnant et tirant sur sa chaîne,
Se replonge dans l'ombre, éternelle prison...
Tandis qu'au loin, fragile et clignotant fanal
Sur le chemin qui mène hors du cycle infernal,
Un autre feu s'allume et monte à l'horizon.
* Auteur inconnu.