Des chevaux sont découpés vivant, des porcs égorgés en pleine conscience, des vaches suspendues par une patte, d'autres égorgées en pleine conscience, des cochons gazés au CO2 qui reprennent conscience quand ils sont saignés, des moutons, animaux grégaires qui vivent en groupe, égorgés dans une pièce devant les carcasses de leurs congénères, voilà ce que révèlent des videos prises dans l'abattoir d'Alès dans le Gard par une association de protection animale.
Les images sont très dures et peuvent choquer.
Les problèmes sanitaires sont patents. Sales et couverts de matière fécale, les animaux sont de véritables nids à bactéries. Le processus de mise à mort par égorgement d'animaux au sol, comporte d'importants risques de contamination de la viande.
les chairs de l'animal avec les déjections oesophagiennes.
Le docteur Alain de Peretti, Président de l'Association Vigilance Hallal, joint par téléphone par Tv-Libertés, a tenu à se faire entendre dans ce scandale dévoilant des fautes graves et des entorses aux règlements qu'il n'a de cesse de dénoncer à travers son association :
"Il y a des lois, il y a des règlements, des normes, qui sont applicables à tous, en tout temps et en tous lieux. Et les services publics sont là pour faire respecter ces lois et ces règlements. Or, nous sommes là en présence de plusieurs infractions graves et répétées, semble-t-il concernant l'étourdissement et la saignée des animaux qui sont extrêmement codifiés. Rien n'a été respecté, sous les yeux de l'administration. Puisque, je rappelle qu'un abattoir c'est une installation classée, qu'il y a des agents des services vétérinaires (qu'on appelle maintenant du nom pompeux de 'Direction Départementale de Protection des Populations'), qui sont donc là pour nous protéger, et qui finalement n'ont rien fait. Il y a donc une carence des services publics", a expliqué Alain de Peretti.
"L'abattoir d'Alès est un abattoir qui pratique l'abattage hallal sur une grande échelle. Donc on ne peut pas en vouloir au personnel de cet abattoir de s'être accoutumé, de s'être adapté à cette souffrance animale qu'entraîne le hallal", a ajouté Alain de Peretti.
Et alors que la filière viande subit déjà une très grave crise, ce type de contre-publicité ne va pas arranger la situation. Après la diffusion de ces images choc, le maire d'Alès Max Roustan a aussitôt ordonné la fermeture provisoire de l'abattoir et une enquête administrative sur d'éventuels manquements aux directives européennes. Le maire a ajouté que si des fautes sont reconnues, la fermeture définitive pourrait être prononcée. La question reste toutefois de savoir si l'abattoir d'Alès est un cas exceptionnel ou si l'entorse faite aux normes tant au niveau du respect de l'animal qu'au niveau sanitaire est pratiquée dans d'autres établissements.
La sénatrice Sylvie Goy-Chavent a diffusé auprès des sénateurs, jeudi après-midi, une proposition de résolution concernant le manque de transparence et de contrôle des abattoirs. La proposition, soutenue par la Fondation Brigitte-Bardot, «tend à la création d'une commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français». La sénatrice UDI de l'Ain, également rapporteure de la «mission commune d'information sur la filière viande en France et en Europe» rédigée en 2013 au lendemain du scandale de la viande de cheval, prône «l'instauration d'un étiquetage obligatoire du mode d'abattage, selon des modalités non stigmatisantes» qui serait appliqué à toutes les viandes, brute et transformée.
Brigitte Bardot réclame pour sa part qu'une «surveillance sévère» soit exigée dans tous les abattoirs de France et que «toutes les exactions (soient) sévèrement punies». Sylvie Goy-Chavent se positionne également en faveur d'un plus grand contrôle des abattoirs et de la présence de davantage de vétérinaires indépendants dans ces établissements pour veiller à un meilleur respect des règles en vigueur. Déjà en 2013, le rapport qu'elle a dirigé préconisait «d'imposer des contrôles physiques des vétérinaires au poste d'abattage, pour toutes les espèces et suivre les incidents d'étourdissement ou d'égorgement». Mais le ministre de l'Agriculture [Stéphane le Foll, Ndlr.] n'avait donné aucune suite à ce rapport. (Source)
Selon Sud-Ouest du 15 octobre, l'abattoir d'Alès avait
:
"L'établissement avait déjà été déjà été épinglé par les services vétérinaires à l'automne, soit après le moment où ces images ont été tournées, mais les "manquements" alors constatés étaient d'un niveau moindre que celui constaté dans la vidéo, a annoncé en début de soirée la préfecture. La visite de "re-contrôle" programmée aura lieu dès la réouverture du site, ont conclu les services de l'Etat." (Source)
A n'en pas douter, l'abattage hallal étant mis en question, les fonctionnaires du dit "service public" se défausseront de leur responsabilité et accuseront le personnel et les dirigeants de l'abattoir d'Alès d'être les seuls responsables...