http://www.francetvinfo.fr/politique/le-comite-national-d-ethique-soupconne-d-etre-remanie-pour-servir-la-gauche_418215.html
Pendant la campagne présidentielle Emmanuel Macron avait déclaré qu'il attendrait ce rapport pour ouvrir le débat sur la Procréation Médicalement Assistée (PMA)... Il indiqua qu'il était favorable à l'ouverture de la PMA à toutes les femmes (jusqu'ici permise aux couples infertiles), mais qu'il attendrait l'avis du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) sur ce sujet sensible "afin d'assurer dans la société un vrai débat, pacifié et argumenté". (1) Que de délicatesses ! Sauf que c'est un CCNE remanié et en fin de mandat qui a rendu hier, son avis pro-PMA, transformant cet organisme strictement consultatif créé en 1983 par François Mitterrand en vulgaire chambre d'enregistrement. Une fois de plus, les croyants de la foi dans le néant s'attaquent aux plus petits et aux plus faibles, sous couvert de "vrai débat" (sic).
Le CCNE, s'était déjà prononcé contre l'ouverture de la PMA aux homosexuels en 2005. Il rappela son avis en 2010, au moment où il s'exprimait sur les "Problèmes éthiques soulevés par la gestation pour autrui (GPA)". (2) Il fallait le remanier pour en obtenir l'avis attendu !
Ce fut chose faite en septembre 2013, selon un arrêté publié dans le Journal officiel du dimanche 22 septembre 2013, 22 nouveaux membres (sur 39 Ndlr.) furent nommés au CCNE par François Hollande... Début 2014, le CCNE remanié devait émettre son avis sur l'ouverture de la PMA aux "couples" de femmes. Le 28 mars 2013, François Hollande, invité de France 2 en plein débat sur la loi ouvrant le "mariage" aux homosexuels avait déclaré : "la PMA n'est pas dans le texte (la loi Taubira, ndlr), c'est renvoyé au comité d'éthique qui va donner un avis à la fin de l'année. Je respecterai ce qu'il dira"... Mais durant les cinq années du mandat de François Hollande, vu les manifestations géantes contre "mariage" homosexuel, l'avis n'est jamais venu... Les globalistes ont laissé passé la tempête.
Notons que sous le mandat de François Hollande il y eut les avis de 2013 sur la commercialisation de l'autotest sur le Sida et sur les tests génétiques, celui en 2014 sur la fin de vie, celui en 2015 sur le don du sang pour les homosexuels ou encore en 2016 sur le séquençage de l'ADN. (3)
Selon France Tv Info, "l'indépendance du CCNE" est donc "toute relative"
Le président du CCNE est nommé par le président de la République pour une période de deux ans renouvelable. Et parmi les 39 membres nommés pour quatre ans, renouvelés par moitié tous les deux ans, cinq personnalités "appartenant aux principales familles philosophiques et spirituelles" (Sic ! C'est comme pour les abstentionnistes, quid des autres ?), sont aussi désignées par le chef de l'Etat. Trois autres membres sont nommés par des ministres, un par le Premier ministre, un autre par le président du Sénat. Des personnalités de gauche nommées au CCNE pendant le mandat de François Hollande, ce n'est donc pas très surprenant, mentionne l'article de "France Info". En revanche, ce qui pose question, c'est leur point de vue sur les sujets de société sur lesquels ils vont devoir émettre un avis... Pour Louis Schweitzer, pasteur depuis 1976, qui affirme dans Le Figaro, lundi (23 septembre 2013 Ndlr.), avoir appris par voie de presse son éviction du CCNE, l'objectif est clair : "Le gouvernement veut s'entourer de personnalités qui prendront des positions dans le sens souhaité."
L' "avis" pro-PMA donné hier par le CCNE n'a rien d'anodin
Sous couvert d'ouvrir la PMA aux femmes célibataires et aux lesbiennes (notons ici l'inégalité dont se serviront plus tard les "progressistes" du néant pour élargir la PMA aux homosexuels hommes en se fondant sur l'égalité), le "droit à l'enfant" devient prépondérant sur les droits de l'enfant qui pourrait se voir privé de père par la loi...
Cet avis du CCNE a fait réagir l'Association "Juristes pour l'enfance" d'Aude Mirkovic, Maître de conférences en droit privé, qui explique sur "Boulevard Voltaire" :
"Il y a quelques années, le CCNE s’était prononcé contre cette ouverture de la PMA à toutes femmes, ne la jugeant pas éthique. Cette incohérence, qui ruine l’autorité morale du CCNE, doit inciter tous ceux qui sont attachés aux droits de l’enfant à demeurer vigilants. Le comité national d’éthique a rendu aujourd’hui un avis favorable à l’ouverture de la PMA pour les couples de femmes et aux femmes célibataires. Concrètement, qu’est-ce que cela implique ? Concrètement, cela implique d’organiser la conception d’enfants privés de père. La lignée et la filiation paternelles de ces enfants seront évincées et effacées de manière à satisfaire le désir d’enfants d’une femme seule ou d’une femme en couple avec une femme. […] Le CCNE n’a pas de pouvoir juridique. Son autorité éthique et morale est largement mise en cause par cet avis. En effet, le Comité arrive à dire des choses complètement contraires à ce qu’il a dit il y a quelques années. Il se prononce aujourd’hui pour la PMA pour les couples de femmes, c’est-à-dire pour la conception d’enfants sans père, alors qu’il se prononçait contre il y a quelques années. Nous avons un peu de mal à comprendre comment une pratique qui n’était pas éthique il y a quelques années l’est devenue tout à coup. L’autorité morale du CCNE est aujourd’hui presque réduite à néant.
[…] Ce que dit le CCNE aujourd’hui n’est plus valable demain. Une éthique qui change au cours de l’année n’a pas de valeur. On ne peut pas s’appuyer là-dessus. En effet, le CCNE semble se prononcer contre la conservation des ovocytes et contre la GPA. Tant mieux pour les enfants, mais cela ne garantit pas du tout le respect du droit des enfants à long terme.
[…] Ce n’est aujourd’hui qu’un avis du Comité d’éthique. Très franchement, il n’y a pas de quoi aller manifester pour un avis du Comité d’éthique. Cet avis n’engage que lui. C’est un avis irresponsable, un avis qui méconnaît le droit des enfants. Mais, ce n’est qu’un avis.
En revanche, si cet avis sert de point de départ pour un processus législatif en vue de légaliser la PMA, alors oui, j’en suis sûre, nous allons retourner dans la rue.
Nous l’avions déjà dit à l’époque du mariage. Le mariage est un prétexte. Ce qui est visé, c’est la fabrication d’enfants sans père, et plus tard la fabrication d’enfants sans mère avec la GPA.
Maintenant, nous y sommes ! Les enfants sont directement impliqués, ils sont directement concernés.
Je pense qu’il reste dans ce pays beaucoup de gens qui sont attachés au respect des droits de l’enfant. Il n’y a pas besoin d’avoir un doctorat sur le sujet pour comprendre qu’il y a déjà assez d’enfants privés de père par les malheurs de la vie. La loi n’a pas besoin d’en rajouter en organisant la conception d’enfants privés délibérément de père.
J’espère que le législateur prendra ses responsabilités vis-à-vis des enfants et qu’il n’y aura pas de projet de loi en vue de la légalisation de la PMA sans père. Si ça devait arriver, nous retournerions bien sûr dans la rue." (4)
Sources: (1) Le Figaro; (2) FranceTvInfo; (3) Huffington Post ; (4) Boulevard Voltaire