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Christ Roi

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17 février 2017 5 17 /02 /février /2017 09:30

"Le libéralisme est un péché" (1884) était le titre de l'ouvrage de Don Sarda y Salvany (1841-1916) qui reçut l'approbation de la Sacrée Congrégation de l'Index le 10 janvier 1887. Cet ouvrage décrivait ce que l'erreur séduisante du libéralisme a de faux aspects de générosité, de miséricorde et de charité. "Le libéralisme est l'hérésie radicale et universelle, parce qu'il comprend toutes les hérésies. [...] Il est l'infraction universelle et radicale de la loi de Dieu parce qu'il en autorise et sanctionne toutes les infractions." (1)

 

"Dès son apparition en France, lors de la première Révolution, la fameuse Déclaration des droits de l'homme, qui contient en germe toutes les folies du moderne libéralisme, fut condamnée par Pie VI." (2) Le Pape Pie IX a clairement condamné le libéralisme dans le Syllabus du 8 décembre 1884.

"Le 18 juin 1871, Pie IX, répondant à une députation de catholiques français, leur parla ainsi : ''L'athéisme dans les lois, l'indifférence en matière de religion et les maximes pernicieuses appelées catholiques-libérales, sont, oui, elles sont véritablement la cause de la ruine des Etats; elles l'ont été de la perte de la France". Dans le Bref du 6 mars 1873 adressé au président et aux membres du Cercle Saint-Ambroise de Milan, le souverain pontife s'exprime ainsi : "Il ne manque pas de gens qui prétendent former une alliance entre la lumière et les ténèbres, et associer la justice avec l'iniquité à la faveur de ces doctrines appelées catholiques-libérales qui, basées sur de très pernicieux principes, se montrent favorables aux intrusions de la puissance séculière dans les affaires spirituelles, inclinent leurs partisans à [...] tolérer des lois iniques, comme s'il n'était pas écrit que nul ne peut servir deux maîtres. Ceux qui agissent ainsi, sont en tous points plus dangereux et plus funestes que les ennemis déclarés. [...] Ils se produisent avec quelque apparences de probité et de saine doctrine, qui hallucinent les amis imprudents de la conciliation et séduisent les personnes honorables qui auraient combattu l'erreur déclarée". Dans le Bref à La Croix, journal de Bruxelles en date du 21 mai 1874, le pape s'exprime ainsi : "[...] le libéralisme catholique, acharné à concilier la lumière avec les ténèbres et la vérité avec l'erreur..." (3) Combien cette manière de faire n'est-elle pas de mise aujourd'hui dans l'ensemble de nos chapelles et églises où l'on n'entend et l'on ne voit que ça !

 

L'authentique charité est "une vertu surnaturelle qui nous incline à aimer Dieu par-dessus toute chose et le prochain comme nous-mêmes pour l'amour de Dieu". "Aimer, c'est vouloir le bien à celui qu'on aime". "Il suit de là qu'on peut aimer le prochain, bien et beaucoup, en lui déplaisant, en le contrariant". Or, la "fausse charité libérale" "est condescendante, affectueuse, tendre même, dans la forme, mais au fond elle n'est que le mépris essentiel des biens véritables de l'homme, des suprêmes intérêts de la vérité et de Dieu". (4)

 

Don Sarda y Salvany cite dans son ouvrage une "Lettre pastorale adressée à leurs diocésains par les Evêques d'Equateur réunis en concile provincial", du 15 juillet 1885. Cette lettre expose parmi les "conséquences" du libéralisme : l'amoralité, c'est-à-dire la disparition de la morale. "Le libéralisme étant la passion dominante du XIXe siècle, [...] c'est lui qui est responsable de tant d'erreurs et de délires, de tant de calamités et de désastres. [...] A notre avis, le libéralisme est en définitive la suppression de la conscience humaine [...], il aspire encore à ravir à l'individu, au moyen de l'épouvantable bouleversement de la raison dominée par les passions, un des premiers éléments naturels de la constitution humaine : la moralité"...

N'est-ce pas ce que nous constatons aujourd'hui avec l'exhortation post-synodale du Pape François "Amoris laetitia" et les "problèmes moraux de la nouvelle pastorale qui verront un torrent de solutions à base de 'for interne de la conscience', solutions à toutes les questions morales contestées" (P. Mark A. PILON) ?

 

Aujourd'hui, on en est arrivé au point que selon le théologien canadien Douglas Farrow, une exhortation papale, "Amoris laetitia", "ne remet pas seulement en cause l’ordre moral, elle met aussi en danger les sacrements."

 

"Jamais plus qu'aujourd'hui, la lecture de ce livre [Le libéralisme est un péché] est nécessaire pour tous ceux qui veulent se désintoxiquer des erreurs du libéralisme. Le virus qui détruit toutes les valeurs naturelles et surnaturelles atteint désormais, non seulement les sociétés civiles, mais l'Église elle-même. C'est en poursuivant les ramifications de ce cancer que nous restaurerons le Règne de Notre Seigneur Jésus-Christ et de sa sainte Mère ici-bas, et que nous travaillerons à l'extension de la seule arche du salut : l'Église Catholique et Romaine." (Extrait de la préface de Mgr Marcel Lefebvre pour l'édition de 1975). 

 

Le mouvement libéral, solennellement condamné par le Syllabus du 8 décembre 1864 du Pape Pie IX, est clairement identifiable dans l'histoire de l'Eglise au XXe siècle sous le nom de "libéralisme évangélique". Il faut savoir qu'appliqué au protestantisme depuis le début (doctrine luthérienne du "libre examen"), l'ultra-libéralisme a entraîné la "disparition de tous les courants protestants qui l’ont adopté".

La question qui se pose dès lors est "l’Eglise catholique doit-elle suivre ce mouvement?" :

Le libéralisme évangélique

Texte du site Pro Liturgia auquel nous avons ajouté un lien sur le mot "Tradition" :

 

Le modèle d'Eglise qu’une grande partie du clergé français, de nombreux "laics engagés", ainsi que certains membres très haut placés dans la hiérarchie catholique veulent nous imposer, sous des apparences de spontanéité, de sincérité et de “générosité”, est en fait la concrétisation d’un courant idéologique clairement identifiable dans l’Histoire, et qui porte le nom de “libéralisme évangélique (voir ici).

Ce courant, issu du protestantisme qu’admire François, prône un modèle ecclésial marqué par les caractéristiques suivantes :

 

- l’Eglise doit être uniquement horizontale et égalitaire, sans hiérarchie, sans sacerdoce. Elle n’est plus conçue comme le peuple de Dieu guidé par des pasteurs dépositaires, par la succession apostolique, d’un dépôt de la foi qu’ils auraient pour mission d’enseigner au peuple (Eglise “Mater et Magistra”), mais comme une confédération de communautés démocratiques dépourvues de doctrine clairement établie, et dont le principe réside non dans l’enseignement pérenne d’un magistère unique mais dans la conscience - par nature fluctuante et changeante - de chaque individu ou communauté ;

- l’ensemble de la doctrine chrétienne doit être passée au crible du rationalisme et de la pensée contemporaine. Lorsqu’il y a incompatibilité entre un élément de la foi chrétienne et la pensée moderne, c’est cette dernière qui doit systématiquement servir de critère de vérité ; tout ce qui dans la foi chrétienne est incompatible avec la modernité doit être rejeté ou au moins passé sous silence ;

- il n’y a pas de Tradition : seule l’Ecriture sert de texte de référence, mais uniquement dans la mesure où elle peut être interprété dans un sens libéral ;

- la notion de sacré doit être entièrement rejetée, aussi bien dans le culte, que dans le temps, l’espace, les personnes, et même l’Ecriture (voir ici).

 

C’est très clairement ce programme qui s’applique sous nos yeux dans un grand nombre de paroisses ; c’est ce programme qui est aujourd’hui prôné, plus ou moins ouvertement, le plus souvent de façon insidieuse, par nombre de clercs, de professeurs d’universités, de théologiens bien en vue aujourd’hui dans l'Eglise. A ce militantisme interne à l’Eglise s’ajoute la pression de l’opinion publique moderne, la modernité étant profondément protestante dans son essence.

 

Ce mouvement libéral pose deux problèmes fondamentaux à l’Eglise aujourd’hui :

 

- d’une part, il constitue une rupture brutale et frontale avec tout ce qu’est l’Eglise catholique depuis sa fondation et ses premiers développements ;

- d’autre part, ceux qui le promeuvent semblent oublier que cet ultra-libéralisme est en train de provoquer un profond délitement, et à terme la disparition de tous les courants protestants qui l’ont adopté, comme le reconnaissent les protestants eux-mêmes (voir ici)

 

La question qui se pose est donc la suivante : l’Eglise catholique doit-elle suivre ce mouvement, appliquer ce programme mis en place dans la majorité des diocèses et des paroisses et donc, à terme, se condamner à disparaître, ou bien doit-elle rester fidèle à sa nature originelle, quitte à assumer une certaine opposition à la modernité et à la pastorale actuelle ?

 

De la réponse à cette question dépend la survie de l’Eglise dans ce XXIe siècle qui débute.

Notes

 

(1) Don SARDA Y SALVANY, Le libéralisme est un péché, Publication du Sel de la Terre, Avrillé 1997, p. 25

(2) Don SARDA Y SALVANY, Le libéralisme est un péché, ibid., p. 44

(3) Don SARDA Y SALVANY, Le libéralisme est un péché, ibid., p. 46-47

(4) Don SARDA Y SALVANY, Le libéralisme est un péché, ibid., p. 90-91

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