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Christ Roi

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19 février 2016 5 19 /02 /février /2016 07:12
Saint Alphonse, un grand maître pour notre temps

Le temps du Carême est celui dans lequel les gens devraient bénéficier d'une plus grande détermination pour faire le tri dans le désordre de leur propre âme. Nous vivons dans une culture où non seulement les péchés et les tentations sont considérés par la masse comme légitimes, mais où ils sont continuellement parrainés et considérés comme des "droits".

 

Nous sommes prêts, par exemple, de faire beaucoup de sacrifices pour être physiquement en offrant des performances en prenant le stéréotype proposé par la publicité, le cinéma, les magazines ... mais peu ou rien n'est fait pour mettre les péchés au le régime alimentaire. Les clubs de sport et de santé sont devenus de grandes places d'affaires "pour le bien du peuple". Et tandis que toute l'attention et le culte sont prêtés à son corps, l'âme se sépare toujours plus de son Créateur, l'Unique à vouloir le vrai bien de sa créature. Pourtant, les grands moralistes de l'Église ont toujours dit: offrir des sacrifices, des jeûnes, des petites pénitences (les "voeux" miséricordieux enseignés par les bonnes mamans à leurs fils sont bénéfiques non seulement pour exprimer dans un manifeste leur croyance, mais pour se dégager avec grande force et facilité des esclavages du monde, en donnant ainsi place à la vraie liberté de l'âme.. Saint Alphonse de Liguori (1696-1787) est l'un de ces grands moralistes.

 

Au temps où les séminaires apprenaient la théologie morale selon les directives de ce dernier, les catholiques vivaient, malgré les tribulations et les péchés quotidiens, avec une plus grande sérénité et le tissu social catholique suivait des directives en harmonie avec la conscience de chacun, constituées par la loi divine inscrite dans chaque individu, par conséquent, l'honnêteté et le sens du devoir les tenaient plus éloignés des différents visages de la corruption. La théologie morale est la médecine la plus salutaire de toutes pour rester en bonne santé, y compris les produits pharmaceutiques, parce que quand l'âme se porte aussi bien, le corps en bénéficie. Il est étonnant de voir combien la théologie morale de saint Alphonse est encore aussi assurée, même en temps de miséricorde immense et prodigieuse.

 

A son époque, nombreux étaient les confesseurs enclins à une mesure de raideur vis-àvis de leurs pénitents et voilà que l'évêque de Sant'Agata de 'Goti donna la direction correcte à une situation qu'on avait créée. Aujourd'hui, nous sommes dans une situation inverse: la miséricorde, prodiguée par la majorité des confesseurs, sans le sens de la justice divine et sans la prétention de la repentance essentielle. Il convient de rappeler que Padre Pio de Pietrelcina, porté comme modèle du confesseur dans l'actuel Jubilé, était un champion de l'extrême sérieux du sacrement de la confession.

 

Avec saint Alphonse de Liguori, nous sommes confrontés à l'équilibre de la tradition: il est plus facile pour les hommes (ne sont pas exemptss ceux de l'Eglise) de mener des idées et des doctrines en avance. Il est plus difficile de rester dans les canons de la proportion. Eh bien, saint Alphonse était un savant équilibreur.

 

L'ordre moral, pour saint Alphonse, est constitué d'un rapport de conformité entre la volonté et de la règle objective, c'est-à-dire la loi. Tel rapport est donné par la connaissance qu'a le sujet de la loi comme règle obligatoire. De là, il est amené à rejeter la probabilité isolée comme une règle universelle de conduite, parce qu'au moins dans les degrés inférieurs, n'est pas la connaissance; c'est par contre la certitude morale en tout rapport cognitif. Ce génie de la théologie morale agit de manière fulgurante pour contrer les hérésies contemporaines et la "norme universelle" devenue "certitude morale". Il se détacha ainsi de la facilité des probabilistes, en accueillant le meilleur côté du probabilisme et en établissant une position de fort contraste en face de toutes les nuances de la rigueur et du jansénisme.

 

Ses écrits formidables et sa prédication infatigable ont mis les enseignements dans les séminaires sur le droit chemin, alors qu'ils étaient devenus des forges d'erreurs en raison de théologiens hors équilibre: l'Europe prit contact avec la nouvelle morale à laquelle fut petit à petit reconnu le mérite d'avoir consommé les sorts du jansénisme et les tendances les plus discutées du probabilisme. Toute la pensée antécédente fut reprise de saint Alphonse : plus de 70.000 citations de 800 auteurs attestent d'elles-mêmes du travail surhumain de révision, de critique, de criblage accompli par cet homme de Dieu.

 

La mentalité de saint Alphonse, un peu hostile aux discussions abstraites, réapparaît identique dans la morale comme dans la théologie dogmatique, dans la prédication, dans la mission, dans la pastorale. Dans son oeuvre complexe et articulée entrent de nouvelles préoccupations, inspirées de la lutte contre le matérialisme, l'indifférence religieuse et l'incrédulité, comme en témoigne la Brève Dissertation contre les erreurs modernes des incroyants aujourd'hui nommées matérialistes et déistes et les écrits ultérieurs similaires, avec lesquels le théologien se pose, excellant surtout, parmi les tendances controversées antinationalistes, antilluministes et l'apologétique de la seconde moitié du dix-huitième siècle.

 

C'est un théologien libre lui-même (sans vanité) de préjugés (facile à prendre par rapport à l'affranchissement du sage); libre de toute influence d'adresses de l'une ou l'autre école à la mode, mais fidèle à la Tradition de l'Eglise. À l'exception de quelques auteurs préférés, comme sainte Thérèse d'Avila et saint François de Sales, sa doctrine évolue entre les différents sujets offerts par Tradition avec indépendance de jugement. Il aime naviguer dans la Tradition, libre et réaliste, et choisit dans celle-ci et discerne pour le bien des âmes, toujours à la recherche de l'aspect efficace, pratique et salvifique. Il y a des questions sur lesquelles il ne transige pas et sur lesquelles il insiste sans relâche: la prière, la conformité à la volonté de Dieu (qui est le terme de l'exercice de perfection), et la méditation sur les fins dernières et sur la Passion de Notre-Seigneur, l'Eucharistie, la dévotion à la Vierge Marie.


Joseph Chasseur écrit dans le Dictionnaire biographique des italiens de l'Encyclopédie Treccani (Vol. 2 1960): "Il n'est pas exagéré de dire qu'on lui doit principalement les grandes théories de la mystique et de l'ascèse, qui, avec saint François de Sales avaient quitté l'école pour entrer dans la dite bonne société, elles en sortirent également et se déversèrent parmi le peuple. Alfonse, dans la dernière histoire de la pensée catholique, sans conteste, celui qui a trouvé les veines de l'ancienne conception héroïque du chrétien et a, dans sa vie et sa doctrine - humble seulement dans le vêtement  - renouvelé les grands théoriciens de l'amour de Dieu, comme en avait connu le Moyen Âge."

 

Sa moral a facilement rompu la résistance du jansénisme et se levèrent ses propagateurs éminents : Bruno Lanteri, Joseph Cafasso, Jean Bosco en Italie; Gousset et Mazenod en France; Diesbach en Suisse et en Bavière; Hennequin en Flandre; Waibel en Allemagne. Ses livres ont couru le monde dans toutes les langues.

 

Le philosophe Kierkegaard a noté, dans le sens religieux de ce Docteur de l'Eglise, des correspondances d'âme qui personnellement le détachaient sans repentir du piétisme protestant éhontée; tandis Gioberti et Döllinger, éprouvant la gênée allumée contre lui, le snobaient du haut de leurs enseignements pompeux et erronés. L'originalité de saint Alphonse est celle des penseurs catholiques équilibrés, qui est enracinée dans la Pensée éternelle de Dieu; celle sans temps, qui a son séjour dans la "Beauté si ancienne et si nouvelle", pour employer l'expression sublime de Saint Augustin; celle en mesure d'évacuer les rondes du jardin et qu'on propose pour redresser le chemin vers Dieu, distordu de certains par ingénuité ou mauvaise foi. (Cristina Siccardi)

 

Source: Corrispondenzaromana

 

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