Dans son livre Philosophie de la Royauté, Yves-Marie Adeline donne cette définition de la légitimité politique :
"La légitimité politique est indissociable d'une légitimité morale : il ne suffit pas de reconnaître dans une personne l'incarnation d'un principe politique commun, il faut aussi que l'exercice de la souveraineté obéisse à des règles communément acceptées.
[...] [L]e caractère sacré de l'autorité royale se traduit en termes inverses de ceux qui honorent l'Inca ou le Mikado. Ainsi, c'est en vertu de sa personne a priori sacrée que le Mikado est souverain, tandis que sous la légitimité, la déférence obéit à un mouvement contraire : le roi n'est honorable que parce qu'il est roi. En cela, on honore la fonction, la légitimité elle-même, et non pas le souverain en tant qu'il est seulement un homme...
[...] L'intérêt de la philosophie est de pouvoir démontrer que le principe de légitimité reste le même quel que soit le système étudié.
[...] [U]n ordre politique suppose un ordre moral qui, en dernière mesure, le justifie.
[...] La légitimité du pouvoir [...] ne connaît son plein épanouissement que dans la mesure où la souveraineté répond aux exigences morales de la cité."
Yves-Marie ADELINE, Philosophie de la Royauté, Via Romana, Versailles 2015, p. 17, 202-203.
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