S'agissant de l'interdiction du "burkini" sur les plages (ce vêtement qui recouvre intégralement le corps des femmes sur les plages), que l'on ne vienne pas nous parler de "deux poids deux mesures" avec les autorisations des processions catholiques dans les lieux publics, ou bien que l'on nous cite un seul nom d'un terroriste catholique qui a tué des musulmans ou tué des gens dans un attentat ? D'un côté il y a 250 morts, de l'autre zéro. Alors que l'on arrête de nous prendre pour des imbéciles... le rapport est sans commune mesure. Quant à l'argument de la pudeur, jouant sur la "décadence" d'une civilisation quand des femmes seins nus se promènent sur la plage mais que des femmes en "burkini" y sont interdites, il ne vient que de moralistes hypocrites et de pharisiens lubriques...
Outre le "trouble à l'ordre public" du burkini sur les plages (le risque de réactions dans ce contexte d'attentats et de "guerre"), le Premier ministre Manuel Valls juge avec raison que le burkini "est la traduction d'un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l'asservissement de la femme". Derrière le burkini, "il y a l'idée que, par nature, les femmes seraient impures, qu'elles devraient donc être totalement couvertes. Ce n'est pas compatible avec les valeurs de la France", dit-il dans un entretien au quotidien régional La Provence. [1]
Dans le contexte particulier que nous traversons où des fanatiques d'une religion étrangère viennent nous massacrer sur notre territoire, nous sommes de l'avis de ceux qui veulent interdire le burkini. Il faut maintenant répondre sur le plan culturel en rendant coup pour coup, en ne cédant plus rien à l'islam quand celui-ci entre en contradiction avec nos us et coutumes. La liberté religieuse, la liberté individuelle des uns s'arrête là où commence celle des autres, surtout quand il s'agit de la défense des droits des plus faibles (femmes, enfants).
Dans tous les cas, nous savons que c'est par la culture et l'affirmation des valeurs européennes et françaises que nous gagnerons. Nous réarmer moralement et spirituellement commence par interdire des pratiques en guerre frontale avec notre culture. Et notre culture commune étant chrétienne, il est normal que le christianisme dans notre pays ait une position privilégiée. Il n'y a là-dedans aucune atteinte à la laïcité entendue comme principe de gouvernement...
Ce qui fait que l'islam n'a jamais réussi à prendre pieds en Europe très longtemps ni à convertir les Européens, c'est l'originalité de la mentalité de l'homme européen (la monogamie, l'égalité homme-femme, un certain optimisme, une certaine confiance en l'homme... et en la femme, en la grâce et en la raison), une mentalité qui a toujours fini par expulser ce qui lui était foncièrement étranger et opposé.
Le Premier ministre dit donc une vérité en ce qui concerne les règles de l'islam sur la "pureté" et des femmes qui devraient se couvrir parce qu'"impures"... Une "pureté" islamique en complète contradiction avec les enseignements du Christ, qui il y a 2000 ans, notons-le, a aboli les interdits chez les Juifs, a instauré l'égalité homme-femme, et a permis le développement de la culture chrétienne :
"Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui souille l'homme. ... [T]out ce qui entre dans la bouche passe au ventre et est rejeté dans la fosse. Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c'est cela qui souille l'homme.Car c'est du cœur que viennent des pensées mauvaises: meurtres, adultères, fornications, vols, faux témoignages, blasphèmes.Voilà ce qui souille l'homme. Mais manger avec des mains non lavées, cela ne souille point l'homme." (Matthieu 15, 11-20). Ce qui compte c'est la vie intérieure: rien d'extérieur à l'homme en pénétrant en lui ne peut le rendre impur.
Rappelons que chez nous, en France, la reine accouchait en public, qu'au Moyen-Âge, une femme de Cour pouvait parfois montrer une partie de son corps sans que cela soit objet de scandale.
Le nu dans l'art européen lui-même représente des corps d'hommes et de femmes nus depuis l'Antiquité ("Hermès portant Dionysos enfant" de Praxitèle) en passant par le Moyen-Âge (L'Homme anatomique, Les Très Riches Heures du duc de Berry) ou la Renaissance ("La Naissance de Vénus" de Botticelli). La plus ancienne représentation connue de la Vierge Marie se trouvant dans les catacombes romaines et datant du milieu du IIe siècle montre une Vierge allaitant :
Les peintres ayant usé du thème sont Giovanni Antonio Boltraffio : Madone Litta; Madone Litta, attribuée à Giovanni Antonio Boltraffio; Ambrogio Lorenzetti, pinacothèque nationale de Sienne; Andrea Solari (conservée aujourd'hui au musée du Louvre); Atelier de Giovanni de Campo, Caltignaga, Chiesa dei Santi Nazzaro e Celso; Carlo Crivelli, Museo parrocchiale, Corridonia, Macerata; Giampietrino; Gerolamo Giovenone, Trittico Raspa; Marco Zoppo; Pompeo Batoni (conservée au Musée d'Art de São Paulo); Cristoforo Moretti, abside de la basilique San Calimero, Milan; Léonard de Vinci; Sandro Botticelli.
Née vers les années 1420, Agnès Sorel fut élevée en vue d’être demoiselle d’honneur à la Cour de France, dans une époque où les reines étaient parfois appelées à gouverner. Sa beauté la fit remarquer du jeune roi Charles VII qui l’installa en 1443 comme favorite et première dame officieuse du royaume. On peut noter la liberté vestimentaire de cette dame en plein "Moyen-Âge", six siècles avant notre époque... La mise en valeur d’un sein nu, dans une église, sans que cela ne choque personne montre que le rapport au corps humain dans le christianisme est apaisé, et qu'il n'est pas le même dans l'islam et les sociétés islamiques où le nu renvoit au corps, et où le corps est considéré comme impur, et doit être caché, surtout s'il s'agit du corps d'une femme. Sur ce point, effectivement, l'islam n'est "pas compatible avec les valeurs de la France". Sans doute le dogme chrétien de l'Incarnation, refusé par l'islam, explique-t-il cette méfiance et cette distance par rapport au corps. Cette guerre que l'islam fait à la chair n'est finalement qu'une guerre faite à la vie, celle donnée par la Mère qui allaite. C'est une guerre à notre culture elle-même.
Notons combien il est frappant de voir comment l'islam a la même crainte du corps humain que certaines sectes gnostiques du IIe et IIIe siècles (Marcionites qui avaient une morale si austère - comme renoncer à la sexualité et à la vie de famille - que personne ne pouvait la suivre !) ou du Moyen-Âge (les cathares pour qui mettre au monde un enfant était impur... et relevait du satanisme...)