Colbert, Contrôleur général des Finances (1665-1683) s'est occupé de l'économie, des finances, de l'industrie, du commerce, de la marine, des colonies, de la Maison du roi, des arts et des grands travaux. En 22 ans de mandat, Colbert a servi Louis XIV pour faire de la France la première puissance mondiale... Là, on ne parle pas de Macron ! La Petite Histoire de Christopher Lannes pour Tv-Libertés.
Extrait :
"Colbert, le véritable artisan du Grand siècle.
Colbert est né en 1619 dans une famille de négociants originaires de Reims. C'est ainsi qu'il a reçu une formation complète dans le négoce, le commerce et la finance. Et ensuite, il a mis ses compétences non pas au service d'une banque privée et autres Rothschild, mais au service de la France.
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Et c'est ainsi qu'il est entré tout d'abord dans les services du Cardinal Mazarin. Mazarin le prend à ses services à l'époque de la Fronde (donc ce n'était pas un cadeau). Lorsque Mazarin meurt, Colbert devient intendant des finances, en même temps que Fouquet, son grand rival. Mais Colbert va réussir rapidement à dénoncer les malversations de Fouquet à Louis XIV et pousser le roi à le faire arrêter, (condamné à la confiscation de ses biens et banni du royaume.NdCR.). Il devient alors le seul grand responsable des finances de la France.
[...] Il va développer une véritable pensée économique, qu'on va appeler le colbertisme. Il va s'évertuer à développer toutes les activités économiques, industrielles, manufacturières, l'agriculture, l'exportation, la politique maritime et coloniale (le mot Louisiane vient de Louis XIV et le fleuve Mississippi s’appelait à l’époque "le fleuve Colbert". NdCR.)
Colbert est à l'origine de la construction d'une grosse marine : il faut avoir une balance commerciale excédentaire. Et Colbert entreprend des grands travaux.
Colbert à une vision de la France sur le temps long. L'exemple connu : il s'agit de planter des arbres pour faire profiter à la marine des décennies, des siècles plus tard. L'économie va donc se développer en profitant de ces grands travaux. Mais cela n'est pas pour autant un libéralisme, puisque dans le colbertisme, c'est l'état qui est le moteur de cette économie et le principal client.
Colbert, c'est aussi celui qui va superviser la construction de Versailles. (Philippe Erlanger, haut-fonctionnaire et écrivain, auteur d'une biographie de Louis XIV (La Table ronde 1960) a calculé, qu’en comptant les deux Trianons, sur un demi-siècle, Versailles n’a pas coûté plus cher qu’un porte-avion moderne, il a coûté le prix du déficit de l’exposition universelle de Léon Blum en 1936 ou encore à peu près que son coût correspond au prix d’une campagne électorale d’un Président de la République. On s'accordera à penser que Louis XIV, en nous donnant Versailles, a enrichi la France... Les dépenses du Grand Roi ont valu à l'univers un château que personne n'oserait ne pas admirer." NdCR.)
Il va participer au développement des arts et de la culture grandement. Colbert est un grand bibliophile qui s'intéresse beaucoup aux écrivains et aux artistes et il va réunir autour de lui une véritable petite académie, avec le but final de servir le roi et la France (académie qu'il transfère au Louvre à partir de 1672. NdCR.)
Et c'est ainsi grâce à cette politique volontariste de grands investissements et de grands travaux pour relancer l'économie, avoir une balance commerciale excédentaire et ramener tous les métaux précieux en France, que la France va devenir la grande puissance dans ce que l'on a appelé le Grand siècle de Louis XIV.