Mis à jour le 28/09/2015 à 09h57.
Dans le cadre de la lutte contre l'Etat islamique, les troupes de marine russe de la 810ème brigade (Flotte de la Mer Noire) étaient établies sur le territoire syrien, après avoir construit dans un premier temps une nouvelle base aérienne près du port de Tartous. Les redoutables fusiliers marins russes – surnommés “la Mort Noire” – entraient en action contre les djihadistes de l’Etat Islamique, dans la semaine du 14 au 20 septembre. [1]
Sans attendre l’opinion de la diplomatie américaine sur le sujet, Vladimir Poutine a donné l’ordre le 25 septembre aux fusiliers marins d’engager leur première bataille contre les djihadistes tchétchènes de l’Etat Islamique dans la région d’Alep. Ces derniers opèrent sous le commandement d’Abu Omar al-Shishani, un cadre militaire de l’EI originaire de Tchétchénie et réputé pour être un des meilleurs officiers de l’Etat Islamique. L’armée russe entend libérer Alep, deuxième ville de Syrie, qui subit un siège de la part de l’insurrection djihadiste. L’offensive menée par la Russie intègre l’armée syrienne et le Hezbollah libanais. [2]
Le 17 septembre, l’armée syrienne a reconnu avoir utilisé de “nouveaux types d’armes” fournies par la Russie, marquant le renforcement du soutien russe au gouvernement syrien. Une source du ministère de la Défense syrien a indiqué à Reuters (lire ici) que “de nouvelles armes – et de nouveaux types d’armes – sont livrés” et qu’elles sont “extrêmement précises et efficaces”. Parmi ces livraisons, on compterait l’hélicoptère MIL-28 (nom de code Otan “Chaos”), capables de détruire la plupart des chars de type US actuellement en possession des djihadistes de l’Etat Islamique. Les services de renseignement militaires américains estimaient que la Russie avaient, à cette date, déployé au moins 6 chars T 90 de 3ème génération, qui est le char de combat standard de l’armée russe. On compte aussi 35 blindés transports de troupe et 15 pièces d’artillerie. Les unités actuellement déployées appartiennent à l’infanterie de marine russe, appelée communément “la Mort Noire”, flotte stationnée en Crimée (lire ici). Les fusiliers marins russes sont des troupes de choc pouvant être rapidement déployées dans le but de s’emparer de points stratégiques avant d’être soutenues par des renforts conventionnels.
En parallèle, le 25 septembre, l’aviation russe a opéré les frappes dans le secteur d'Alep pour accélérer la progression des troupes au sol :
“Assistant les forces armées syriennes depuis le ciel, rien de moins que l’Armée de l’Air Russe, laquelle a frappé les positions de l’Etat Islamique dans l’Est d’Alep avec une remarquable précision et une férocité constante”.
Dès le 23 septembre, les “rebelles syriens” amis de Fabius, pouvaient déjà goûter un aperçu de ce qui les attendait, avec les vols de reconnaissance de deux SU-24 russes :
Autre bouleversement majeur au plan géopolitique dans un silence médiatique total en France : la Chine a rejoint la Russie dans son offensive en Syrie. Pour la première fois, les deux grandes puissances ont allié leurs forces armées au Proche-Orient pour y neutraliser les USA. Le porte-avion Liaoning-CV-16 vient d’arriver dans le port syrien de Tartous où stationne déjà la flotte russe. (source) Il est accompagné d’un croiseur doté de missiles guidés. La Chine entre donc formellement dans l’alliance associant déjà l’Iran et la Russie dans la région. Le porte-avion devrait accueillir ses chasseurs et hélicoptères en novembre, après qu’ils aient transité par l’Iran et l’Irak. A cette fin, une cellule de coordination a été établie en Irak entre l’Iran et la Russie (source). Il s’agit aussi de combattre l’Etat Islamique en Irak.
Des avions J-15 chinois seront ainsi déployés, soit sur le porte-avion, soit sur la base aérienne de Jableh où opèrent déjà les Russes. Des hélicoptères de lutte anti-sous-marine Z-18F les rejoindront ainsi que des Z-18J.
Au moins 1000 fusiliers marins devraient être déployés en Syrie pour combattre les djihadistes et plus particulièrement les islamistes Ouïghours dont Pékin veut se débarrasser sur place. La Chine veut ainsi tuer dans l’oeuf, à l’instar de la Russie avec les djihadistes tchétchènes, toute utilisation de ces derniers par Washington à des fins d’agitation séparatiste et terroriste.
Selon les media arabes le 23 septembre, la Chine en Syrie a rejoint la Russie au port de Tartous :
Source almasdarnews : Google Translate https://translate.googleusercontent.com/translate_c?depth=1&hl=fr&rurl=translate.google.com&sl=ru&tl=fr&u=http://www.almasdarnews.com/article/chinese-military-personnel-expected-to-arrive-in-syria/&usg=ALkJrhjBH7We4xwITZTnModvQKvyf7JEew
"Laurent Fabius, l'homme qui a tout faux" (Éric Zemmour)
Aussi, comme le résume l'excellent site Breiz Atao qui suit de près l'évolution des évènements en Syrie par une revue de la presse étrangère :
"Nul n’est dupe sur l’annonce du bombardement par l’aviation française de cibles de l’Etat Islamique en Syrie : il s’agit de prendre le train en marche et de mitiger, dans l’opinion publique hexagonale, le désastre diplomatique précité."
Ainsi, dans un communiqué annoncé ce matin par la présidence française, la France «a frappé en Syrie», sur la base des renseignements collectés lors des vols de reconnaissance aérienne engagés depuis plus de deux semaines. L'Elysée a annoncé ce dimanche que la France avait mené ses premières frappes aériennes contre le groupe État islamique en Syrie. (Source: Le Figaro) [4]
Selon l'article du Figaro, l'Elysée s'entête toujours contre la Russie et estime que «plus que jamais, l'urgence est à la mise en place d'une transition politique» (en Syrie). La réalisation de cette transition, qui associerait «des éléments du régime et de l'opposition modérée», la France «y est engagée» et y travaillera activement, avec l'ensemble des acteurs impliqués, en soutien de l'envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, selon le communiqué.
On ne voit pas trop comment François Hollande se tirera du piège diplomatique dans lequel Obama l'a laissé seul il y a deux ans dans sa volonté d'éliminer Bachar el Assad . Ce que n'a pas permis le président russe jusqu'ici et qui ne le tolèrera pas plus à présent que son armée se trouve en Syrie aux côtés de l'armée chinoise.
l'annonce de ces premières frappes intervient alors que le président François Hollande est à New York ce dimanche et lundi pour la 70e Assemblée générale de l'ONU et que le président américain Barack Obama doit présider mardi à New York, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, une réunion internationale sur la lutte contre l'EI.
Quoiqu'il en soit, une analyse rapide de la correspondance dans les groupes ouverts de militants "Etat islamique" et de l'opposition "syrienne" dans les réseaux sociaux montre une panique dans les rangs des rebelles "syriens" : le moral des "révolutionnaires" et "combattants pour le califat" est très différent de ce qui a été quelques semaines plus tôt. Il y avait un nombre important de messages et des messages appelant pour le moment à quitter la Syrie et à se déplacer vers l'Europe dans les rangs des réfugiés. (Source : Rusvesna via Google Translate)
Face à la présence de la flotte russe, les Américains ne seront pas en mesure de se sentir maîtres de la situation, leurs avions et les navires seront sous le contrôle des systèmes de navires de guerre de la Flotte de la mer Noire suivi par la radio-électronique.
Sommes-nous en train d'assister à un revirement géostratégique laissant de nouveau François Hollande seul dans son enfermement diplomatique ? Selon Rusvesna, la Grande-Bretagne est en effet prête à coopérer avec la Russie dans la lutte contre l'Etat islamique. Le Premier ministre britannique David Cameron est prêt à coopérer avec la Russie pour lutter contre l'EI. Cela a été annoncé par son porte-parole. "Nous croyons que l'EI est une grave menace à la fois la Russie et l'Europe, et tous les pays du monde. Par conséquent, nous devons trouver des moyens de travailler ensemble." (Source Rusvesna, 27/09/2015 - 13:05)
Rappelons-nous que la volte-face d'Obama le 31 août 2013 dans la décision d'engager des frappes américaines contre Bachar el Assad est venue après le vote négatif du parlement britannique, trois jours avant, d'engager les forces armées contre Bachar el Assad.
Dans une dépêche Afp Le Figaro publiée à 18h07, on apprend qu'effectivement (et c'est venu plus tôt que prévu!), le secrétaire d'Etat américain John Kerry "appelle à une coordination contre Daech". "Je crois que l'enjeu crucial, c'est que l'ensemble des efforts soient coordonnés. Ce n'est pas le cas actuellement. Je pense que nous devons réfléchir à la manière dont nous allons continuer". [5] On attend à présent l'inflexion de François Holllande qui pour l'instant continue d'isoler la France diplomatiquement.
[3] "Laurent Fabius, l'homme qui a tout faux", lance Éric Zemmour, Rtl, par Éric Zemmour , Loïc Farge publié le 24/09/2015 à 11:20
[4] La France a mené ses premières frappes aériennes en Syrie, Par lefigaro.fr, AFP agence Mis à jour le 27/09/2015 à 09:06 Publié le 27/09/2015 à 08:51
[5] Kerry appelle à une coordination contre Daech, Par Le Figaro.fr avec ReutersMis à jour le 27/09/2015 à 18:10 Publié le 27/09/2015 à 18:07