Mis à jour le 28 septembre, 10h57
On l'a vu pour le referendum sur l'indépendance de l'Ecosse, les élites mondialistes franc-maçonnerie (finance appuyée des media et des dirigeants), ne sont pas à l'origine du mouvement sécessionniste qui prend les différentes régions dans le monde occidental. L'Oligarchie ne souhaite pas que ces régions se séparent. Elle fait tout pour les en empêcher, à l'aide de menaces de toutes sortes. Le dernier exemple en date c'est la Catalogne qui doit se prononcer dimanche 27 septembre sur son indépendance. L'Union européenne et l'Otan ont déjà prévenu le 17 septembre qu'une Catalogne indépendante serait exclue. [1]
Après la large victoire de Syriza en Grèce le 25 janvier, les élites pro-européennes avaient averti :
Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens . [2]
Dire que tout va changer parce qu'il y a un nouveau gouvernement à Athènes, c'est prendre ses désirs pour des réalités (…) Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens.
L'Union européenne est décidément une étrange construction. Il est impératif d'être une démocratie pour y entrer. C'est même l'unique critère. Les élargissements hâtifs et désordonnés aux PECO (pays d'Europe centrale et orientale) opérés en 2004 et 2007 en furent une illustration. En revanche, une fois admis dans le club, requérir à son profit le respect des règles élémentaires de la démocratie est jugé avec sévérité... [3]
Les élections régionales en Catalogne ont bel et bien une dimension internationale. Après Barack Obama, Angela Merkel et David Cameron qui se sont prononcés contre l'indépendance, c'est au tour de Nicolas Sarkozy de s'employer vendredi 25 septembre, à deux jours avant un scrutin présenté comme un plébiscite sur l'indépendance de la région, à sauver la situation.
Ainsi, les milieux d'affaires et les banques espagnols mettent en garde les indépendantistes et prédisent de graves difficultés économiques et financières pour la Catalogne en cas de sécession.
L'ex-président français Nicolas Sarkozy a donc décidé d'apparaître aux côtés du Premier ministre conservateur "pour soutenir M. Rajoy et le Parti populaire en vue des élections", a précisé cette semaine le parti Les Républicains. [4]
La Banque d'Espagne et les banques privées interviennent
L'économie a été le grand sujet de la campagne. Avec 200 milliards d'euros en 2014, la Catalogne représente 19 % du PIB espagnol, davantage qu'aucune autre communauté autonome. Les économistes indépendantistes concluent qu'en cessant de contribuer au pot commun, la Catalogne garderait 16 milliards pour ses propres dépenses. Les unionistes rétorquent qu'il faudrait retrancher les services prêtés par l'Espagne et les économies d'échelle.
Cette semaine, la Banque d'Espagne et les banques privées sont intervenues dans le débat, alertant des risques associés à l'indépendance: sortie de l'euro, inflation galopante, isolement commercial. «La campagne de la peur!» s'indignent les sécessionnistes. [5]
Les marchés inquiets (banques, grands groupes, marchés), les ministres espagnols ont joué les Cassandre, annonçant qu'une séparation ferait de la Catalogne un Etat paria et ruiné, exclu de l'Union européenne, où le chômage atteindrait 37% et les retraites plongeraient de 44%.
"L'Europe avec une Espagne divisée serait une Europe affaiblie (...) les élections dimanche ne sont pas simplement le problème de l'Espagne et de la Catalogne, c'est le problème de toute l'Europe qui a besoin de votre unité", a clamé l'ancien chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy devant les partisans de M. Rajoy.
Avant lui Angela Merkel et David Cameron, Barack Obama aux Etats-Unis, ont également plaidé pour une Espagne unie.
Et même en Catalogne, certains étaient soucieux, vendredi soir, comme Maria Garcia, informaticienne de 43 ans, rencontrée avec ses parents au meeting de M. Rajoy. "Nous sommes en train de passer un mauvais moment", avouait la mère, Pilar, 68 ans, visiblement angoissée.
"Ici, si tu n'as pas deux noms de famille catalans, tu es suspect", déplorait la fille: "Une minorité arrive à un point de non retour et la majorité se tait."
Les indépendantistes Junts pel si, de droite et de gauche, forment une grande coalition : vers la Grande convergence ?
Les indépendantistes, représentés par la grande coalition "Junts pel si", de droite et de gauche, et la liste d'extrême gauche de la CUP (Candidature d'unité populaire), ont décidé d'en faire un plébiscite: s'ils ont une majorité de sièges, comme l'indiquent les sondages, ils mettront en branle un processus qui mènera la Catalogne vers l'indépendance, en 2017.
Ce suffrage mène vers "l'espoir, la dignité, la liberté", a clamé vendredi soir leur figure de proue Artur Mas, le président sortant, devant les dizaines de milliers de personnes réunies par la coalition Junts pel si, "Ensemble pour le oui".
"Dimanche, le 27 septembre, est un jour historique", a-t-il martelé au pied de la montagne de Montjuic, où quatre colonnes illuminées en rouge symbolisaient les quatre traits rouges (sur jaune) du drapeau catalan. [6]
Selon un article du Monde du 28 septembre:
la liste « Junts pel si » (Ensemble pour le oui) a remporté le scrutin avec 62 députés, un résultat à la hauteur de ses espoirs. Si l’on y ajoute les 10 députés de la CUP, un parti séparatiste anticapitaliste et europhobe, les indépendantistes obtiennent la majorité absolue en nombre de sièges (72), mais pas en vote (47,8 %). [1]
Que signifie ce résultat ?
La forte participation, 77,5 %, soit 10,5 points de plus que lors des élections de 2012, déjà marquées par une forte mobilisation des électeurs, témoigne de l’importance d’un scrutin présenté comme « historique » par la plupart des partis en lice. Dans les quartiers populaires traditionnellement « unionistes » comme dans les fiefs indépendantistes, la participation a été très forte.
Le Parti populaire (PP), qui pensait que cette hausse de la participation lui serait favorable, obtient un score très décevant, avec 11 députés (8,5 %), ce qui en fait l’avant-dernier parti sur l’échiquier politique catalan. C’est le jeune parti de centre droit Ciudadanos (Citoyens) qui capitalise le vote anti-independantiste, se hissant à la deuxième position avec 25 députés (18 %).
Quelles sont les promesses des indépendantistes ?
La liste « Junts pel si » s’est engagée à réaliser une déclaration institutionnelle dès l’investiture de ses élus afin d’exposer officiellement son intention de déclarer l’indépendance. Après une première phase de la législature qui sera consacrée à la construction de « structures d’Etat » permettant un transfert de souveraineté, les indépendantistes ont promis la tenue d’élections constituantes dans un délai maximal de 18 mois.
Voici le raisonnement des « démocrates » tendant à annuler le vote des indépendantistes et développé par Le Monde dans cet article :
"Les indépendantistes ont obtenu une majorité de sièges (72 députés alors que la majorité absolue se situe à 68) mais pas de voix (47,8 %). Ainsi la large victoire des indépendantistes ne peut être assimilée, au-delà de la différence du mode de scrutin, à un « oui » dans le cadre d’un référendum d’autodétermination : une majorité absolue de Catalans n’a pas voté pour eux."
C'est écrit tel quel par Le Monde.
Et l'argument est repris en boucle ce matin 28 septembre par les media français.
Dans ce cas, François Hollande qui a été élu lui aussi par moins de 50% des inscrits devrait voir son élection invalidée, tenue pour nulle ?
Sans doute l'argument ne fonctionne-t-il que dans un seul sens: celui de l'Oligarchie.
Juncker dit « non » à la Grèce et menace la France, Politis, 29 janvier 2015
Les Catalans aux urnes pour un vrai-faux référendum, Le Figaro, Par Mathieu de Taillac Mis à jour le 25/09/2015 à 18:39 Publié le 25/09/2015 à 16:57
[6] Catalogne: fin de campagne électrique entre union et sécession, Courrier international, Barcelone (AFP) 26.09.2015 - 10:01
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