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Christ Roi

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29 novembre 2016 2 29 /11 /novembre /2016 10:30

L'ex principal conseiller de Nicolas Sarkozy, auteur de "La Cause du peuple" (Perrin), dans un entretien hier au Parisien, fait une critique réaliste sur les "primaires".

 

En mars 2007 nous avions publié nous-même un article intitulé "L'imposture démocratique", dans lequel nous expliquions la critique abordée par Patrick Buisson. Extrait :

Les citoyens n'ont pas le libre choix des candidats; ceux-ci leur sont dictés, imposés, par des instances où ils n'ont pas la parole et par des stratèges que, généralement ils n'ont pas nommés.

Jacques Heers, Un Homme un vote? Editions du Rocher, Monaco 2007, p. 188-189

On ne choisit pas, on ne délègue personne: on se borne à approuver un choix déjà fait par d'autres. Un choix fait par qui? Eh bien, par les dirigeants du parti, par le comité central, par le comité directeur, par le bureau, par le centre national... Si bien que ces députés que nous croyons élire, ils sont en réalité sélectionnés, ils nous sont en réalité imposés par la caste gouvernementale déjà en place, laquelle, agissant comme toutes les oligarchies, s'agrège les sujets qui lui conviennent et dont le caractère, les penchants, les alliances ont été soigneusement éprouvés. Nous croyons vivre sous un régime de suffrage universel, en réalité nous vivons sous un régime de cooptation.

Maurice Bardèche, Les Temps modernes, Editions Les Sept Couleurs, Montargis 1956, p. 25-26

L'ex principal conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, fait le même constat sur la "primaire" de la droite qui a vu dimanche dernier l'élection à 66,6% de F. Fillon :

 

"les partis se servent des primaires comme d’une procédure de relégitimation pour tenter de remédier à leur profond discrédit. Leur seul objectif est de conserver le monopole de sélection des candidats à la présidentielle."

 

P. Buisson prévient que "les primaires accentuent la dérive vers le suffrage censitaire". Il fallait payer deux euros pour participer.

 

En orange, nos commentaires.

Patrick Buisson : "Le seul objectif" des partis dans les primaires est de "conserver le monopole de sélection des candidats à la présidentielle"

Patrick Buisson a été le conseiller de l’ombre de Nicolas Sarkozy, avant leur rupture. Auteur de « La Cause du peuple » (Perrin), il porte un regard critique sur la primaire de la droite.

 

LE PARISIEN. L’élection à droite est un succès. C’est une bonne nouvelle pour la démocratie ?

 

PATRICK BUISSON. Non, car les partis se servent des primaires comme d’une procédure de relégitimation pour tenter de remédier à leur profond discrédit. Leur seul objectif est de conserver le monopole de sélection des candidats à la présidentielle. Les primaires accentuent la dérive vers le suffrage censitaire. Ne vont voter que les inclus, les catégories favorisées, les retraités. Ce qui ne fait qu’aggraver la crise de la représentation en renforçant le poids politique des classes privilégiées, alors qu’il faudrait rouvrir le jeu démocratique. [L'"inclusion" est le nouveau mot de la gauche qui doit servir à supprimer l'assimilation et l'intégration. Les "inclus" sont tous les citoyens immigrés, qui ne s'assimilent pas aux Français, mais sont "inclus" tels quels avec de nombreux privilèges et auxquels les Français doivent s'assimiler de force. Par exemple, en 2012, 93% des musulmans ont voté pour F. Hollande. Les Français ont dû faire pendant 5 ans avec un président qui ne représentait pas leurs intérêts spirituels, historiques et civilisationnels. Ils l'ont payé avec le début de la guerre civile, dont tout laisse à penser qu'elle va être très longue. Au-delà, les "inclus" sont toutes les nouvelles communautés immigrées, les migrants, les réfugiés, etc. que les Français doivent accepter sans broncher, avec leur mode de vie à côté du leur.]

 

Si on vous suit, François Fillon, c’est la droite sans le peuple...

 

Il y a une bonne et une mauvaise nouvelle pour la droite. La bonne, c’est que la droite redevient la droite en se libérant partiellement de l’hégémonie idéologique de la gauche avec l’écrasante défaite de Juppé. La mauvaise, c’est que la droite ne semble pas en mesure pour l’instant d’élargir sa base sociologique. La France sénatoriale et provinciale de François Fillon n’est pas la France en souffrance des catégories populaires, qui ne sont pas allées voter. Pour l’emporter en 2017, il doit impérativement sortir du ghetto des inclus et des privilégiés, s’il veut disputer l’électorat populaire à Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon [ce qu'il ne fera jamais puisque Fillon est le candidat de la mondialisation libérale que s'est choisi le Bilderberg en 2013. Voir notre article du 7 juillet 2013 "Elysée 2017 : François Fillon choisi par le groupe Bilderberg comme prochain président de la république ?" et "Juppé et Fillon, deux jumeaux interchangeables"]. C’est ce désenclavement sociologique qui a fait la fortune du gaullisme en 1947 avec le RPF, en 1958 avec le retour du Général et de Nicolas Sarkozy en 2007. C’est une équation très difficile à réaliser.

 

Quel conseil lui donneriez-vous ?

 

De sortir de sa contradiction qui est l’incompatibilité fondamentale entre libéralisme et conservatisme. Le risque pour Fillon, c’est d’être perçu comme le candidat du patronat et des classes dominantes, le candidat de la « mondialisation sauvage ». On voit bien l’espace carcéral symbolique dans lequel le FN et la gauche vont chercher à l’enfermer. Or, son succès s’explique par deux facteurs : il est apparu capable de restaurer la fonction présidentielle dans sa dignité et sa sobriété. Et il a attiré un électorat davantage préoccupé par l’abrogation de la loi Taubira que par la suppression de l’ISF. Croire que Fillon a été élu sur son programme économique est un contresens qui se paiera au prix fort. Le nom de l’ancien patron d’Axa, Henri de Castries, circule pour Bercy...Il circulait déjà du temps de Sarkozy. Je ne veux pas croire que s’il devait être élu, François Fillon enverrait un tel message de déséspérance au peuple français.

 

Fillon est-il vraiment le meilleur bouclier contre le FN ?

 

Il a été porté par un électorat conservateur et catholique qui n’était pas du tout tenté par le vote Le Pen compte tenu de ses positions sociétales [de moins en moins pro-vie et identitaire catholique. NdCR.]. L’élection de Fillon ne dit rien sur le comportement des 20 millions d’électeurs de la « France périphérique » qui feront l’élection présidentielle. Et pour cause : ceux-là ne sont pas déplacés dimanche.

 

François Hollande peut-il encore se présenter ?

 

Il a le choix entre deux formes d’humiliation : être éliminé à la primaire socialiste, ou au premier tour de la présidentielle avec un score inférieur à celui de Jospin en 2002. C’est cornélien : on ne sait quelle est la pire ?

 

Pourquoi, selon vous, Nicolas Sarkozy a-t-il été évincé ?

 

Remplir les salles, ce n’est pas remplir les urnes. Il a fait une campagne à contresens, grossièrement populiste, alors que l’électorat populaire n’était pas concerné par la primaire. On a dit que c’était la ligne Buisson, mais je ne me reconnais absolument pas dans cette campagne caricaturale et vulgaire avec la double portion de frites, les Gaulois etc. La seule chose qu’il sait faire, c’est habiller avantageusement ses déroutes. Qu’il se donne à admirer ou à plaindre, c’est toujours Narcisse qui parle.

 

Vous pensez avoir contribué à sa défaite avec votre livre ?

 

Mon livre n’a fait que cristalliser un long processus antérieur. Avec Sarkozy , ce n’étaient pas les idées qui étaient décrédibilisées mais le médium qui était discrédité. Le Brexit, l’élection de Donald Trump.

 

Quel message les électeurs ont-ils envoyé ?

 

C’est une protestation du peuple au sens d’un demos qui réclame plus de démocratie. Du Brexit à Trump, le peuple a compris que la démocratie de la classe dirigeante avait pour objet de l’empêcher de se mêler de ce qui le regarde ! Il ne le supporte plus. On réduit cela par confort au racisme des petits blancs. Quelle erreur d’analyse , quel aveuglement. Arrêtons de prendre les gens pour des imbéciles.

Source: Patrick Buisson prévient Fillon : « Les catégories populaires ne sont pas allées voter », Le Parisien, Propos recueillis par Nathalie Schuck|28 novembre 2016, 22h30 | MAJ : 28 novembre 2016, 23h29|

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