Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Christ Roi

  • : Christ Roi
  • : Blog d'informations royaliste, légitimiste, pour une France libre, indépendante et souveraine
  • Contact

Horloge

6 novembre 2017 1 06 /11 /novembre /2017 14:42

Le président russe Vladimir Poutine et le patriarche Kirill ont inauguré le 30 octobre, à Moscou, un impressionnant “Mur de douleur” en hommage aux victimes des répressions politiques. Ils ont omis l’essentiel, souligne le journaliste russe Konstantin Eggert : nommer ceux qui les ont ordonnées.

 

Récemment, j’ai pris le train avec ma femme et mes enfants pour rendre visite à des amis en banlieue de Moscou. Un homme avec un accordéon est entré dans le wagon et a commencé à chanter la chanson d’un vieux dessin animé soviétique. Entre les couplets, l’accordéoniste insérait des exclamations comme “Souvenons-nous de notre passé glorieux !” Cela donnait une sorte de rap soviétique. Avant de traverser le wagon pour demander l’aumône, le musicien souhaita à tous une “bonne fête de la révolution d’Octobre”. La suite montra qu’il avait eu du flair.

 

Lorsque ma femme, ne tenant plus, lui rétorqua que ce n’était pas une fête mais une tragédie, tout le wagon s’en prit à elle : “C’est la noblesse (sic !) qui a provoqué la guerre [civile]”, “Il y en a pour qui c’est peut-être une tragédie, mais pour nous c’est une vraie fête.” Personne n’a pris notre parti. C’est vrai que les trains de banlieue sont surtout fréquentés par des personnes modestes d’âge moyen à mûr pour qui la nostalgie de l’Union soviétique va de soi. Mais combien voit-on également d’Audi A8 et de Land Cruiser avec des autocollants affichant “URSS” ou une faucille et un marteau ?

 

Ce que Poutine et le patriarche Kirill n’ont pas dit

 

Le 30 octobre 2017, le Kremlin a voulu non sans succès faire une croix sur toutes les tentatives de comprendre ce qui s’est vraiment passé en Russie au XXe siècle. En inaugurant l’impressionnant monument conçu par le sculpteur Gueorgui Frangoulian, le président Vladimir Poutine et le patriarche Kirill (présent à la cérémonie) n’ont pas évoqué, ne serait-ce qu’une fois, ni Lénine, ni Staline, ni le Parti communiste.

 

Dans le discours du primat de l’Église orthodoxe russe, on a même entendu la phrase suivante : “Comment l’idée grandiose de construire un monde libre et juste a-t-elle pu mener au bain de sang et à l’arbitraire ?” Va-t-on vraiment devoir écouter les représentants d’une Église martyre, qui, comme d’autres confessions, a perdu des millions de clercs et de fidèles [dans les répressions], débiter des banalités de l’époque du dégel de Khrouchtchev et du XXe congrès du PCUS – l’idée était bonne mais sa mise en œuvre a été ratée ?

 

Les bourreaux ont des noms

 

Il y a quelques années, le président de Memorial [la principale organisation de défense des droits de l’homme russe travaillant sur la mémoire des purges staliniennes], Arseni Roginski, a très justement dit lors d’une conférence : des centaines de monuments à la mémoire des “victimes des répressions” ont été érigés à travers le pays, mais tant que les bourreaux n’auront pas été nommés, que le régime assassin de millions de personnes n’aura pas été condamné, qu’aucune leçon politique n’aura été tirée de soixante-quatorze ans de pouvoir soviétique, toutes ces statues, ces stèles et ces plaques commémoratives n’auront aucun effet sur les esprits et les consciences des Russes, ni sur l’avenir du pays.

 

Source et suite : Courrier International

Moscou commémore les victimes des purges staliniennes, sans nommer les bourreaux

Note du blog Christ-Roi. Il est facile dénoncer les crimes de Staline pour dédouaner ceux de son prédécesseur Lénine... Ce qui permet de sauver le mythe du marxisme-lénisme... Pourtant, la guerre civile et la violence sont des moyens inscrits dans le projet communiste dès le départ chez Marx et Lénine :

 

"La notion de guerre civile est au coeur du projet communiste, tel qu'il apparaît dès 1848 dans le Manifeste du Parti communiste où, Marx, évoquant la lutte des classes, parle de 'la guerre civile plus ou moins latente au sein de la société actuelle, jusqu'au point où elle éclate en révolution ouverte et où le prolétariat jette les fondements de sa domination par le renversement violent de la bourgeoisie.' La conclusion du Manifeste est fort claire : 'Les communistes déclarent ouvertement qu'ils ne peuvent atteindre leurs objectifs qu'en détruisant par la violence l'ancien ordre social.'

 

[...] En 1871, après l'écrasement de la Commune de Paris, Marx publie La Guerre civile en France, où il rappelle qu'à ses yeux 'la guerre des asservis contre leurs oppresseurs [est] la seule guerre juste dans l'histoire', et où il dénonce 'la conspiration de la classe dominante pour abattre la révolution par une guerre civile poursuivie sous le patronage étranger', oubliant au passage que la Commune s'opposait à une Assemblée nationale régulièrement élue en février 1871. [...] Marx tire une conclusion décisive : 'La guerre nationale est une pure mystification des gouvernants destinée à retarder la lutte des classes, et qui est jetée de côté aussitôt que cette lutte des classes éclate en guerre civile.' Dès 1914-1915, Lénine s'empare de cette conclusion de Marx pour inaugurer un slogan appelé à un grand retentissement : 'Transformer la guerre impérialiste en guerre civile.'

 

Dès août-septembre 1916, il écrit : 'A la guerre bourgeoise impérialiste, à la guerre du capitalisme hautement développé, ne peuvent objectivement être opposées, du point de vue du progrès, du point de vue de la classe d'avant-garde, que la guerre contre la bourgeoisie, c'est-à-dire avant tout la guerre civile du prolétariat contre la bourgeoisie pour la conquête du pouvoir, guerre sans laquelle tout progrès sérieux est impossible.' (Lénine, Oeuvres, Paris/Moscou, Editions sociales/Editions en langue étrangères, 1959, t. 23. p. 339.)

 

[...] Désormais pour Lénine, la révolution est définitivement inséparable de la 'guerre civile pour le socialisme'. Or, celle-ci est 'aussi une guerre, par conséquent, elle doit aussi ériger inévitablement la violence au lieu et place du droit. [...] Le but de la guerre civile est de s'emparer des banques, des fabriques, des usines, etc., d'anéantir toute possibilité de résistance de la bourgeoisie, d'exterminer ses troupes.' (Lénine, Oeuvres, Paris/Moscou, Editions sociales/Editions en langue étrangères, 1959, t. 23. p. 25.) Il le rappelle en octobre 1917 : 'Cette guerre pourra être violente, sanguinaire, elle pourra coûter la vie de dizaines de milliers de propriétaires fonciers, de capitalistes et d'officiers qui épousent leur cause. Le prolétariat ne reculera devant aucun sacrifice pour sauver la révolution'." (Stéphane Courtois, Communisme et totalitarisme, Tempus, Paris 2009, p. 76-78)

 

"Jusqu'en 1914, la conception de la violence chez Lénine se nourrit à quatre sources :

Karl Marx dans le Manifeste du Parti communiste - 'Les communistes déclarent ouvertement qu'ils ne peuvent atteindre leurs objectifs qu'en détruisant par la violence l'ancien ordre social.' ;

Auguste Blanqui et ses tentatives d'insurrection menées par un groupe révolutionnaire;

la Commune de Paris et les leçons tirées par Marx sur l''Art de l'insurrection';

et enfin la révolution russe de 1905-1906, avec ses combats de rue en ville et ses émeutes paysannes - bunt - qui balaient tout sur leur passage." (Stéphane Courtois, Communisme et totalitarisme, ibid., p. 118.)

Partager cet article
Repost0

commentaires

Articles RÉCents

  • Sainte Catherine de Sienne, Vierge († 1380), Docteur de l'Eglise, co-patronne de l'Europe
    Tertiaire dominicaine et mystique italienne qui a exercé une grande influence dans l'Église catholique, Sainte Catherine naît à Sienne en 1347, avec le désir très tôt de se consacrer à Dieu, contre la volonté de ses parents. Dès l'âge le plus tendre,...
  • Sainte Valérie de Milan, martyre († 171)
    Au IIe siècle, mariée à S. Vital, personnage consulaire, Valérie mourut martyre à Ravenne alors que son mari périssait martyr lui-aussi à Milan (Italie) (1) Vital était un militaire né à Milan, père de S. Gervais et de S. Protais, martyrs. Il fut condamné...
  • Sainte Zite (Zita) de Lucques (1218-1278), Vierge
    L'histoire de Zita se déroule dans l'Italie du XIIIe siècle. Zita était une petite vendeuse de légumes qui s'en allait au marché de Lucques (Toscane, Italie) pour ses parents. Sa mère, pauvre, mais vertueuse, l'éleva dans la crainte du Seigneur, et eut...
  • Sainte Alida (Alde) de Sienne, Veuve, Tertiaire des Humiliés † 1309
    Alida épousa Bindo Bellanti, un noble de Sienne dont la bonté était aussi grande que la piété, et fut toute sa vie une épouse exemplaire. À la mort de celui-ci, alors qu'elle avait 30 ans, malgré les nombreux prétendants qui la sollicitèrent, elle resta...
  • Saint Marc, évangéliste
    Saint Marc, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011 Saint Marc était probablement de la race d'Aaron; il était né en Galilée. Il semble avoir fait partie du groupe des soixante-douze disciples du Sauveur; mais il nous apparaît...
  • Saint Fidèle de Sigmaringen, o.f.m. cap. et martyr (1577-1622)
    Saint Fidèle de Sigmaringen Fidèle, de son nom civil Marc Roy, né le 1er octobre 1577 à Sigmaringen, petite ville d'Allemagne voisine de la Suisse, est mort assassiné martyr pour la foi à Seewis im Prättigau (Suisse) le 24 avril 1622. Son éducation fut...
  • Saint Georges († 303)
    Georges de Lydda naît vers 275/280 à Mazaca, en Cappadoce (Turquie), dans une famille relativement aisée. Son père, Gérontius, noble d’Arménie, vint en Cappadoce servir dans l'armée romaine. S on éducation fut toute chrétienne. À l'âge de dix-sept ans,...
  • Saints Alexandre de Lyon et Épipode, Martyrs à Lyon († 178)
    Cet Alexandre que nous fêtons aujourd'hui ne doit pas être confondu avec saint Alexandre, Martyr à Apamée sur le Méandre en Phrygie (Turquie) l'an 171. Alexandre, d'origine grecque, natif de Lugdunum, et Épipode, sont deux jeunes hommes nés au milieu...
  • Mort du pape François, fin d'une époque ?
    Maj permanente Les oeuvres du Christ ne reculent pas, mais elles progressent. Après le décès du pape François ce matin, certains commencent déjà à demander si l'on verra les "progressistes" poursuivre les thèmes portés par François dans le prochain pontificat...
  • Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ
    Dans un monde qui court après des illusions passagères, une vérité inébranlable demeure : Jésus-Christ est ressuscité des morts. De l'image mystérieuse du Suaire de Turin au martyre courageux des apôtres, les preuves sont convaincantes. Explorons… Le...