Source: The Remnant
Samedi 21 octobre 2017
Les Brigades Bergogliennes réagissent à la Correction
"The Bergoglian Brigades React to the Correctio", Ecrit par Christopher A. Ferrara
Traduction
C'était, bien sûr, inévitable. Un groupe de prêtres progressistes, de théologiens, d'universitaires et de politiciens, dont beaucoup ont des profils de dissidence radicale vis-à-vis du Magistère, a créé un site Web appelé Pro Pape François dont le but est de défendre le mastodonte bergoglien contre ses adversaires catholiques, surtout les signataires de la Correctio. Filialis.
La Correctio, dont je suis l'un des signataires originaux, identifie "7 positions hérétiques sur le mariage, la vie morale et la réception des sacrements" qui se répandent dans toute l'Église sur la seule base des nouveautés morales d'Amoris Laetitia (AL). La principale de ces propositions inédites est que les personnes divorcées et remariées peuvent recevoir l'absolution et la sainte communion sans cesser leurs relations sexuelles adultérines tout en "discernant" leur obligation morale selon "la complexité concrète de ses limites" (AL 303). En bref, l'éthique de la situation appliquée au Sixième Commandement sans exception afin d'excuser les relations sexuelles hors mariage, qui sont intrinsèquement mauvaises et jamais permises en aucune circonstance. Pour citer Jean-Paul dans Veritatis splendor, dont l'enseignement, en accord avec toute la Tradition, est maintenant dans la pratique renversé d'un diocèse à l'autre :
"Les préceptes négatifs de la loi naturelle sont universellement valables. Ils obligent chaque individu, toujours et dans toutes les circonstances. Il s'agit d'interdictions qui interdisent une action donnée semper et pro semper, sans exception , car le choix de ce genre de comportement n'est en aucun cas compatible avec la bonté de la volonté de l'acteur, avec sa vocation à la vie avec Dieu et à la communion avec son prochain. Il est interdit - à tout le monde et dans tous les cas - de violer ces préceptes. Ils obligent tout le monde, quel qu'en soit le coût , à ne jamais offenser qui que ce soit, en commençant par soi-même, la dignité personnelle commune à tous."
La Correctio démontre encore au-delà du différend raisonnable que François, au moyen de déclarations écrites et orales en faveur de ce développement, et par son refus de répondre aux questions et requêtes des quatre cardinaux concernant AL et près d'un million de fidèles "a causé la propagation de ces opinions hérétiques dans l'Église catholique. "
Le site de Pro Francis présente une lettre ouverte à François qui précise que les signataires ne sont pas intéressés à défendre la Foi, l'Église ou même la papauté, mais simplement et seulement François et ses nouveautés, précisément parce qu'ils rompent radicalement avec le Magistère authentique:
"Cher Pape François,
Vos initiatives pastorales et leur justification théologique sont actuellement sous l'attaque véhémente d'un groupe dans l'église. Avec cette lettre ouverte, nous souhaitons exprimer notre gratitude pour votre leadership papal courageux et théologiquement sain.
En peu de temps, vous avez réussi à remodeler la culture pastorale de l'Église catholique en fonction de son origine en Jésus. Les blessés et la nature blessée vont droit au cœur. Vous voyez l'église comme un hôpital de campagne en marge de la vie. Votre préoccupation est chaque personne aimée par Dieu. En rencontrant les autres, la compassion et non la loi aura le dernier mot. Dieu et la miséricorde de Dieu caractérisent la culture pastorale que vous attendez de l'église. Vous rêvez d'une 'église comme mère et bergère'. Nous partageons votre rêve.
Nous vous demandons de ne pas dévier du chemin que vous avez emprunté, et nous vous assurons de notre soutien total et de notre prière constante."
François, seul parmi tous les papes de l'histoire de l'Église, prend soin des "blessés". Seul François voit "l'église comme un hôpital de campagne en marge de la vie" (peu importe ce que cela signifie). Seul François se soucie de "chaque personne aimée par Dieu". Seul François veillera à ce que "la compassion et non la loi ait la dernière parole". Avec François seul, "Dieu et la miséricorde de Dieu caractérisent la culture pastorale". François, seul parmi tous les papes, rêve d'une "église mère et bergère", que l'Église ne fut sûrement pas avant François.
C'est-à-dire que François seul semble prêt à accomplir le puissant travail de transformation de l'Église catholique en une secte protestante libérale que même Luther n'eut pas rêvé de créer et qu'il aurait probablement considérée comme une perversion cauchemardesque libertine de la religion chrétienne.
Que ces progressistes radicaux pour le pape, ce pape seul, soient des hypocrites qui rejettent le concept même d'un pontife romain, dont les déclarations autoritaires sur la foi et la morale commandent l'assentiment, est le point évident. Le point le moins évident est qu'en demandant l'obéissance à la "direction papale courageuse et théologiquement saine" de ce pape seul, ils avancent la même erreur théologique que deux autres groupes dans l'Église: les sédévacantistes et les néo-catholiques.
Les trois groupes insistent sur le fait qu'un pape ne peut commettre une erreur concernant la foi et la morale aux quatre coins de tout document qu'il pourrait choisir de promulguer. Cette prétention dispense des limites strictes de l'infaillibilité papale et de la distinction vitale entre, d'une part, le magistère bimillénaire authentique et, d'autre part, les enseignements d'un pape particulier, certes susceptible d'erreur et donc de rupture avec le magistère authentique quand il ne parle pas ex cathedra. L'histoire l'a montré plus d'une fois, et François est déjà l'exemple historique par excellence de cette capacité pontificale à l'erreur en dehors des définitions dogmatiques formelles.
Chacun des trois groupes revendique cette prétention indéfendable pour un motif différent, cependant:
Les progressistes exigent l'obéissance à François parce qu'il est le seul Pape qu'ils attendaient, alors que pour l'enseignement des autres papes ils en prennent ou en laissent selon leur fantaisie.
Les sédévacantistes ont besoin d'un Pape infaillible et irrésistible pour pouvoir soutenir que les Papes conciliaires, ayant prononcé une erreur dans une déclaration ou une décision, ne peuvent être des Papes. Les sédévacantistes se plaisent à affirmer que les traditionalistes doivent soit obéir inconditionnellement aux Papes conciliaires dans tout ce qu'ils déclarent, soit les rejeter comme des imposteurs totaux, il n'y a pas de voie médiane par laquelle on puisse "reconnaître mais résister" à un pontife romain dans un cas particulier. Ils plaident pour une caricature absurde et ahistorique de la papauté, qui en fait une dictature absolue.
Les néo-catholiques ne peuvent pas admettre qu'ils ont échoué à reconnaître la crise ecclésiale pour ce qu'elle est - une rupture catastrophique avec la Tradition approuvée ou tolérée par les Papes conciliaires - de sorte qu'ils imposent une "lecture orthodoxe" torturée d'innombrables énoncés ou actes papaux douteux, y compris à propos des nouveautés désastreuses d'Amoris Laetitia, afin de nier qu'il existe une telle crise.
Nous pouvons compter sur les trois groupes pour dénoncer toute critique des nouveautés bergogliennes qui se multiplient, quelles qu'elles soient (y compris les femmes diacres, les prêtres mariés, l'intercommunion avec les protestants et une "révision" d'Humanae Vitae, toutes censées être dans leur phase de planification). Le résultat probable sera - en effet, cela a déjà commencé - une persécution interne brutale des défenseurs de la Tradition, semblable à celle endurée par les disciples de Saint Athanase lors de la crise arienne.
Préparez-vous au pire. Mais espérer le meilleur: si ce n'est la délivrance de l'Église des griffes de François et de ses collaborateurs, alors ce sera après lui, quand tout semble perdu, une des fins les plus dramatiques de toute les crises de l'Eglise. La restauration ecclésiale est inévitable, car le Saint-Esprit l'accomplira, même si nous ne vivons pas pour le voir.
Note du blog Christ-Roi. Pour en savoir plus sur le "groupe de prêtres progressistes, de théologiens, d'universitaires et de politiciens, dont beaucoup ont des profils de dissidence radicale vis-à-vis du Magistère", lire le prof. R. De Mattei, Corrispondenza Romana, 18 octobre 2017, dans "mais qui divise l'Eglise ?".