Une légende tenace laissa entendre qu'en des temps immémoriaux nos ancêtres étaient incultes, illettrés. les pauvres : ils ne connaissaient pas encore Jules Ferry ! Qu'en est-il vraiment ? Le concile de Vaison en 529 prescrivit aux prêtres d'enseigner les Saintes Ecritures aux jeunes lecteurs destinés à leurs succéder au sein de petites écoles paroissiales et épiscopales. Ces établissements eurent pour mission de former les clercs.
Ce fut donc avec la christianisation de la société que ces écoles virent le jour au VIe siècle. De jeunes laïques pouvaient aussi intégrer ces écoles. Plus tard, Charlemagne, dans un capitulaire en 789, ordonna aux prêtres de créer des écoles pour apprendre à lire aux enfants.
En 797, l'évêque d'Orléans, Théodulf, tiendra ces propos :
"Que les prêtres établissent des écoles dans les villages et les bourgs, et si quelqu'un de leurs paroissiens veut leur confier ses enfants pour leur apprendre les lettres, qu'ils ne les refusent pas et qu'ils accomplissent cette tache avec une grande charité."
A partir du XIe s., ces petites écoles gratuites se développaient. Les élèves pouvaient y apprendre à lire en latin à partir d'un psautier. Ils pouvaient également écrire, compter et aussi chanter.
Dès le XIIIe s., dans certaines villes, les filles pouvaient aller à l'école, et nul besoin d'appartenir à la noblesse pour y avoir droit. La fréquentation de ces établissements scolaires n'étaient pas obligatoire, mais vivement encouragée. Ainsi, au XIVe s., l'évêque de Mende, Guillaume VI Durand recommanda l'ouverture d'une école par village. Au XVe s., on dénombrait pas moins de 100 petites écoles répandues rien qu'à Paris. A la fin du 'Moyen Âge', même les paysans apprenaient à lire. Selon l'Eglise, pour pratiquer sa foi correctement, il fallait savoir lire.
Toutefois l'alphabétisation progressa difficilement par manque de temps, et d'argent pour certains. Au 'Moyen Âge', l'ascenseur social existait déjà. Jean Gerson, futur philosophe et théologien, était issu d'un milieu paysan. Sa mère, paysanne de son état, savait lire et écrire. C'est elle qui s'occupa de son éducation.
En dehors des écoles du cloître, les enfants pouvaient être éduqués, soit par un maître, soit par une maîtresse laïque, soit par un chapelain dans un château, ou par un professeur privé. Pour enseigner, les maîtres devaient être titulaires d'une licence obtenue à l'Université. Ils étaient rémunérés par leurs élèves. C'est pourquoi, ils devaient parfois s'adonner à la publicité. Ainsi, un maître toulousain mettra sur sa porte cette affiche publicitaire : 'Il y a un maître en cette bonne ville qui apprend à bien lire et écrire et compter. Je vous apprendrai bien, vraiment, et sans tromperie. Pauvres pour Dieu, riches pour argent, vous serez reçus.'
Après la petite école, plusieurs choix pouvaient s'offrir à vous. Vous pouviez apprendre un métier : l'enseignement professionnel était accessible dès douze ans. Ou alors, vous continuiez les études vous alliez au Collège. Au 'Moyen Âge', le Collège est bien souvent une fondation pieuse, ayant pour objectif de favoriser l'éducation des enfants pauvres désirant étudier à l'Université. Au Collège de Robert de Sorbon, qui fondera la Sorbonne, en est l'illustre exemple. Pour les plus capables, ils pouvaient poursuivre et aller à l'Université, comme celle de Paris, par exemple, qui fut une des plus importantes universités de l'époque médiévale.
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