Extrait (à partir de la 15e minute) :
"La parole politique au sens électoral, partisan, n'est plus entendue, plus écoutée. Elle est suspectée. Parce que le pouvoir n'est plus un service mais une consommation. Alors que la parole meta politique des Zemmour, Onfray, Régis Debray et tant d'autres de toutes sensibilités, elle est sollicitée, elle est accueillie, elle est guettée, elle est crue. Donc, cela veut dire qu'en fait, la politique, la vraie politique a quitté la vie politique. Tout autant que le pouvoir n'a plus le pouvoir.
Quand monsieur Hollande dit 'voilà ce qu'on va faire demain', il ment, il ment comme Sarkozy. Pourquoi ? Parce que depuis 30 ans, depuis le Traité de Maastricht, ils ont remis leur pouvoir un bout à Washington, un bout à Bruxelles, un bout à Francfort, un bout à Genêve. La potestas, le pouvoir de gouverner a été remis à Bruxelles, l'auctoritas est chez Ruquier. [1] Donc il ne reste rien. Le roi est nu si l'on peut dire. Il reste le casque et le scooter.
Par exemples :
- la présidentielle truquée de 1995. Il y a des candidats en face de moi qui avaient des comptes truqués. Ces comptes truqués ont été validés par le Conseil constitutionnel. C'est monstrueux.
- Je rappelle dans ce livre (Le moment est venu de dire ce que j'ai vu, Albin Michel, octobre 2015. Ndlr.) comment on achète les sondages, comment on achète les élections, comment les hommes politiques sont achetés, comment les media sont manipulés, comment la France est islamisée d'une manière volontaire. Et je crois même que sur ce sujet-là j'aurais pu aller plus loin. Je me demande si l'islamisation de la France n'est pas un projet politique voulu par haine de la France chrétienne.
Un peu plus loin dans l'entretien (à partir de 29:30), Philippe de Villiers explique que ce qu'il dit dans son livre est le résultat d'une conversation qu'il tint dans sa jeunesse avec un paysan vendéen qui était son voisin :
"Ce que je dis dans mon livre, est le résultat d'une conversation quand j'étais jeune avec un paysan vendéen qui était mon voisin et qui m'a dit 'tu sais Philippe, quand on est dans une maison qui s'effondre, au bord de l'abyme, qu'on ne voit plus rien parce que c'est la nuit, il faut chercher à tâtons les murs porteurs.'
Les murs porteurs (sont) : le caractère sacré de la vie, la filiation comme repère, la nation comme héritage, la frontière comme ancrage, et le rêve français comme fenêtre sur le monde."
Philippe de Villiers explique son rapport à la politique et le fonctionnement de la "machine" politique (31:00) en rejoignant le point de vue des royalistes qui estiment qu'on ne pourra pas changer le système de l'intérieur, la "machine" étant conçu pour détruire le réel sans rémission à l'aide d'un différentiel de pôles, la haine dans l'inégalité.
"Une société ne peut pas vivre sans politique. Saint Augustin disait que c'est la plus haute forme de la charité, continue Philippe de Villiers.
on endure, on pense qu'on va changer les choses. On pense toujours qu'on va les changer de l'intérieur. Et puis après on se met à la marge et on croit qu'on va les changer de l'extérieur. Mais en réalité la machine tourne, elle vous broie. [2]
Le Parlement européen ne pèse rien. j'ai besoin d'un adversaire comme toi'. [Votre absence est pour eux le seul handicap. Si bien qu'on pourrait dire ne vous prêtez pas au mensonge démocratique et les "démocrates" inventeront des adversaires ! NdCR.]
C'est une instance d'influence où ne pèse que le gauchisme, le boboïsme de Cohn-Bendit, qui est au centre de gravité. C'est ( ) un des seuls quand j'ai eu un cancer qui est venu me voir pour me demander des nouvelles. Les gens qu'on appelle 'les républicains' ne se sont pas déplacés., ..., mais lui m'a dit '
KissingerBrzezinski, il y avait des grands patrons, Anne Lauvergeon, il y avait des petites tables très bien achalandées. Ils parlaient entre eux. Et puis il y a eu les discours, et je suis resté jusqu'au bout. Et en fait, ce que j'ai compris c'est que c'était la Trilatérale, branche Europe. Ils étaient 400. Ils disaient : 'il faut détruire les nations'. Ils disaient (plus exactement) : 'il faut détruire l'homogénéité des nations' pour pouvoir augmenter les marchés, avoir le "marché planétaire de masse'. Et c'est eux qui ont inventé le mot 'gouvernance mondiale'. Ils parlaient du 'réchauffement climatique'. Ils disaient que dans les écoles, au lieu de dire aux enfants sauvez votre pays, sauvez votre région, sauvez l'arbre qui est en face de chez vous, non 'sauvez la planète'. Et ils parlaient de réunir dans le même combat les deux libéralismes, le libéralisme économique en faisant sauter les frontières et le libéralisme sociétal."
Philippe de Villiers est interrompu par le journaliste de Tv-Libertés, Martial Bild : "ils ont le droit de discuter entre eux, ce sont des chefs d'entreprises, il n'y a pas forcément un complot." La réponse de Philippe de Villiers est celle-ci (à 37:25) :
"Absolument. Ce n'est pas forcément un complot. Ils n'ont pas besoin de comploter, ils ont le pouvoir. Ce que m'a dit un jour François Fillon ! Je lui ai dit : mais pourquoi tu vas au groupe Bilderberg, parce qu'il y est rentré et y a été agréé, de même que son ami Alain Juppé, l'année d'après. Dans l'Evangile on dit il ne faut pas mettre la lumière sous le boisseau, cela vaut pour la franc-maçonnerie aussi. Pourquoi ils se cachent ces gens-là ? Pourquoi ils se cachent ? Et il m'a répondu - incroyable la réponse - il m'a dit : 'que veux-tu, c'est eux qui nous gouvernent !''
Donc, en fait, le
Toute la question est donc (d'un point de vue historique) de savoir quand ces gens ont pris le pouvoir ?
En 1789, ces gens n'avaient pas le pouvoir, le droit divin les empêchait de faire ce qu'ils voulaient. Voyez le droit divin "rempart à l'oligarchie et aux maîtres de la monnaie". Le projet des "Illuminés de Bavière" du franc-maçon Adam Weishaupt visait à renverser l'alliance du Trône et de l'Autel en France pour créer leur "république universelle". .
Philippe de Villiers enchaine sur le Traité transatlantique (à partir de 38:25) :
"Ce traité transatlantique qui se prépare est un traité qui va installer un tribunal arbitral privé, permettant aux entreprises multinationales, a-nationales, de traîner les états, de faire condamner les puissances publiques. C'est un traité dans lequel les appellations contrôlées, les appellations protégées (AOC) disparaîtront. Et on nous imposera le poulet à l'eau de javel, etc.
"Le rêve européen, poursuit Philippe de Villiers, c'était de livrer un espace sans nation, sans gouvernement, sans démocratie, sans limite territoriale, et le livrer au marché planétaire de masse, sous clé américaine.
Et quand on disait cela, des gens comme Séguin, Pasqua, Chevènement et Le Pen, on nous disait vous êtes des menteurs, vous exagérez... En fait, on était en-dessous de la réalité."
Reparlant de François Fillon (à 43:45), et évoquant la défiance du peuple envers sa classe politique, Philippe de Villiers explique que Fillon est déjà "dans les abysses" et qu'"il faut savoir se détacher" parce que "le pouvoir est un sacrifice" :
"Fillon est déjà dans les abysses par rapport à moi. Donc cela veut dire qu'en fait les gens ne se trompent pas.entre la metapolitique et la politique. Pourquoi ? Parce que moi ce que je dis et ce que j'ai vécu, c'est la tradition de Saint-Louis, la tradition de Jeanne d'Arc, tradition capétienne, le pouvoir est un sacrifice. On m'a toujours appris cela. C'est pour cela que je suis parti. Je suis parti du jour au lendemain.Parce que tous les matins je me disais en ouvrant mes volets, aujourd'hui encore je vais boire un bol de crapauds. Et un jour je partirai. Il faut savoir partir. Il faut savoir se détacher. On n'est pas là pour le pouvoir, on est là pour servir. Le pouvoir est un sacrifice, la politique sacrificielle. Aujourd'hui, dans l'hédonisme politicien on fait carrière. Et les gens le sentent. Et c'est horrible, parce que pendant que les gens se traînent dans la misère, dans l'angoisse, dans le sentiment d'une dépossession d'eux-mêmes, avec l'islamisation de la France, les hommes politiques, eux, se pavanent dans les media, dans les instances de marketing, pour construire leur profil, dessiner leur parcours. Sarkozy et Hollande c'est le fin du fin." [4]
Sarkozy, moi je n'ai pas d'acrimonie, poursuit Philippe de Villiers, mais c'est un soumis et un dhimi. Il s'est soumis à l'Amérique en faisant rentrer la France dans l'OTAN - un fait -. Il s'est soumis à l'islam en créant le "Conseil supérieur", etc. ("Conseil français du Culte musulman" créé par Nicolas Sarkozy en 2003. NdCR.), alors que l'islam sunnite ne rentrera jamais là-dedans. [5] L'islam de France c'est complètement aberrant. Il n'y a pas d'islam de France. Il y a un islam tout court, c'est l'oumma. Donc il est un ignard comme Juppé qui n'a jamais lu le coran.
"Puis enfin, Sarkozy s'est soumis à Bruxelles, ajoute Philippe de Villiers. Il a quand même trahi les français qui ont voté non (en 2005). Il a fait le traité de Lisbonne (2007). Et puis Hollande a continué... C'est-à-dire que ces gens-là, quand ils sont à Paris ils expliquent pendant tout l'été aux agriculteurs français 'il faut acheter français' (Le Foll). Mais cela n'est pas possible : ils ont signé des traités qui interdisent cela !
Donc comment peut-on d'une main signer des traités qui affaiblissent la France, qui la livre aux commissaires, aux banquiers, aux prétoriens, à tous ces gens qui sont des gnomes qui veulent détruire les nations, et en même temps comment ils peuvent s'adresser aux français en leur disant on va arranger vos affaires, et mettre de l'ordre et de la sécurité dans tout cela ?
Philippe de Villiers se moque du discours des hommes politiques consistant à faire des "paradoxes ludiques". Exemples :
'Moins il y aura de frontières, plus il y aura de sécurité'.
'Plus il y aura de migrants, moins il y aura de chomeurs.'
'Plus il y aura de mosquées, moins il y aura d'islam et d'islamisme.'
"A force de jouer avec les paradoxes, plus personne ne les croit" !
Philippe de Villiers termine l'entretien (à partir de la 54e minute) en dénonçant le "complot contre notre civilisation" :
"Chaque matin je me disais encore une fois 'ce soir je m'en vais'. Parce que c'est un univers où à force de croiser le mensonge, vous finissez par vous sentir contaminé. Et presque, vous êtes une sorte de mensonge ambulant par omission. Vous voyez ? Donc vous avez l'âme blessée. ... J'ai quitté mes mandats. La passion de la France ne m'a pas quitté. Je souffre comme vous de voir mon pays mourir. Qu'est-ce qui se passera ? Je n'en sais rien. Je n'ai pas envie de revenir en politique. Je pense qu'aujourd'hui on a changé de système, on est passé d'une démocratie à une oligarchie et que donc les élections ne servent plus à rien. [6]
-
[1] Rappelons qu'en 2008, Michel Drucker fit cet aveu stupéfiant : "le pouvoir est sur le service public, il est entre les mains de ceux qui détiennent l'information..."
[2] On se souvient que Christine Boutin avait elle aussi fait son retour de la scène politique en expliquant pourquoi il n'était "plus possible, de l'intérieur, de pouvoir infléchir le système" : "J'ai pensé, - parce que les règles du jeu de l'Assemblée nationale sont ainsi (il faut appartenir à un groupe pour avoir la possibilité de s'exprimer) - qu'il était possible de changer (les choses) de l'intérieur (d'un grand parti politique). Et bien, avec mon expérience, je dis que c'est une erreur. Et maintenant, depuis que j'ai vu que l'UMP soutient M. Jean-Claude JUNCKER qui est le candidat de la 'droite', si elle est majoritaire en Europe, pour devenir le président de la Commission -, M. JUNCKER a fait voter le mariage homosexuel au Luxembourg, a fait voter l'euthanasie, et est favorable à l'ouverture de la Turquie à l'Europe. À partir du moment où l'UMP soutient comme candidat à la présidence de la Commission un homme qui a de telle idées, moi là je ne peux plus continuer, je ne peux plus accepter, et je dis je suis en rupture et en rupture profonde. […] Je me suis rendue compte que l'on arrivait au bout du bout et que maintenant, ce n'était plus possible, de l'intérieur, de pouvoir infléchir le système. Il faut le reconstruire", avait déclaré Christine Boutin
Pourquoi il est inutile d'aller voter aux élections européennes
Islamisation Nicolas Sarkozy sera lundi soir à la Mosquée de Paris pour la rupture du jeûne"; "9 raisons de ne pas voter Sarközy (Henry de Lesquen)"
"[6] l'oligarchie née de ces pratiques n'était pas moins un démenti des attentes. On imaginait en effet avec une certaine ingénuité que la vertu première d'un système électif consistait à assurer le renouvellement permanent du personnel dirigeant et l'élargissement constant de son recrutement. On n'imaginait pas que l'élection puisse conduire à la formation d'une 'classe' politique distincte du reste de la société" (Patrice Gueniffey, Histoire de la Révolution et de l'Empire, Perrin, Collection Tempus, Paris 2011, p. 86-88).
Les "élections" de juin 1791 se traduisirent par une forte abstention. "La participation avait atteint son étiage; elle ne devait plus remonter de façon significative, les consultations organisées les années suivantes,... n'ayant jamais mobilisé plus du cinquième des électeurs. ... En l'absence de votants, le système électif se transforme très vite en un système de cooptation, les uns accédant aux charges que les autres viennent de quitter, et réciproquement. La promotion aux responsabilités se fait en circuit fermé : les fonctionnaires peuplent les assemblées chargées d'élire les fonctionnaires. ...La réalité du système répondait à un besoin, celui de la formation d'une classe politique ... qui soit assurée de la continuité en étant délivrée de l'incertitude inséparable du suffrage universel. MaisPatrice Gueniffey avait parfaitement analysé et vu avant tout le monde quel était le regard des Français sur la politique aujourd'hui. Il expliqua que "la Révolution est morte". Elle est morte parce que les Français ne croient plus en l'efficacité politique de la République. Extrait : "la Révolution française avait porté cette croyance à l'efficacité de la politique à un point de paroxysme. Elle avait cru que la volonté humaine a une efficacité illimitée, c'est-à-dire que l'on pouvait absolument tout changer. Les évènements se sont alors chargés de montrer qu'en réalité en politique on ne peut pas tout faire, que les choses résistent, ne se laissent pas faire sans limites."
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