La campagne officielle du référendum sur la place du Royaume-Uni dans l'Union européenne commence aujourd'hui.
En matière d'immigration, il a obtenu une clause de sauvegarde de sept ans sur certaines aides sociales pour les nouveaux migrants, qui permet de limiter les versements selon une échelle graduelle. Un système sera également mis en place pour indexer les allocations familiales au niveau de vie du pays où vivent les enfants. Cela s'applique aux nouveaux demandeurs mais peut être étendu aux bénéficiaires actuels à partir de 2020. En matière de souveraineté, il s'est assuré d'une exemption pour le Royaume-Uni sur "l'Union toujours plus étroite", qui doit être inscrite dans les traités si l'opportunité de leur remaniement se présentait. Le "carton rouge" est présent sous condition d'une alliance de 55% des votes alloués aux parlements nationaux, ce qui le rend compliqué en pratique. Sur le principe de subsidiarité, Cameron a indiqué qu'il prévoyait de prendre de nouvelles mesures pour protéger la souveraineté britannique. En matière de gouvernance économique, Cameron revendique avoir obtenu des protections pour la City contre toute discrimination des pays utilisant la monnaie unique, estimant que l'UE reconnaissait "pour la première fois" qu'elle avait plusieurs monnaies. Mais le vocabulaire du texte reste vague: les institutions de l'Union "faciliteront la coexistence entre plusieurs perspectives". Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a de son côté insisté que l'accord n'accordait aucun veto à Londres en matière de décision. En matière de compétitivité et de libre-échange, Cameron s'est vu accordé moins de charges administratives, la libre-circulation du capital, des biens et des services: une partie qui n'a jamais été problématique, la "compétitivité" étant une priorité de la Commission Juncker... (1)
Le gouvernement Cameron a envoyé un livret pro-UE aux Anglais, qui le détourne en papier toilette ou brûlé, en le commentant. (2)
Brexit, ou pas ? Le Royaume-Uni doit-il quitter l'Europe ? David Cameron, pro-UE, a envoyé dans les foyers anglais un livret intitulé "L'Union européenne est la meilleure décision pour le Royaume-Uni". 16 pages… une petite facture de neuf millions de livres, et un contenu qui va dans le sens de celui du gouvernement,
Les eurosceptiques accusent David Cameron de financer cette "propagande" avec de l'argent public. Et s'en donnent à cœur joie, en postant des photos montrant le livret utilisé comme papier toilette, en le brûlant, en le commentant.
Toujours sur Twitter, d'autres internautes incitent à renvoyer le livret à l'envoyeur, via le hashtag #postitback. Sans timbre, histoire que David Cameron paie la facture.
Une pétition, intitulée "Empêcher David Cameron de dépenser l'argent du contribuable pour financer des dépliants pro-UE" a déjà dépassé la barre des 200.000 signataires.
La commission électorale britannique a désigné ce mercredi les deux campagnes officielles qui vont s'opposer jusqu'au 23 juin: "Vote Leave", le camp officiel en faveur du Brexit, face à "The In Campaign" pro-UE. Une désignation officielle qui leurs donne le droit de dépenser chacun un maximum de 7 millions de livres (8,7 millions d'euros), tandis que les autres groupes n'auront le droit de dépenser qu'un maximum de 700.000 livres chacun.
Dans le camp favorable à une sortie du pays de l'UE, emmené par le très populaire maire conservateur de Londres Boris Johnson, on compte persuader les Britanniques qu'ils pourraient avoir un avenir radieux en s'épargnant les formalités administratives européennes.
Sources
(1) Ce que David Cameron voulait et ce qu'il a obtenu dans l'accord avec l'UE, AFP, Publication: 20/02/2016 09h06 CET Mis à jour: 20/02/2016 09h53)