Le temps du bilan arrive. Cela faisait deux ans que l'on entendait toutes sortes de bruits à propos d'un synode qui ouvrirait la voie à la reconnaissance des "couples" homos. Cette fois-ci plus de crainte, plus de doute parmi les catholiques déboussolés, mais chez les progressistes une immense déception. Les revendications du lobby LGBT n'ont pas même été abordées au synode. Une majorité d'évêques et notamment les évêques africains s'y sont opposés :
La question la plus épineuse que le futur document papal devra éclaircir concerne la question du discernement « au cas par cas » dans l’accompagnement des divorcés remariés. C’est là qu’il faut encore comprendre si cela inclut ou pas un éventuel accès à l’eucharistie. Parce que, comme nous le savons, les trois paragraphes (84, 85 et 86) du rapport final n’abordent pas directement cette question.
Dans le ballet médiatique entre « partisans de l’ouverture » et « rigoristes », selon le Père Nicolas, il faut bien admettre qu’un document qui « laisse les portes ouvertes » est un document qui pourrait représenter une victoire des « partisans de l’ouverture » en matière de communion aux divorcés remariés. Même en établissant la règle du « cas par cas », le risque d’application très hétérogène, surtout s’il est laissé à « l’appréciation des évêques locaux » porte en lui un germe de dérégulation.
Par ailleurs, il faut signaler que le thème de l’homosexualité a complètement disparu du rapport de synthèse final, il n’en reste qu’une mention au paragraphe 76 qui, entre autre, ne fait que rappeler ce que dit déjà le Catéchisme de l’Eglise Catholique. Il n’y a aucun signe de ces « semences du Verbe » qu’il faudrait reconnaître chez les couples de fait ni même une discussion du contenu de l’encyclique Humanae Vitae Bienheureux Paul VI, encyclique qui reste comme la source à partir de laquelle éduquer les couples à une sexualité pleinement humaine. Ceci constitue un net coup de frein par rapport aux attentes de certains milieux clérico-médiatiques, attentes qui étaient mises noir sur blanc dans le rapport intermédiaire du synode de 2014 et en partie dans l’Instrumentum laboris de l’assemblée qui s’est conclue samedi dernier.
En fait, Mgr Bonny, L’évêque d’Anvers, publiquement partisan de la reconnaissance de ces « semences du Verbe » même chez les couples homosexuels, a déclaré à l’association New Way of Ministry (un groupe qui voudrait promouvoir les droits LGBT au sein de l’Eglise) qu’il avait demandé « la reconnaissances des valeurs présentes dans ces types de rapports » mais qu’il était impossible de faire davantage. Il a ensuite ajouté, de façon révélatrice, « j’espère que nous reviendrons sur ce genre de demandes ».
« La vraie raison pour laquelle le Synode n’a pas tellement parlé d’homosexualité », selon Bonny, c’est parce que « les évêques n’en avaient pas vraiment besoin ou n’étaient pas disposés à discuter de cette question ». Avant de mettre directement en cause le rôle joué par les Pères africains. « Il est vrai que la majeure partie des évêques d’Europe et du monde occidental partage plus ou moins le même discours et les mêmes sentiments. Mais le climat n’était clairement pas favorable. Dans le groupe de travail dont je faisais partie (Gallicus B, modéré par le cardinal africain Sarah), il n’y a pas eu moyen de faire passer un tel discours. Le simple fait d’aborder le sujet a généré immédiatement une vague d’hostilité sur la question. Il n’y avait pas moyen d’en parler (…) il faudra plus de temps. » Parce, a-t-il dit, « le Synode n’est qu’un moment au milieu d’un processus en mouvement ».
Lors de cette conférence de presse au Collège belge de Rome, Mgr Bonny était entouré du Cardinal Danneels et de l’évêque de Gand, Mgr Van Looy. Ce dernier à déclaré à « The Tablet » que « la vie est plus forte que la théorie sur le mariage et la famille. En ce sens, au cours du synode, j’ai appris à ne pas juger. »
Note de Christ-Roi. Quel bilan pour ce synode ?
"Il faudra plus de temps. ... Le Synode n’est qu’un moment au milieu d’un processus en mouvement." (Mgr Bonny, évêque d'Anvers). On voit que les progressistes ne désarment pas et veulent continuer leur travail de sape à l'intérieur de l'Eglise.
Il aurait été tellement plus souhaitable que le Synode rappelle les définitions de la famille et du mariage (l'indissolubilité) et les approfondissent afin de couper court à ces discussions sans fin d'un point de vue temporel, mais aussi spirituel parce que détournées des fins dernières.
Il restera tout de même de ce synode l'impression d'un immense gâchis dans l'esprit des simples catholiques qui auront pu être légitimement inquiets, troublés par deux années de propositions ouvertes à tous les vents, venant d'évêques ouvertement favorables à la reconnaissance d'unions dont les actes sont qualifiés d'"intrinsèquement désordonnés" "contraires à la loi naturelle" (Catéchisme de l'Eglise catholique, Article 2357). Deux années pendant lesquelles la boussole n'indiquait plus le nord mais qui ont vu le Saint-Père demander aux évêques eux-mêmes de réfléchir à la manière de trouver des routes nouvelles sous l'aide du Saint-Esprit.
C'est d'autant plus surpenant venant de la part d'un pape jésuite, quand on sait que le fondateur de la Compagnie de Jésus a écrit :
"Cinquième règle.
[...] Si ces pensées affaiblissent notre âme, l'inquiètent, la troublent, en lui ôtant la paix, la tranquilité dont elle jouissait d'abord, c'est une marque évidente qu'elles procèdent du mauvais esprit, ennemi de notre avancement et de notre salut éternel."