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30 novembre 2015 1 30 /11 /novembre /2015 15:55

(Mise à jour 14-10-2020)

En 1789, selon le mot de Camille Desmoulins, il n’y avait pas dix républicains avoués en France.

Jacques Bainville, Histoire de France

"Qu'un sang impur abreuve nos sillons"

En 1792, "les Brissotins (ou Girondins)  avaient voulu, en déclarant la guerre à l'Autriche (20 avril 1792), porter un coup fatal à la monarchie, en se réjouissant par avance de la défaite militaire de la France, qui établirait enfin la preuve de la "trahison du roi"... (P. Gueniffey, Histoire de la Révolution et de l'Empire, Perrin, Collection Tempus, Paris 2011, pages 176, 227 et 670).

 

La Révolution a déclaré la guerre à l'Europe en 1792. Cette guerre à l'extérieur (contre les européens) et à l'intérieur (contre les Français) s'est soldée chez nous par deux millions de morts. 

400 000 morts pour les guerres jusqu'en 1800;

un million pour les guerres napoléoniennes;  

600 000 pour les guerres intestines;

et l'échafaud pour mémoire.

Voilà nos deux millions de morts. » (René Sédillot, Le coût de la Révolution française, Vérités et Légendes, Perrin Mesnil-sur-l'Estrée 1987, p. 24-28).

 

Les révolutionnaires mythographes, ainsi que les historiens officiels, falsifient l'histoire et affirment que c'est l'Autriche qui a déclaré la guerre à la France.

 

Le révolutionnaire anglomane Brissot [1] écrivait lui-même aux généraux de sa Révolution:

 

"Il faut incendier les quatre coins de l'Europe, notre salut est là"

(Mallett du Pan, Considérations sur la nature de la Révolution, 1793, réed. Editions du Trident, Paris 2007, p. 75).

 

"Brissot s'est vanté solennellement d'avoir fait déclarer la guerre, pour avoir l'occasion au premier échec d'accuser le roi de collusion avec les ennemis, et de le précipiter du Trône." (Mallett du Pan, Considérations sur la nature de la Révolution française, 1793, rééd. Editions du Trident, Paris 2007, p. 68.)

 

Le 20 avril 1792, c'est l'"Assemblée nationale Législative" qui a déclaré la guerre à l'Autriche-Hongrie, sur la pression du parti qu'on appellera plus tard les "Girondins", et non le roi Louis XVI. Et ce alors même que les députés à l'Assemblée Législative n'avaient aucun pouvoir pour cela.

 

Aujourd'hui, la "Marseillaise" est devenue l'hymne de la soit-disant "république", qui n'est jamais que la chose privée de quelques-uns, les oligarques, responsables du Coup d'Etat révolutionnaire et de la guerre à l'Europe. Elle a été écrite en 1792 pour l'armée du Rhin à Strasbourg, à la suite de la déclaration de guerre de l'"Assemblée nationale Législative" à l'Autriche (20 avril 1792).

 

Les "républicains" révolutionnaires tentent désespérément à présent, à mesure que la vérité fait surface, de réhabiliter la "Marseillaise", dont les paroles appellent à verser un "sang impur", celui des "rois conjurés", "vils despotes", "despotes sanguinaires", "tigres", "tyrans" "perfides", des "esclaves" et des "traîtres" (nobles, et en fait le sang de tous les Français récalcitrants favorables au roi qui seront guillotinés ou massacrés) :

 

"Refrain :


Aux armes, citoyens,

Formez vos bataillons,

Marchons, marchons !

Qu'un sang impur

Abreuve nos sillons !

 

Couplet 2


Que veut cette horde d'esclaves,

De traîtres, de rois conjurés ?"

 

Premier couplet

 

 

Allons enfants de la Patrie,

 

Le jour de gloire est arrivé !

 

Contre nous de la tyrannie

 

L'étendard sanglant est levé, (bis)

 

Entendez-vous dans les campagnes

 

Mugir ces féroces soldats ?

 

Ils viennent jusque dans vos bras

 

Égorger vos fils, vos compagnes !

 

Refrain :

 

 

Aux armes, citoyens,

 

Formez vos bataillons,

 

Marchons, marchons !

 

Qu'un sang impur

 

Abreuve nos sillons !

 

 

Couplet 2

 

 

Que veut cette horde d'esclaves,

 

De traîtres, de rois conjurés ?

 

Pour qui ces ignobles entraves,

 

Ces fers dès longtemps préparés ? (bis)

 

Français, pour nous, ah ! quel outrage !

 

Quels transports il doit exciter !

 

C'est nous qu'on ose méditer

 

De rendre à l'antique esclavage !

 

Refrain

 

 

Couplet 3

 

 

Quoi ! des cohortes étrangères

 

Feraient la loi dans nos foyers !

 

Quoi ! ces phalanges mercenaires

 

Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis)

 

Grand Dieu ! par des mains enchaînées

 

Nos fronts sous le joug se ploieraient

 

De vils despotes deviendraient

 

Les maîtres de nos destinées !

 

Refrain

 

 

Couplet 4

 

 

Tremblez, tyrans et vous perfides

 

L'opprobre de tous les partis,

 

Tremblez ! vos projets parricides

 

Vont enfin recevoir leurs prix ! (bis)

 

Tout est soldat pour vous combattre,

 

S'ils tombent, nos jeunes héros,

 

La terre en produit de nouveaux,

 

Contre vous tout prêts à se battre !

 

Refrain

 

 

Couplet 5

 

 

Français, en guerriers magnanimes,

 

Portez ou retenez vos coups !

 

Épargnez ces tristes victimes,

 

À regret s'armant contre nous. (bis)

 

Mais ces despotes sanguinaires,

 

Mais ces complices de Bouillé,

 

Tous ces tigres qui, sans pitié,

 

Déchirent le sein de leur mère !

 

Refrain

 

 

Couplet 6

 

 

Amour sacré de la Patrie,

 

Conduis, soutiens nos bras vengeurs

 

Liberté, Liberté chérie,

 

Combats avec tes défenseurs ! (bis)

 

Sous nos drapeaux que la victoire

 

Accoure à tes mâles accents,

 

Que tes ennemis expirants

 

Voient ton triomphe et notre gloire !

 

Refrain

 

Couplet 7

 

(dit « couplet des enfants »)

 

 

Nous entrerons dans la carrière

 

Quand nos aînés n'y seront plus,

 

Nous y trouverons leur poussière

 

Et la trace de leurs vertus (bis)

 

Bien moins jaloux de leur survivre

 

Que de partager leur cercueil,

 

Nous aurons le sublime orgueil

 

De les venger ou de les suivre

 

 

(couplet pour les enfants 2e)

 

 

Enfants, que l'Honneur, la Patrie

 

Fassent l'objet de tous nos vœux !

 

Ayons toujours l'âme nourrie

 

Des feux qu'ils inspirent tous deux. (bis)

 

Soyons unis ! Tout est possible ;

 

Nos vils ennemis tomberont,

 

Alors les Français cesseront

 

De chanter ce refrain terrible :

 

Refrain

 

Le texte même de la "Marseillaise" indique que le sang qui doit abreuver "nos sillons" est celui des "traîtres" (les nobles et tous les récalcitrants) et des "rois conjurés".

 

 

Or, une interprétation totalement incohérente par rapport au texte, au contexte et la conduite de la guerre fleurit sous la plume des philanthropes. Cette nouvelle interprétation s'appuie sur la tirade du Gavroche (1862) d'un Victor Hugo républicain : "qu’un sang impur inonde les sillons ! Je donne mes jours pour la patrie". Cette tirade est à l'origine d'une nouvelle interprétation qui tente de donner un sens admissible à la "Marseillaise" en éliminant ses caractères violents dirigés contre d'autres Français et de guerre civile. En prétendant que le "sang impur" qui doit abreuver "nos sillons" serait non plus le sang des "rois conjurés" et des "traîtres" (nobles) comme le précise le texte de la "Marseillaise" (2e couplet), mais celui des révolutionnaires eux-mêmes qui partiraient à la guerre en appelant à sacrifier leur sang "pour la Patrie", les "républicains" falsifient l'histoire de la Révolution elle-même.

L'historien sérieux aura gardé de côté les déclarations stupéfiantes des révolutionnaires eux-mêmes, pour rappeler leurs crimes aux soit-disant "philanthropes".

Un témoignage d'un homme de lettres et poète déclare au sujet de ce qui s'est réellement passé :

"Abattons tous ces nobles: tant pis pour les bons, s'il y en a. Que la guillotine soit en permanence dans toute la France: La France aura assez de cinq millions d'habitans." (Trente ans de ma vie de 1795 à 1826, Auguste Labouisse-Rochefort)

 

À chaque fois que les Français chantent la "Marseillaise", ils chantent leur propre élimination !

Le problème est que ce ne sont pas les "nobles" qui ont été guillotinés en majorité mais le petit peuple à 80%;  les ouvriers ont été envoyés par charrettes entières à la guillotine... Les "décapitations [...] concernent pour 28% des paysans, pour 31% des artisans et des ouvriers, sans doute pour plus de 20% des marchands ... 8 à 9% des nobles, pour 6 à 7% des membres du clergé..." Près de 80% étaient des petites gens. (Source: René Sédillot, Le Coût de la Révolution française, Vérités et Légendes, Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 1984, p. 24.) 

 

[Souvenez-vous. La république gouverne mal, mais se défend bien :

- 1789, fausse révolution, massacres et coup d'État à la solde du capitalprès de 80% des personnes guillotinées étaient des petites gens (ouvriers, paysans, artisans envoyés par charrettes entières à la guillotine);  

- 1793-94, génocide vendéen,

- 1797, les républicains tirent sur la foule quand la république perd les élections (4-5 septembre 1797, la république annule les élections, déporte, tire sur la foule et met à mort les mal-pensants),

- 1848, fausse révolution à la solde du capital,

- 1871, la république tire sur la Commune, massacrée (consécration d'une pseudo 3e république au service du capital),

- 1968, fausse révolution à la solde du capital, les gauchistes et syndicalistes flinguent la lutte sociale.]

 

"Si nous nous purgeons, dit sous peu son collègue Garnier de Saintes, c'est pour avoir le droit de purger la France. Nous ne laisserons aucun corps hétérogène dans la République." (Garnier de Saintes aux Jacobins, 16 germinal an II, 5 avril 1794 : Aulard, La Société des Jacobins, Recueil de Documents..., t. 6, Paris, 1897, p. 47.)

 

"Purgeons, purgeons à jamais le pays de cette race infâme (…). Purgeons, mes amis, saignons jusqu'à blanc. » (Il faut) purger, saigner jusqu'au blanc cette génération vendéenne." (Francastel, Lettre des 22 et 20 décembre 1793 in Xavier MARTIN, Droits de l'Homme et la Vendée, éd. DMM, Bouère, 1995, p. 60.)

 

En 1836, François-René de Chateaubriand publie un Abrégé de l'Histoire de France, détaché textuellement des études historiques, au sein duquel il livre le décompte des victimes du Tribunal Révolutionnaire :

 

« Le premier n° du Bulletin des lois contient le décret qui institue le tribunal révolutionnaire : on maintient ce décret à la tête de ce recueil, non pas, je suppose, pour en faire usage en temps et lieu, mais comme une inscription redoutable gravée au fronton du Temple des lois, pour épouvanter le législateur et lui inspirer l'horreur de l'injustice. Ce décret prononce que la seule peine portée par le tribunal révolutionnaire est la peine de mort. L'article 9 autorise tout citoyen à saisir et à conduire devant les magistrats, les conspirateurs et les contre-révolutionnaires ; l'art. 13 dispense de la preuve testimoniale ; et l'art. 16 prive de défenseur les conspirateurs. Ce tribunal était sans appel.

 

« Voilà d'abord la grande base sur laquelle il nous faut asseoir notre admiration : honneur à l'équité révolutionnaire ! honneur à la justice de la caverne ! Maintenant, compulsons les actes émanés de cette justice. Le Républicain Prudhomme, qui ne haïssait pas la Révolution et qui a écrit lorsque le sang était tout chaud, nous a laissé six volumes de détails. Deux de ces six volumes sont consacrés à un dictionnaire où chaque criminel se trouve inscrit à sa lettre alphabétique, avec son nom, prénoms, âge, lieu de naissance, qualité, domicile, profession, date et motif de la condamnation, jour et lieu de l'exécution.

 

« On y trouve parmi les guillotinés 18 613 victimes ainsi réparties :

 

Ci-devant nobles : 1 278

 

Femmes, idem : 780

 

Femmes de laboureurs et d'artisans : 1 467

 

Religieuses : 350

 

Prêtres : 1 135

 

Hommes non nobles de divers états : 13 633

 

TOTAL : 18 613

 

Ainsi, la proportion de guillotinés non nobles, non prêtres et non religieux, hommes et femmes compris, c'est-à-dire la proportion de guillotinés appartenant au Tiers-Etat (13 633 + 1 467 = 15 100) sur les 18613 victimes s'élève à 81%" (Chateaubriand, Abrégé de l'Histoire de France, 1836)

 

LireBonnet phrygien : 81% des victimes du Tribunal Révolutionnaire sont issues du peuple

 

"La guerre était seule en mesure d''égaliser les têtes et régénérer les âmes'." C'est le girondin Jacques-Pierre Brissot de Warville qui le dit dans son Discours du 16 décembre 1791 (cité in Lucien JAUME, Le Discours jacobin et la démocratie, Fayard, Saint-Amand-Montrond 1989, p. 71.).

 

On ne voit pas trop comment la régénération des âmes dont parle le Girondin viendrait du sacrifice des "patriotes" et non de la mort de la "race maudite" des "brigands" au "sang impur", selon les déclarations des révolutionnaires eux-mêmes ?

 

Ci-dessous, retrouvez quelques-unes de ces déclarations. 

L'interprétation forcée du texte de l'hymne "républicain" met de côté le fait que Victor Hugo, lui-même républicain, a pu volontairement déplacer le sens premier du texte (sens violent inadmissible appelant à la guerre civile et à la violence), afin précisément de soustraire la "Marseillaise" à la critique.

 

D'un point de vue logique, la "Marseillaise" étant un Chant de guerre. 

Posons la question: quels soldat irait braver la mort, en chantant que son propre sang serait impur, et qu'il devrait couler ? Cela n'a pas de sens. Imaginez une armée, allant au front, la peur vissée au ventre, en chantant : "Que notre sang impur coule et abreuve nos tranchées" !

 

Cette pseudo théorie de réhabilitation de la "Marseillaise" est donc stupide. Il paraît évident qu'un soldat qui va braver la mort, ne souhaite pas et ne chante pas sa propre mort, mais il chante la mort de son ennemi !

 

Le texte même de l'Hymne la "Marseillaise" donne immédiatement après le refrain, dans le deuxième couplet, le sens du mot "qu'un sang impur abreuve nos sillons" : celui des "traîtres" (les nobles) et des "rois conjurés". C'est écrit noir sur blanc.

 

Lire: la discussion wikipedia sur la Marseillaise

 

Dans la mystique révolutionnaire, rappelons que les républicains, ces hommes qui se prétendaient "régénérés" grâce a la régénération républicaine se voyaient bien, eux-mêmes pourvus d'un sang purifié.

 

Tout homme refusant, la régénération républicaine (c'est à dire le lavage de cerveau) devenait un ennemi politique, un hérétique dont le "sang impur" devait être éliminé pour "purger" la France de sa souillure. Cela ne s'invente pas. Cela aussi est écrit noir sur blanc dans les textes des déclarations des révolutionnaires :

 

"Je ne juge pas, je tue. Une nation ne se régénère que sur des monceaux de cadavres." (Saint Just)

 

"Ce que j’ai fait dans le midi, dit Baudot, je le ferai dans le sud. Je les rendrai patriotes, ou ils mourront ou je mourrai." (Marc-Antoine Baudot (1765-1837). Député envoyé en mission dans le sud-ouest et près de l’armée des Pyrénées d’avril 1793 à mars 1794. H. TAINE, Les Origines de la France contemporaine, p. 53.)

 

"Le Comité de Salut Public a préparé des mesures qui tendent à exterminer cette race rebelle (Vendéens), à faire disparaître ses repères, à incendier ses forêts, à couper ses récoltes. Le vaisseau de la Révolution ne pourra arriver au port que sur une mer de sang." (Bertrand Barrère)

 

"Il n'y a plus de Vendée. Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l'enterrer dans les marais et dans les bois de Savenay, suivants les ordres que vous m'avez donnés. J'ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré des femmes, qui au moins pour celles-là n'enfanteront plus de brigands. Je n'ai pas un prisonnier à me reprocher. J'ai tout exterminé... Les routes sont semées de cadavres. Il y en a tant dans plusieurs endroits qu'ils font pyramides." (Général François-Joseph Westermann, cité in Jean-François CHIAPPE, La Vendée en Armes 1793, tome 1, Librairie Académique Perrin, Paris 1982, p. 455.)

 

"Le Comité de Salut public a pensé que, pour célébrer la Journée du 10 août qui a abattu le trône, il fallait pour son anniversaire détruire les mausolées fastueux qui sont à Saint-Denis. Les porte-sceptre, qui ont fait tant de maux à la France et à l'Humanité semblent encore, même dans la tombe, s'enorgueillir d'une grandeur évanouie. La main puissante de la république doit effacer impitoyablement ces épitaphes superbes et démolir ces mausolées qui rappelleraient des rois l'effrayant souvenir.

Décision prise par la Convention nationale visant à profaner les tombes royales, au nom des "valeurs républicaines", le 31 juillet 1793.

 

"Nous ferons de la France un cimetière, plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière et de manquer le but que nous nous sommes proposé." (Jean-Baptiste Carrier, in G.-A. TRONSON-DUCOUDRAY, La Loire vengée ou recueil historique des crimes de Carrier et du comité révolutionnaire de Nantes, Paris, an III de la République (coll. « Hervé de Bélizal »), p. 232.)

 

"Vous avez à délivrer le pays d'un chancre qui le dévore. Le poison est plus sûr que toute votre artillerie. Ne craignez donc pas de le mettre en jeu. Faites empoisonner les sources d’eau. Empoisonnez du pain que vous abandonnerez à la voracité de cette misérable armée de brigands, et laissez faire l’effet. Vous avez des espions parmi ces soldats qu’un enfant conduit. Lâchez-les avec ce cadeau et la partie sera sauvée." (Jean-Baptiste Carrier, le 9 novembre 1793, qui préconise d'empoisonner les puits et les sources d'eau...)

 

"Il ne saurait être question, sous prétexte de respect de la diversité culturelle, d'admettre un point en contradiction absolue avec la pensée républicaine." (Jean-Luc Mélenchon, le 13 mai 2008)

 

"Ce qui constitue une République, c'est la destruction totale de ce qui lui est opposé." (Saint Just)

 

"La guerre de la liberté est une guerre sacrée, une guerre commandée par le ciel; et comme le ciel elle purifie les âmes. ... Au  sortir des combats, c'est une nation régénérée, neuve, morale; tels vous avez vu les Américains: sept ans de guerre ont valu pour eux un siècle de moralité. ... La guerre seule peut égaliser les têtes et régénérer les âmes" (Jacques-Pierre Brissot de Warville, discours du 16 décembre 1791, cité in L. Jaume, ibid., p. 71.) 

 

Carrier "purge" la France des asociaux (donc sous-humains) du Bas-Poitou: il l'annonce en précisant fièrement qu'il fait massacrer "par centaines" les naïfs qui se rendent. "La défaite des brigands est si complète qu'ils arrivent à nos avant-postes par centaines. Je prends le parti de les faire fusiller... C'est par principe d'humanité que je purge la terre de la liberté de ces monstres... J'invite mon collègue Francastel à ne pas s'écarter de cette salutaire et expéditive méthode." (Lettre de Carrier à la Convention nationale, 30 frimaire an II, 20 décembre 1793, lue à l'assemblée le 6 nivôse, 26 décembre; Moniteur, n° 98, 8 nivôse, 28 décembre ("à la une") p. 393, col. 1.)

 

Le professeur de philosophie Benaben, commissaire : 'Il paraît qu'on a fusillé plus de deux mille brigands. On appelle cela : envoyer à l'ambulance.' (Jean-François CHIAPPE, La Vendée en Armes 1793, tome 1, Librairie Académique Perrin, Paris 1982, p. 455.)

 

"Oui, nous devons l'avouer, nous faisons répandre beaucoup de sang impur, mais c'est par humanité, par devoir." (Lettre de Fouché à la Convention, 27 décembre 1793, cité d'après A. GERARD, Par Principe d'humanité..., La Terreur et la Vendée, Paris 1999, p. 25.)

 

Il faut "régénérer l'espèce humaine en épuisant le vieux sang" (Le Batteux à Carrier, 21 nivôse an II, 10 janvier 1794: cité dans J. CRETINEAU-JOLY, Histoire de la Vendée militaire (1840-1842), 4 vol., Paris 1979, t. 2, p. 78.)

 

"La guerre de Vendée est enfin terminée sur la rive droite de la Loire. Un petit séjour dans ses cantons fera disparaître les fantassins qui auraient pu s'évader à la faveur des bois... C'en sera fini de l'engeance fuyarde, de la race maudite, des fanatiques et des traîtres." (Général Marceau, cité in Jean-François CHIAPPE, La Vendée en Armes 1793, tome 1, Librairie Académique Perrin, Paris 1982, p. 455.)

 

"Les brigands de la Vendée ne la reverront plus; hommes, femmes, marquis, comtesses, tout est tombé sous le sabre que vous nous aviez confié." (Un aide de camp du Général Kléber à la Convention, cité in Jean-François CHIAPPE, La Vendée en Armes 1793, tome 1, Librairie Académique Perrin, Paris 1982, p. 456.)

 

"Nous pourrons être humains quand nous serons assurés d'être vainqueurs." (Lettre de Hérault de Séchelle à Carrier, le 29 septembre 1793, citée d'après C.L. CHASSIN, La Vendée patriote, t. 3, Paris, 1894, reprint Mayenne 1973, p. 559.)

 

Sur le thème de la régénération révolutionnaire, il faut lire l'ouvrage incontournable du professeur Xavier MARTIN, "Régénérer l'espèce humaine. Utopie médicale des Lumières (1750-1850) (Dominique Martin Morin édition, Mayenne 2008.)

"Qu'un sang impur abreuve nos sillons"

L'animalisation

 

 

Comme l'a montré Xavier Martin, la République bestialise les récalcitrants. "Ne sont-ils que bêtes, ou bien sont-ils des bêtes ? "Elle parle de 'troupeau', et de 'femelles'. Le mot est fréquent. Significative, cette formulation de deux commissaires municipaux s'adressant à la Convention (4 germinal an II, 24 mars 1794), à propos des femmes et enfants jetés vivants dans les fours : 'Les femelles des royalistes manquants, ils s'adressent aux épouses des vrais patriotes.' (cité dans HVM/2/118)." ... "Et de juger les mâles et les femelles" (Lettres de la Commission militaire Parein-Félix, dans Anjou Historique, 1917-1918, [p. 231-248], p. 242.), et d'"animaux à face humaine" (Camille Desmoulins, cité par A. Gérard, La Vendée, 1789-1793, Seyssel, 1992, p. 144.), ou d'"un ramas de cochons, de gens qui n'avaient pas figure humaine" (Bourdon (de l'Oise), au Club des Jacobins, le 11 septembre 1793 : Aulard, éd., La Société des Jacobins..., t. 5, op. cit., p. 399), ... elle empile leurs corps 'à peu près comme des cochons qu'on aurait voulu saler' (rapporté en l'an III par un républicain d'Anjou, réprobateur: Rapport du citoyen Benaben..., op. cit. p. 81)

 

 

La république en vient "à dénier aux Vendéens tout caractère humain" (A. Gérard, op. cit., p. 277) Un "naturaliste célèbre" en ces années de drame, n'avait-il pas renom d'avoir imaginé qu'entre l'homme et le singe, le Bas-Poitevin, peut-être, est le chaînon manquant ? (c'est ce que rapporte, indigné il est vrai, le républicain J.-B. Leclerc : Essai sur la propagation de la musique, op. cit. (an VI), p. 66-67)

 

Voltaire avait écrit (et le thème est commun sous sa plume) : "Le peuple est entre l'homme et la bête" (Voltaire's Notebooks, éd. Bestermann, 2 vol., Genève, 1952, t. 2, p. 381.); il estimait que seuls les philosophes "ont changé les bêtes en hommes" (Voltaire, Correspondance, t. 7, p. 913, lettre du 7 novembre 1764 à Damilaville).

 

Dès l'origine des évènements, il s'était volontiers agi de battue, de chasse aux "bêtes fauves", de "traquer ces brigands comme des loups" (Lettre des Commissaires dans les Deux-Sèvres et la Vendée, 19 mars 1793 : Aulard, éd., Recueil des actes du Comité de Salut public..., t. 2, Paris, 1889, p. 416.), de "leur courir sus, non pas comme dans une guerre, mais comme dans une chasse" (Desmoulins, référence de la note 155.), de les poursuivre "comme on poursuit les sangliers. Il faut des éclaireurs qui fassent lever ce gibier" (Un militaire aux Jacobins, le 1er juin 1793 : Aulard, La Soc. des Jacobins, t. 5, op. cit., p. 221.) Barrère, à la tribune, a alors, sur mesure, ajusté l'expression "chasse civile" (Convention, 15 brumaire an II, 5 novembre 1793: AP/1/78/403/1.)

 

(Source: Xavier Martin, Sur les Droits de l'Homme et la Vendée, DMM, Niort 1995, p. 52-55.)

 

Xavier Martin explique l'origine dans les "Lumières" du thème du "sang impur". Il la fait remonter à Voltaire.

 

"À d'Alembert, Voltaire, déjà, ne confiait-il pas que tous chrétiens 'fanatiques' sont 'pétris' de matière fécale, poussée même au superlatif, puisque 'détrempée de sang corrompu' (Lettre du 12 décembre 1757 : 'Fanatiques papistes, fanatiques calvinistes, tous sont pétris de la même m... détrempée de sang corrompu'. Voltaire, Correspondance, t. 4, p. 1187) : toujours donc, ou déjà, le thème du sang impur." (Xavier Martin, Sur les Droits de l'Homme et la Vendée, DMM, Niort 1995, p. 52-55.)

 

Dès 1791, l'idée d'une nécessaire séparation des "hommes corrompus" d'avec le peuple court dans les discours de Robespierre. La citoyenneté est déjà vertu, et la vertu condition (virtuelle) de l'appartenance au 'peuple'.

 

"L'ennemi devient dès lors identifié moins à partir de critères politiques que de critères moraux, donc vagues et manipulables à l'infini. L'ennemi est l''homme corrompu', concept clé de la rhétorique robespierriste, c'est-à-dire celui qui se montre, ou plutôt qui sera jugé étranger à la vertu tant publique que privée.

... Sous couvert de proscrire les 'hommes corrompus', le combat pour la république est dirigé contre la corruption présente en chacun. ...La régénération sociale, ou la révolution, devait purger la société, non seulement de ces vices, mais de ceux qui en étaient infectés. ... En regardant comme ennemis de la révolution, non seulement les ennemis des principes consacrés, mais les ennemis de la vertu, comme il l'entendait." (Patrice Gueniffey, La Politique de la Terreur, Essai sur la violence révolutionnaire, Fayard 2000, rééd. Tel Gallimard, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 309, 312.)

 

"Q'un sang impur abreuve nos sillons."

 

Le "sang impur- qui- abreuve nos sillons" est celui des opposants à la révolution bourgeoise, c'est le sang des paysans, des artisans, des ouvriers, des nobles et des prêtres réfractaires qui, par leur existence même et les conceptions traditionnelles atemporelles qu’ils incarnaient, furent considérés comme un obstacle à l’établissement de 'l’homme nouveau' défini par les instances officielles et occultes du régime, et mis en œuvre suivant une logique totalitaire et par des méthodes terroristes similaires à celles des actuels Daesh.

 

Source: Louis XX Facebook

 

L'antidote pour contrer l'assassinat et le meurtre chanté à chaque Marseillaise, et donc pour repousser le maléfice de ce qui est une louange et un chant du mal, c'est de prier et de réciter un Ave Maria.

 

Mallett du Pan, penseur calviniste incarnant une Contre-révolution réformatrice en 1789, partisan d'une monarchie constitutionnelle à l'anglaise qu'il aurait voulu voir introduire en France (dont il croyait l’application possible), et sous la plume duquel l’expression "suffrage universel" fit son apparition, s'indigna très vite des excès des philanthropes rédacteurs des "droits de l'homme", se jeta avec emportement dans le parti royaliste et se mit en 1793 à faire une critique sévère de la Révolution et les hommes qui en avaient adopté les principes. Le roi conçut pour lui une si grande estime qu’en 1792, il le chargea d’une mission de confiance en Allemagne et d'y inciter les souverains étrangers à la modération. En 1793, attaché à la propriété, hostile à la bourgeoisie d'argent qui avait pris le pouvoir par la conspiration républicaine du 10 août 1792 qui mettait en danger la civilisation européenne tout entière, Mallet du Pan, écrivait, dans un style vif, plein de verve et de franchise, qu'en 1792 :

 

"la France est une vaste caserne:

 

 

tous les révolutionnaires sont soldats ou destinés à le devenir; de gré ou de force, pour l'intérêt même de leur sûreté, les mécontents et les opprimés seront obligés de dévouer leurs armes à la défense de leurs tyrans.

 

Une Convention décrétante et des camps, voilà le régime de la République française: les Représentants du peuple ne sont pas autre chose que les Représentants de l'armée; leur principale fonction est de voler d'une main, et de partager de l'autre leurs vols avec les soldats.

 

Ainsi en usait Cartouche; mais Attila et Mahomet, les Beys des Mameluks et les Sheiks d'Arabes bédouins fondèrent aussi leur autorité sur des procédés analogues." 

 

"Les Huns et les Hérules, les Vandales et les Goths, ne viendront ni du Nord ni de la Mer noire, ils sont au milieu de nous." (Mallet du Pan, Considérations sur la nature de la Révolution française, 1793, rééd. Editions du Trident, Paris 2007, p. 58.)

 

(En 1793), "tous les Français sont désormais en loge." (Augustin Cochin, L'Esprit du jacobinisme, éd. J. Baechler, Paris, PUF, 1979.)

Rappelons enfin le lien entre le nazisme au XXe siècle et les Lumières de 1789. Léon Poliakov, dont les travaux ont largement porté sur la Shoah et l'antisémitisme, a pu écrire :

 

"Que l'idéologie raciale fût une fille des Lumières n'était pas une révélation pour les spécialistes. Mais en dépit des innombrables travaux qui y ont été consacrés depuis, l'intellectuel moyen continue de n'en rien savoir..." (Léon Poliakov, L'Auberge des musiciens, Mémoires, Paris 1981, p. 220.)

 

Conclusion

 

La Marseillaise n'est rien d'autre qu'un chant violent, un hymne totalitaire qui a pu justifier l'élimination par la violence du "sang impur" des Brigands, des Vendéens, des nobles, des prêtres, des paysans, des ouvriers, des artisans, etc. (80% des guillotinés étaient des petites gens), et de tous les récalcitrants (Cf. Deuxième partie pour connaître les textes révolutionnaires qui assimilaient le "sang impur" à celui des récalcitrants), la matrice des totalitarismes nazi et communiste au XXe siècle.

"Il ne fait pas de doute que des expressions comme celle du 'sang impur' qu'on retrouve dans la Marseillaise pour qualifier le sang des ennemis aurait été considérée par les militaires de 1750 comme parfaitement barbare : honorer l'adversaire, dans l'éthique aristocratique de l'époque, c'est s'honorer soi-même." (Jacques VILLEMAIN, Génocide en Vendée, 1793-1794, Editions du Cerf, Paris 2020, p. 399.)

Notes

 

[1] Jacques-Pierre Brissot de Warville, agent de l'Angleterre, stipendié des banquiers et des hommes d'affaires (René Sédillot, Le Coût de la Terreur, Vérités et Légendes, Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 1990, p. 213, 214), était également secrétaire général et trésorier de chancellerie du duc d'Orléans, Grand Maitre du "Grand Orient de France", la loge maçonnique qui fit le 14 juillet 1789 et mena la Révolution dite "française". (Bernard Faÿ, La Grande révolution 1715-1815, Le Livre contemporain, Paris 1959; p. 183, 345 et suivantes, 367, 369, 407.)

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commentaires

C
Et quand les "brigandes" et le "comité de salut public" nous parlent de la bonne franc-maçonnerie chrétienne et légitimiste victime de la révolution. Que la référence c'est Sparte, Maurras, Evola.......la bataille n'est pas gagnée.
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