Un texte important est paru sur Viveleroy.fr : "Catholiques, protestants, musulmans, juifs, athées... pour le Roi". Il pose les termes de l'adhésion des différentes religions, voire de l'athéisme, à la légitimité.
On voit par là que si les principes de la légitimité s'opposent à ceux de la modernité énoncés dans les Droits de l'Homme, ils peuvent pourtant rallier le plus grand nombre.
Extrait:
Un gouvernement, même le plus mauvais et le plus injuste, possède une légitimité minimale, car il est encore préférable au chaos de l’anarchie qui n’est que la version atomisée et généralisée de la loi du plus fort. Cependant il existe des degrés positifs de légitimité qui permettent de définir et de classer les gouvernements justes, selon qu’ils se fondent sur un de ces trois degrés de légitimité :
1er degré : Reconnaissance de la loi naturelle — véritable écologie du comportement humain —, et reconnaissance du droit naturel pour tout homme de vivre selon cette loi (critère compatible avec l’athéisme).
2e degré : Reconnaissance de l’origine divine de la loi naturelle et donc reconnaissance du droit divin de vivre selon cette loi (critère compatible avec la plupart des religions).
3e degré : Reconnaissance de Jésus-Christ Roi des rois, Verbe de Dieu, Dieu unique fait-homme et modèle du roi serviteur de tous (critère compatible avec la plupart des religions chrétiennes).
Les monarchies traditionnelles s’efforcent au moins de respecter la loi naturelle. En reconnaissant à leurs sujets le droit naturel d’observer cette loi transcendante, les rois établissent la justice et obtiennent de tous leurs peuples, non seulement l’obéissance libre, mais plus encore leur amour.
[...]
Le théoricien socialiste et anarchiste Proudhon (1809-1865) reconnaît le caractère unique et rationnel de cette religion catholique qu’il a combattue avec acharnement toute sa vie :
L’Église croit en Dieu : elle y croit mieux qu’aucune secte ; elle est la plus pure, la plus complète, la plus éclatante manifestation de l’essence divine, et il n’y a qu’elle qui sache l’adorer. Or, comme ni la raison ni le cœur de l’homme n’ont su s’affranchir de la pensée de Dieu, qui est le propre de l’Église, l’Église, malgré ses agitations, est restée indestructible […] tant qu’il restera dans la société une étincelle de foi religieuse, le vaisseau de Pierre pourra se dire garanti contre le naufrage […] l’Église catholique est celle dont le dogmatisme, la discipline, la hiérarchie, le progrès, réalisent le mieux le principe et le type théorique de la société religieuse, celle par conséquent qui a le plus de droit au gouvernement des âmes, pour ne parler d’abord que de celui-là […] au point de vue religieux, principe de toutes les églises, le catholicisme est resté ce qu’il y a de plus rationnel et de plus complet, l’Église de Rome, malgré tant et de si formidables défections, doit être réputée la seule légitime. [Pierre-Joseph Proudhon, De la justice dans la Révolution et dans l’Église, éd. Office de publicité, Bruxelles, 1860, p.23,24,25.].
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Récemment, l'écrivain Michel Houellebecq a déclaré dans un entretien à "Der Spiegel", traduit par Valeurs actuelles, que pour éviter la guerre civile, le retour du catholicisme comme religion d'état serait une solution:
"Au fond, l’intégration des musulmans ne pourrait fonctionner que si le catholicisme redevenait religion d’État. Occuper la deuxième place, en tant que minorité respectée, dans un État catholique, les musulmans l’accepteraient bien plus facilement que la situation actuelle. Ils n’arrivent pas à se faire à l’État laïc, porteur d’une liberté de religion qu’ils ne comprennent pas. Le prophète Mahomet ne pouvait pas imaginer l’existence d’un athée".