20 octobre 2015
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Symbolique, dix ans après les "émeutes" de Clichy, même ceux qui ont voté pour lui en 2012 n'en veulent plus. L'opération charme du président dans les quartiers populaires est difficile: il a été accueilli sous des huées et quelques applaudissements mardi à La Courneuve (Seine-Saint-Denis).
La tentative de reconquête des quartiers populaires par François Hollande a tourné court. Le président a en effet été chahuté dès son arrivée, ce mardi après-midi à La Courneuve, commune populaire de Seine-Saint-Denis marquée voici dix ans par des violentes émeutes. Il a été accueilli sous des huées et quelques applaudissements de riverains.
Alors qu'il se dirigeait vers une pépinière d'entreprises pour lancer officiellement l'agence nationale de développement économique, des habitants, derrière un cordon, dont de nombreux jeunes, ont lancé des huées de protestation tandis que quelques applaudissements retentissaient parmi la foule.
En réponse, François Hollande a assuré qu'il n'y avait pas de «quartier perdu dans la République». «Il n'y a pas une France périphérique», a poursuivi le président, affirmant que son rôle était d'assurer «l'égalité». «On ne peut avoir une France qui serait disparate, un puzzle» face au développement économique, a-t-il dit.
«Je viens dix ans après ce qui s'était produit, ce drame terrible de Clichy, les émeutes qui avaient eu lieu. On doit mettre de l'apaisement, de la cohérence et de la solidarité», a ajouté le président à la presse avant de serrer quelques mains de riverains et de s'engouffrer rapidement dans le bâtiment.
«Ouvre la porte!» ont crié quelques habitants, dont certains brandissaient des téléphones portables pour photographier les forces de l'ordre en nombre autour du périmètre.
Cette visite intervient moins de deux mois avant un scrutin régional à haut risque pour la gauche et dix ans après les violentes émeutes dans les banlieues en 2005, déclenchées par la mort de deux adolescents dans un transformateur électrique à Clichy-sous-Bois, après une course-poursuite avec des policiers.
L'arrivée du président de la République dans cette commune du 93 a été chahutée par des riverains. Des militants CGT étaient également présents.