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5 juillet 2017 3 05 /07 /juillet /2017 10:25
La sécession gagne l'Assemblée nationale

Le Premier ministre Édouard Philippe a prononcé le 04 juillet 2017 son discours de politique générale devant une "Assemblée nationale" dubitative. Son intervention est intervenue au lendemain du discours du président Emmanuel Macron fixant l'orientation de sa politique générale devant le Congrès du Parlement réuni à Versailles. (SOURCE). Sur 566 votants, avec 370 voix pour, 129 abstentions et seulement 67 voix contre, les médias mainstream relèvent que nous avons "le plus faible nombre de votes contre sur un discours de politique générale depuis 1959". "Édouard Philippe aurait obtenu "une large confiance". C'est sans compter le "record d'abstention" lors de ce vote... Une donnée qui soulève de nombreuses questions.

 

"Les Républicains" se sont abstenus

 

Au sein du principal groupe "d'opposition" LR (95 élus + 5 apparentés), sans compter les "constructifs" (pro Macron qui après avoir créé un autre groupe avec les UDI ont voté le soutien), les trois quarts des 100 députés "LR" se sont abstenus. Selon RT, "23 tenants d'une opposition relativement «dure» ont voté contre" (SOURCE).

"Une très petite partie (des députés "Les Républicains") ont décidé de voté contre", a relevé Mme Le Pen. "Ca veut dire que l'immense majorité des Républicains (...) soutient la politique d'Emmanuel Macron", a-t-elle conclu.

 

La France insoumise (LFI), avec ses 17 membres, a voté unanimement contre, comme annoncé. Douze des 16 élus du groupe communiste ont aussi voté contre. Également contre, les huit députés FN, ou encore Nicolas Dupont-Aignan (DLF). SOURCE

 

La sécession commence à gagner les députés eux-mêmes

 

Il y a un enseignement qui n'est pas analysé c'est le "record d'abstention" au sein même de l'"Assemblée nationale" sur ce vote de "soutien" au gouvernement Philippe. Avec 370 voix pour et 129 abstentions, l'abstention s'élève à 34,86%... Outre la totalité des députés République en marche (REM) et MoDem, le Premier ministre n'a reçu l’appui que de 12 "constructifs" LR-UDI et de 3 élus du groupe Nouvelle Gauche (ex-PS).  Au Parti socialiste (lequel se cache à l'Assemblée sous le nom de "Nouvelle gauche"), presque tous se sont abstenus (23), tandis que 5 votaient contre la confiance et trois seulement pour. Manuel Valls, qui ne fait plus partie du PS a lui accordé sa confiance.

 

Les élus abstentionnistes (eux-mêmes élus par une minorité des inscrits si l'on tient compte de l'abstention record aux dernières législatives) ne voient plus l'intérêt du vote dans un système lui-même incohérent sans raison morale ultime -tout en donnant et en imposant des leçons de morale en permanence à tout le monde- et qui conduit la France à l'abîme. (Hormis les députés "Insoumis" qui se satisfont de ce système) il ne sera pas dit que l'absurdité sera leur crédo ! La sécession se fait donc à présent parmi les députés eux-mêmes.

 

Un exemple illustrant cette désertion hier vers 16h35, nombre de parlementaires socialistes et LR ont quitté l'hémicycle à l'issue du discours de politique générale d'Edouard Philippe (qui aura duré 1h15), zappant ainsi l'intervention de Richard Ferrand, président du groupe LREM à l'Assemblée.

 

Quand l'oligarchie elle-même se met à pratiquer la tactique du siège vide (comme en Urss dans les années 1980), que plus grand monde ne se donne la peine d'assister ni ne croire dans les discours officiels, quelle reste-t-il de crédibilité à un tel système ? La crise de la représentation est plus bien plus profonde, il s'agit d'une crise de la démocratie elle-même.

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