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Christ Roi

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31 août 2015 1 31 /08 /août /2015 13:19

Mis à jour le 5 octobre 2015.

300e anniversaire de la mort de Louis XIV

Louis XIV, Roi de France et de Navarre, Louis le Grand, roi guerrier, le Roi-Soleil, protecteur des Arts, est né le 5 septembre 1638 à Saint-Germain-en-Laye et est mort le 1er septembre 1715 à Versailles. Son règne de 72 ans est le plus long de l’Histoire de France. Il est l'un des plus longs d’Europe, avec celui de François-Joseph de Habsbourg et, peut-être, si Dieu lui prête vie, avec celui d’Élisabeth II.

Nous commémorons cette année le tricentenaire de la mort du Grand Roi.

Comme l'explique Georges Michel,

 

"Louis XIV n’avait que cinq ans lorsqu’il devint roi, mais il assuma en outre le pouvoir personnellement durant 54 années, presque onze quinquennats… Osons un anachronisme et imaginons un souverain qui serait monté sur le trône en 1943 et mourrait cette année après avoir dirigé d’une main ferme le pays de 1961 à nos jours. Cela est évidemment inconcevable. Réalise-t-on, par exemple, que durant ces 72 ans, de 1943 à 2015, une petite cinquantaine de ministres de la Justice se sont relayés place Vendôme quand Louis XIV, au cours de son règne, ne connut que cinq chanceliers de France ?" [1]

Cette comparaison montre un des avantages principaux de la monarchie : la continuité dans une politique à long terme (hormis les plans maçonniques qui sont, eux, prévus sans concertation et sans association, à long terme, la république change de politique à chaque nouvelle mandature...) et donc les économies budgétaires substantielles que permet la monarchie. Aujourd'hui par exemple, il a été calculé que sur dix ans, la Couronne britannique coûte 390 millions d'euros, soit moins d’un tiers du coût d'un président en France. Un rapport confidentiel de l'Inspection Générale de l'Administration (IGA) a même révélé, selon Le Parisien, que la "démocratie" a "un coût important" pour une efficacité politique "limitée" et que le "dispositif d'organisation des élections" "ne facilite pas la participation à la vie démocratique". [2]

 

 

 

 

La démocratie a un coût important pour une efficacité politique limitée (Le Parisien, 20 novembre 2014) Source : http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/presidentielle-et-legislatives-de-2012-l-organisation-a-coute-604-millios-d-euros-20-11-2014-4307443.php

La démocratie a un coût important pour une efficacité politique limitée (Le Parisien, 20 novembre 2014) Source : http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/presidentielle-et-legislatives-de-2012-l-organisation-a-coute-604-millios-d-euros-20-11-2014-4307443.php

Le pouvoir sous la monarchie française est conçu du haut en bas de la société [3], comme un service dont le détenteur (le roi) est le gérant, cependant que dans la république, la toute puissance théorisée du pouvoir du peuple n'est jamais qu'un transfert de pouvoir à une une oligarchie dont le but est de se servir.. Voilà, notamment, pourquoi je suis royaliste !

 

«  Cette façon louis-quatorzienne de sans cesse inviter à servir, suivre le détail des services, honorer les bons serviteurs, permet de tenir en haleine ou faire rivaliser de zèle tous ceux dont l'Etat a besoin. Les souverains étrangers admirent et envient le résultat obtenu, qui fait de Louis XIV le monarque le mieux obéi (le plus bravement et le plus intelligemment) de l'Europe. » [4]

300e anniversaire de la mort de Louis XIV

Le roi est "facile d'accès".

 

 

"S'il est un caractère singulier de cette monarchie, écrit Louis XIV lui-même, c'est l'accès libre et facile des sujets au prince"; et, dans ses célèbres Instructions pour le Dauphin: "Je donnai à tous mes sujets sans distinction la liberté de s'adresser à moi, à toute heure, de vive voix et par placets." (Louis XIV, cité in F. Funck-Brentano, Membre de l'Institut, Ce qu'était un Roi de France, Librairie Hachette 1940, p. 110)

 

"Le roi de France - écrit en 1603, l'ambassadeur vénitien Angelo Badoer, - quand il est en représentation, donne une plus haute idée de sa grandeur que ne le fait le roi d'Espagne; mais, hors d'apparat, il est le monarque le plus affable du monde." 

"Cette grande familiarité, note Michel Suriano, rend, il est vrai, les sujets insolents, mais aussi fidèles que dévoués..." Opinion que confirme Robert Dallington, Secrétaire de l'Ambassadeur anglais auprès de Henri IV :

 

"Les rois de France sont affables et familiers - plus qu'il ne convient, écrit le diplomate anglais; mais c'est la coutume du pays." (F. Funck-Brentano, Membre de l'Institut, Ce qu'était un Roi de France, Librairie Hachette 1940, p. 109.)

 

L'historien Funck-Brentano écrit encore dans L'Ancien Régime, qu'"on entrait dans le palais du roi comme dans un moulin" :

 

"En leurs célèbres dépêches, les ambassadeurs vénitiens constatent que nulle personne n'est exclue de la présence des monarques français et que les gens de la classe la plus vile pénètrent à leur gré dans les pièces du caractère le plus intime, au point dit l'Italien, que quand on veut traiter avec le prince d'une question importante, il faut parler à voix basse pour ne pas être entendu.

 

"C'est ainsi que s'exprime, en 1561, Michel Suriano. Il ajoute: "Les Français ne désignent pas d'autre gouvernement que leur Roi. De là vient l'intimité qui règne entre le monarque et ses sujets. Il les traite en compagnons".

 

"En 1577, un autre ministre vénitien Jérôme Lippoùano: "Pendant le dîner du roi de France, presque tout le monde peut s'approcher de lui, et lui parler comme il le ferait à un simple particulier".

 

"On entrait dans le palais du roi comme dans un moulin. Les étrangers ne cessent pas d'en exprimer leur surprise...

 

"J'allais au Louvre, écrit Locatelli en 1665, 'Je m'y promenai en toute liberté, et traversant les divers corps de garde, je parvins enfin à cette porte qui est ouverte dès qu'on y touche, et le plus souvent par le roi lui-même. Il vous suffit d'y gratter et l'on vous introduit aussitôt. Le roi veut que tous ses sujets entrent librement'. [5]

 

Une cohue turbulente et bruyante de gens de toutes sortes de conditions

 

"La maison du roi devenait une place publique. Le premier venu s'y comportait librement. Un chacun y était chez lui... C'était, du matin au soir, une cohue turbulente et bruyante de gens de toutes sortes de conditions" (Frantz Funck-Brentano, L'Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p. 239).

 

La demeure royale reste ouverte à tout venant

 

"Il en fut d'ailleurs au palais de Versailles comme à Paris. La demeure royale reste ouverte à tout venant.

 

"'Nous passâmes, écrit Arthur Young qui en est tout surpris, à travers une foule de peuple et il y en avait plusieurs qui n'étaient pas trop bien habillés'" (Frantz Funck-Brentano, L'Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p. 240).

 

Versailles finissait par être envahi par des mendiants

 

"[...] le palais de Versailles finissait par être envahi par des mendiants qui y accrochaient le monde et tendaient la main comme dans la rue" (Frantz Funck-Brentano, ibid., p. 240).

 

Il était facile de souper avec Sa Majesté

 

"Un Allemand, le docteur Nemeitz, écrit de son côté: 'Il était facile de voir souper Sa Majesté. Elle recevait à table toute sa famille et, à moins qu'il n'y eût déjà trop de monde, ce qui arrivait parfois, on était admis... D'ailleurs on pouvait toujours être admis quand on arrivait de bonne heure ' Fréquemment, entre le roi et les assistants, les gens du peuple, la conversation s'engageait, toute familière. On en trouve trace dans les lettres de Mme de Sévigné] et dans les Mémoires de Saint-Simon.

 

"Le public était plus particulièrement admis au "grand couvert" qui avait lieu régulièrement tous les dimanches et - ce qui est à noter - les jours de fêtes dans la famille royale. Celle-ci se trouvait alors réunie tout entière, y compris les princes du sang. Louis XIV s'astreignit à dîner en public jusqu'aux derniers jours de sa vie, jusqu'au 24 août 1715 - il devait mourir le 1er septembre..." (Frantz Funck-Brentano, ibid., p. 241).

 

"Sous Louis XV, les Parisiens, les provinciaux viendront assister au repas du roi pour admirer sa prestance, son élégance, mais plus encore son adresse à faire sauter le haut de la coque d'un oeuf, prestement du revers de sa fourchette!

 

"Attention! le roi va manger son oeuf!"

 

"[...] Au dessert, le roi offrait à toutes les dames présentes des fruits et des glaces. En 1772, une jeune Genevoise, Rosalie de Constant, vient assister au grand couvert. 'On offrit écrit-elle, les glaces du dessert aux dames qui étaient là pour voir. Je les trouvai bien bonnes' (Frantz Funck-Brentano, ibid., p. 241).

On avait organisé des manières d'omnibus pour transporter à Versailles les Parisiens qui désiraient aller voir le monarque

 

"Pour transporter à Versailles les Parisiens qui désiraient aller voir le monarque, on avait organisé des manières d'omnibus, appelés, les uns, des "carabas" et les autres "des pots de chambre" (Frantz Funck-Brentano, ibid., p. 241).

 

"Chacun, dit Retif de la Bretonne, - ceux mêmes qui ne l'avaient jamais vu - considérait le roi comme une connaissance intime.

 

"Les évènements qui concernent le roi et la reine, sont pour la France entière des évènements de famille. La maison du roi est au propre la 'maison de France'" (Frantz Funck-Brentano, ibid., p. 241).

 

Le roi était demeuré dans la pensée populaire, instinctivement, le père auprès duquel on cherche soutien et abri

 

"Issu du père de famille, le roi était demeuré dans la pensée populaire, instinctivement, et sans qu'elle s'en rendît compte, le père auprès duquel on cherche soutien et abri. Vers lui, à travers les siècles, les regards s'étaient portés en cas de besoin. Et voici que, brusquement, cette autorité patronale est renversée. Et c'est parmi le peuple de France, un malaise, un effroi, vague, irréfléchi. Oh! les rumeurs effrayantes: les brigands!... et le père n'est plus là! La 'Grande peur' est la dernière page de l'histoire de la royauté en France. Il n'en est peut-être pas de plus touchante, de plus glorieuse pour elle; il n'en est pas où apparaisse mieux le caractère des relations qui, traditionnellement, s'étaient établies entre elle et le pays" (Frantz Funck-Brentano, L'Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p. 255).

 

Alors que sous l' "absolutisme", tout Français pouvait aller souper chez le Roi, discuter avec lui, manger et boire si l'envie l'en prenait, aujourd'hui il faut une demande écrite, dans les plus belles formes, et avec les plus belles circonlocutions, pour avoir une "chance" d'obtenir un rendez-vous avec Sa Majesté le Président de la République... et encore pas pour manger avec lui, et dans un rendez-vous vite expédié. Comme quoi, la vraie "démocratie" n'est peut-être pas celle qu'on dit, ni là où on pense... La Révolution a sévi; un autre monde a vu le jour.

 

ImpotsLa France sous Louis XIV a une administration moderne, un régime d'impôts bien rodé (aujourd'hui, selon une étude de l'Institut Coppet, les impôts sont dix fois supérieurs à ceux qu'ils étaient en 1789), une politique économique sobre et rationnelle qui interdit la pratique de l'usure au plan particulier mais aussi au plan national, et qui ne permet donc pas l'endettement indéfini des comptes publics, enfin un système de recrutement militaire efficace :

 

«  En ce pays et en ce temps où nul homme - même le paysan pauvre - n'est corvéable à merci, en ce temps et ce pays où personne n'accepterait l'idée d'un service national obligatoire, les meilleurs sont censés répondre présent à toute réquisition, voire devancer l'appel du Roi et de l'Etat. » [6]

 

« L'absolutisme se révèle, par nature, un régime limité et tempéré, certainement pas la matrice d'un pouvoir totalitaire. Ce n'est pas lui qui parviendra à imposer la fiscalisation généralisée de la population, la conscription obligatoire, la levée en masse et le concept de guerre totale. » [7]

 

Pour l'historien Jean-Christian Petitfils « l'image du paysan français écrasé d'impôts par un pouvoir tyrannique » ne tient pas, il s'agit d'

« une légende inventée par l'historiographie du XIXe siècle à partir des stéréotypes révolutionnaires. En 1715, le contribuable français payait en moyenne deux fois et demie moins d'impôts que son homologue britannique. A cette date, en effet, la pression fiscale représentait un équivalent de 0,70 hectolitre de grain de froment pour la France contre 1,62 de l'autre côté de la Manche. La monarchie absolue, par conséquent, fut moins oppressive fiscalement que la monarchie représentative et tempérée à l'anglaise." [8]

 

« [L]a fiscalité de l’Ancien Régime n’était [donc] pas si atroce qu’on le croit, et, à tout prendre, si nous le croyons, des comparaisons avec notre époque devraient nous faire frémir. Mais voyons plutôt les mots de François Hincker, qui nous aide à faire cette comparaison dans son livre sur l’impôt sous l’Ancien Régime : Utilisons un étalon artificiel mais qui a l’avantage d’être parlant. Les 25 millions d’habitants que compte probablement la France ont donc à payer 470 millions d’impôts, soit chacun entre 18 ou 19 livres. À ce moment, le salaire journalier d’un compagnon maçon à Paris se situe à un peu moins d’une livre. Ainsi un salarié moyen travaillerait un peu plus de sept jours pour payer tailles, capitations et vingtièmes, un peu plus de deux pour payer la gabelle, et un peu plus de neuf pour payer les autres impôts indirects. Dix-huit jours de travail : c’était la contribution que la fiscalité française de l’Ancien Régime réclamait au travailleur.

Les salariés français travaillent jusqu'au 26 juillet pour financer les dépenses publiques, Le Figaro, Home ECONOMIE Impôts, Par Marie Visot Mis à jour le 26/07/2013 à 13:20 Publié le 24/07/2013 à 20:05 Source : http://www.lefigaro.fr/impots/2013/07/24/05003-20130724ARTFIG00498-les-salaries-francais-travaillent-jusqu-au-26juillet-pour-financer-les-depenses-publiques.php

Les salariés français travaillent jusqu'au 26 juillet pour financer les dépenses publiques, Le Figaro, Home ECONOMIE Impôts, Par Marie Visot Mis à jour le 26/07/2013 à 13:20 Publié le 24/07/2013 à 20:05 Source : http://www.lefigaro.fr/impots/2013/07/24/05003-20130724ARTFIG00498-les-salaries-francais-travaillent-jusqu-au-26juillet-pour-financer-les-depenses-publiques.php

Qu’en est-il aujourd’hui ? Avec un taux moyen d’imposition de 56,9 % (chiffre 2013), il faut pas moins de 208 jours de travail pour payer en moyenne ses impôts de l’année. De quoi se demander si la Révolution française a servi à améliorer notre condition, et s’il ne serait pas temps d’en produire une nouvelle. » [9] [Voir notre article du 25 juillet 2013 : Les salariés français travaillent jusqu'au 26 juillet, "jour de libération fiscale et sociale", pour financer les dépenses publiques. Ce qui n'est rien d'autre qu'un retour à l'esclavage!]

 

S'agissant de l'ascenseur social, la promotion au mérite, à la vertu et au service rendu était de mise. Chacun des textes d'anoblissement par Louis XIV « comporte un préambule, qui sonne comme un concert de trompettes. Au début des lettres de février 1677, anoblissant Charles Guillot de la Motte, maréchal de camp, trente-six ans de service, se trouve la formule exemplaire suivante :

 

"Comme les récompenses que nous accordons au mérite et à la vertu sont d'autant plus considérables qu'outre qu'elles rendent un témoignage public de notre justice et de la satisfaction que nous avons des services de ceux que nous en gratifions...."

 

... Elle contient, derrière un style quelque peu emphatique, toute la doctrine louis-quatorzienne de l'émulation au service, de la récompense du mérite, des conditions d'accès à l'élite officielle. » [10]

Louis XIV, le créateur de l'école obligatoire

 

« Théoriquement "l'école date de Louis XIV et non de Jules Ferry [11]; à cette réserve près que nombre de paroises n'ont toujours pas leur classe, et que les sanctions prévues par le roi contre les parents non coopératifs restent lettre morte.

Les mesures de Louis XIV en faveur des petites écoles ont cependant porté leurs fruits: dans le diocèse de Montpellier, certains archipresbyérats comptent en 1715 80% de paroisses dotées d'école. Deux doyennés seulement (Cournonterral et Brissac) sont à moins de 60%. » [12]

L'enseignement secondaire est de haut niveau. L'usage du latin, d'un latin parlé comme une langue vivante, et la compétition des grands instituts (jésuites, oratoriens, doctrinaires) - facteur d'émulation - y sont pour beaucoup. Dans les grands collèges, on enseigne les humanités, mais on forme aussi les futurs serviteurs du Roi. Les mathématiques appliquées, l'art des fortifications, l'escrime, l'équitation, la danse, l'héraldique parfois, vous font un gentilhomme préparé à la vie nobles et aux contraintes de l'état militaire.

Les frères des écoles chrétiennes de Jean-Baptiste de la Salle, dont les premières écoles fonctionnent vers 1680, portent à la perfection une pédagogie simplifiée. La Salle déclasse d'autorité le latin. Dans les classes des frères, on apprend d'abord à prier puis à lire en français. Le latin ne fait son apparition que lorsque l'élève prononce et ponctue très bien son français.

L'édit d'avril 1695 et la déclaration du 13 décembre 1698, interviennent, qui portent obligation d'établir au moins une école élémentaire par paroisse. Cette instruction est liée au catéchisme catholique, imposé d'autorité aux enfants des "nouveaux convertis". C'est donc un règlement religieux, et plus précisément antiprotestant, qui fonde l'école généralisée, cent quatre-vingt trois ans avant que Jules Ferry n'impose l'école obligatoire, gratuite et laïque.

La création de l'institution de l'école elle-même remonte à la Réforme carolingienne de Charlemagne.

Louis XIV, Roi-Soleil, Protecteur des Arts

 

Poursuis, Ô Grand Colbert, à vouloir dans la France des Arts que tu régis établir l'excellence.

Molière, cité in François Bluche, Louis XIV, Fayard, Paris 2002, p. 232.

Lorsque, vingt ans avant l'installation de sa cour à Versailles, un roi de vingt-trois ans prend un soleil pour emblème, il n'imagine évidemment pas que le surnom ambigu de Roi-Soleil lui sera toujours attaché et toujours reproché.

Loin d'être symbole païen, le soleil royal est d'abord l'image du droit divin, de la délégation divine des pouvoirs.

Fortement amarré au catholicisme de la Contre-Réforme, immunisé contre toute déviation païenne, le thème solaire monarchique n'en annonce pas moins, comme les Mémoires de Louis XIV, ce qu'on appellera cent ans plus tard le despotisme éclairé.

Si le roi ne se prend en aucune façon pour Dieu [13], ses artistes le représentent sous ses vêtements et dans les attitudes que l'on prête aux héros antique ou aux dieux de l'ancien Panthéon. Ici, le souverain Thésée, Hercule ou Persée; là, il est Apollon. ... Encenser le nouvel Apollon, c'est en même temps féliciter Huygens et Cassini, Perrault et Mansart, Le Nôtre et Jean Racine. [14]

Le fameux style français, en général baptisé classique, semble à bien des auteurs n'être qu'un cas particulier de cette obsession de l'ordre qui, vers 1660, après les remous de la Fronde, a saisi presque tout le royaume. C'est un style régulier, sans monotonie, noble sans sécheresse, logique sans abstraction, royal sans inhumanité, humain sans vulgarité, et dont Versailles demeure l'exemple le plus spectaculaire. [15]

Selon l'excellente formule de M. Pierre Verlet,

 

« on s'accordera à penser que Louis XIV, en nous donnant Versailles, a enrichi la France... Les dépenses du Grand Roi ont valu à l'univers un château que personne n'oserait ne pas admirer. » [16]

image: Versailles,_Le_château_de_Versailles_en_1668.jpg

Versailles, Le château de Versailles en 1668

Philippe Erlanger (haut-fonctionnaire et écrivain) a calculé, à savoir qu’en comptant les deux Trianons, sur un demi-siècle, Versailles n’a pas coûté plus cher qu’un porte-avion moderne, qu’il a coûté le prix du déficit de l’exposition universelle de Léon Blum en 1936 ou encore à peu près le prix d’une campagne électorale d’un Président de la République. (Lettre ouverte à Louis XIV. Marie-Françoise Ousset)

 

Louis XIV et l'indépendance économique

 

 

Alors que pendant des siècles l’Ancien Régime avait préservé jalousement le droit de l’Etat de battre monnaie et le privilège exclusif d’en garder le bénéfice, la République démocratique a abandonné pour une grande part ce droit et ce privilège à des intérêts privés. Ce n’est pas là le moindre paradoxe de notre époque.

Maurice Allais, Prix Nobel d'Economie in L'impôt sur le capital et la réforme monétaire, p. 187

Le "droit divin" a longtemps été le rempart à l'Oligarchie et aux maîtres de la monnaie. Au "Moyen Âge", le droit canonique de l'Eglise catholique interdisait formellement de prêter de l'argent avec intérêt. Ce concept avait déjà été édicté par Aristote et saint Thomas d'Aquin. L'intérêt était contraire à la raison et à la justice. En accord avec les règles de l'Eglise au "Moyen Âge", l'Europe a interdit les intérêts sur prêts de monnaie et qualifait ce délit d'"usure". Ce délit et cette interdiction "de droit divin" fondait l'économie française jusqu'à la Révolution française où les banques prirent le pouvoir et l'Empire de Napoléon où la Banque dite "de France" fut créée en 1800 sur injonction des banquiers.

 

En comparaison, on sait que de nos jours, nos gouvernants ne sont en général que des hommes de paille derrière lesquels se tiennent les vrais tireurs de ficelles, eux-mêmes manipulés par d’autres personnages occupant des échelons supérieurs:

 

« Il y a dans tout pouvoir démocratique (…) une oligarchie cachée, à la fois contraire à ses principes et indispensable à son fonctionnement », relevait le célèbre historien François Furet dans Penser la Révolution française (p. 241).

 

En 1889, déjà, René de la Tour du Pin écrivait :

 

 « Le siècle actuel porte la marque de l’usure et mérite d’en conserver le nom. » (R. de la Tour du Pin, Vers un Ordre social chrétien, p. 71.)

 

Et dans l'encyclique Quadragesimo Anno (1931), Pie XI avertissait le monde des deux conséquences du pouvoir discrétionnaire des maîtres de l’argent sur l’économie :
 

- la « déchéance du pouvoir politique (…) tombé au rang d’esclave et devenu le docile instrument (…) de toutes les ambitions de l’intérêt ».

- l’ « internationalisme ou impérialisme international de l’argent, funeste et exécrable, pour lequel là où est la fortune, là est la patrie ».

 

Cette double caractéristique des temps modernes (développement de l’usure, domination de l’économie et de la politique par la dette et donc les puissances d'argent) a été reconnue aussi bien par des hommes de finance et des hommes politiques que par des doctrinaires de ces deux disciplines. Elle tranche avec la saine pratique dite pourtant de "droit divin" qui, précisément, évitait de soumettre le politique à l'Argent..

Louis le Grand, Roi conquérant, roi guerrier

Un prince a autant besoin de conquérir les coeurs de ses sujets que les villes

Furetière

Nous devons considérer le bien de nos sujets bien plus que le nôtre propre.

Louis XIV

Si le royaume de Louis XIV est déjà - notamment grâce à Henri IV, Richelieu, Mazarin - beaucoup plus homogène, plus uni, mieux gouvernable que les autres pays européns, il n'est, bien entendu, ni étatisé, ni vraiment encore centralisé. Nos pères ne l'auraient pas supporté. Le roi ne l'a pas véritablement voulu. Ses intendants y eussent perdu beaucoup de leur pouvoir. [17]

 

« Le même roi Louis XIV, qui n'a jamais dit : "L'Etat, c'est moi", a écrit : "L'intérêt de l'Etat doit marcher le premier" (1679), puis dit, sur son lit d'agonisant : "Je m'en vais, mais l'Etat demeurera toujours." » [18]

 

De Munster (1645) à Nimègue (1678), le royaume s'est agrandi, provisoirement (le Trournaisis, la Lorraine, Philippsbourg, Brisach, Pignerol) ou définitivement (Artois, Alsace, Flandre, Franche-Comté, Hainaut français, Roussilon)

 

Nouvelle-France sous Louis XIV

Nouvelle-France sous Louis XIV

Outre-Mer, Louis XIV dirige la Nouvelle-France, ce territoire aujourd'hui devenu anglo-saxon aux Etats-Unis : Canada, Louisiane.

L'explorateur Samuel de Champlain (1567-1635) poursuit la cartographie de l'Amérique du Nord que Jacques Cartier (1491-1557) avait explorée et cartographiée le premier, baptisant le vaste territoire du Golfe du Saint Laurent le Canada. Il fut le premier à naviguer sur les Grands Lacs. Etablissant des relations de confiance avec les Hurons, les Montagnais et Algonquins, il fut le Père de la "Nouvelle-France", le fondateur de la ville de Québec.

René-Robert Cavelier de la Salle (1643-1687) descendit le Mississipi en 1682, du Lac Michigan jusqu'au Golfe du Mexique..., découvrant ainsi tous les territoires situés entre la vallée du Saint-Laurent et le delta du Mississipi, nommant cet immense territoire "Louisiane" en l'honneur du Roi de France Louis XIV.

Depuis notre plus tendre enfance, on interdit aux francophones de se souvenir que la découverte des grands espaces, les aventures et les grands exploits ont été aussi réalisés en français.

Charles-Xavier DURAND, "La Nouvelle Guerre contre l'intelligence III. Un nouveau Programme pour la conscience", éditions François-Xavier de Guibert (2002)

Le roi recherche l'unité. De cette unité, la religion catholique est alors le ciment. La fierté d'être devenu Français reste un phénomène rare. [19]

 

"Les guerres de Louis XIV ont coûté cinq cent mille hommes. Elles ont rapporté dix provinces et un empire. Celles de la Révolution et de l'Empire feront tuer, du seul côté français, quelque quinze cent mille soldats sans modifier véritablement nos frontières. ... Entre 1914 et 1917, nous échangerons douze cent mille soldats tués contre un nombre égal d'Alsaciens et de Lorrains. Ces comparaisons sont cruelles; mais sans elles on ne saurait juger équitablement l'actif et le passif du Grand siècle." [20]

 

A sa mort, Louis XIV laisse une France agrandie : La France de 1715 est plus grande, plus forte : avant la révolution aucun pays étranger ne s’enhardira à l’envahir. Voici les acquisitions définitives :

Lorraine avec ses trois évêchés Metz, Toul, Verdun. 1648

Alsace 1648-1681-1697

Roussillon 1659

Cerdagne 1659

Franche-Comté 1674-1678

Artois 1659

Dunkerque 1662

Flandre wallonne avec Lille 1668

Principauté d’Orange (1713)

Comté de Nice (1713)

 

En dépit des concessions faites à Utrecht (1713), la France détient outre-mer la Nouvelle-France, un domaine beaucoup plus vaste que l’ensemble des possessions coloniales anglaises à la même époque. Philippe d'Anjou, petit-fils de Louis XIV, est reconnu roi d'Espagne. Il sera à l'origine de l'actuelle monarchie espagnole des Bourbons d'Espagne dont un des représentants, le duc d'Anjou, Louis Alphonse de Bourbon, chef de la Maison aînée des Bourbons, est le permier successible à la couronne de France

 

A quelque distance la France possède ou commence de posséder deux escales importantes sur la route de l’extrême-Orient : les Mascareignes – île Bourbon (1649) et île de France (1715) – facilitent la liaison avec les Indes orientales ; là s’activent nos premiers comptoirs : Pondichéry (1660-1697), Chandernagor, Mazulipatam, Calicut (1701).

 

Napoléon Bonaparte visitant un jour le tombeau de Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville, — alors propriété du comte Stanislas de Girardin, qui rapporte la chose dans son Journal et Souvenirs [21], fit soudain cette remarque :

 

Napoleon-copie-3.jpg« Il aurait mieux valu, pour le repos de la France, que cet homme-là [Jean-Jacques Rousseau Ndlr.] n'eût jamais existé.

 

— Et pourquoi, citoyen consul ? lui dis-je.

 

— C'est lui qui a préparé la Révolution française.

 

— Je croyais, citoyen consul, que ce n'était pas à vous à vous plaindre de la Révolution.

 

— Eh bien, répliqua-t-il, l'avenir apprendra s'il n'eût pas mieux valu, pour le repos de la terre, que ni Rousseau ni moi n'eussions jamais existé.

 

...Et il reprit d'un air rêveur sa promenade. »

 

Comme une chandelle qui s'éteint

 

« La gangrène continuait sa progression inexorable. Fallait-il amputer ? Le roi consentant, mais il était bien tard.

 

"Mareschal, n'avez-vous pas là des rasoirs ? Coupez! Et ne craignez rien." Les chirurgiens venus de Paris avaient les larmes aux yeux.

"Me sauvera-t-on la vie? demanda Louis.

"Il y a peu d'apparence", soupira Mareschal.

"Eh bien, il est inutile que vous me fassiez souffrir!" Il préférait mourir en repos.

 

Pénétré de l'imminence de sa fin, se détachant sans regret du néant de toute grandeur humaine, Louis XIV témoigna dans les trois derniers jours la plus parfaite humilité, offrant au Rédempteur ses souffrances, en expiation, disait-il, de ses péchés, dans l'unique espérance de la miséricorde divine.

Le samedi 31 août, vers onze heures, on récita la prière des agonisants. Mêlant sa voix à celles des prêtres et des moines, Louis, visage livide et yeux fermés, répéta plusieurs fois les paroles de l'Ave Maria : Nuc et in hora mortis ("Maintenant et à l'heure de notre mort"). La vie se retirait lentement.

 

"Ô mon Dieu, venez à mon aide, âtez-vous de me secourir!" Telles furent ses dernières paroles.

 

Il entra dans le coma et expira doucement le lendemain, comme une chandelle qui s'éteint.

 

Le 2 septembre, la Parlement de Paris, réuni en séance extraordinaire avec les Princes du Sang, les ducs et pairs, ... proclama Philippe d'Orléans régent de France sans aucune entrave. En remerciement, ces messieurs de la magistrature retrouvaient en plénitude leur droit de remontrance, dont ils firent un détestable usage tout au long du siècle [pour s'opposer à toute réforme d'égalité de l'impôt. Cf. Les révolutions françaises, Sous la Direction de Frédéric Bluche et Stéphane Rials, Fayard, Mesnil-sur-l'Estrée 1989, chapitre "La pré-Révolution 1788-1789, rédigé par Jean-Marie Harouel. Ndlr.], empêchant, jusqu'à l'explosion finale, la monarchie de se réformer et de se moderniser. Un monde s'achevait, un nouveau commençait à poindre... [22]
 

Le rayonnement de la France de Louis XIV a été bien défini par Victor Hugo :

 

Louis XIV, ce n'est pas le génie dans le maître, mais le génie autour du maître, ce qui fait le roi moindre peut-être, mais le règne plus grand. Quant à moi, qui aime les choses réussies et complètes, j'ai toujours eu une sympathie profonde pour ce brave et magnifique prince si bien né, si bien venu, si bien entouré, roi dès le berceau et roi dans la tombe; vrai monarque dans la plus haute acception du mot... étoile polaire de tout un siècle qui, pendant soixante-douze ans, en a vu tourner majestueusement autour d'elle toutes les constellations.

Victor Hugo cité in F. Funck-Brentano, Louis XIV, Librairie Hachette, Paris 1938, p. 3.

Notes

 

[1] George Michel, L’agonie de Louis XIV, Boulevard Voltaire, 16 août 2015

[2] Présidentielle et législatives de 2012: l'organisation a coûté 604 millios d'euros, Le Parisien, 20 Nov. 2014, 09h54

[3] A comparer avec la manière dont la démocratie était pratiquée au "Moyen Âge" en plein XIIIe siècle chez nous, "dans chaque village" (he oui Attali !...) au plus près des individus et de leur contrôle.

[4] François Bluche, Fayard, Paris 2002, p. 467.

[5] Frantz Funck-Brentano, L'Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p. 237-238.

[6] François Bluche, Louis XIV, ibid., p. 455.

[7] Jean-Christian Petitfils, Louis XIV, Collection Tempus, La Flèche 2006, p. 148.

[8] Jean-Christian Petitfils, Louis XIV, ibid., p. 704-705.

[9] Le « Lien légitimiste » n° 54 en 2013, Comparaisons 1675-2013

[10] François Bluche, Louis XIV, ibid., p. 470.

[11] Jean de Viguerie, L'Institution des enfants, L'éducation en France, XVIe-XVIIIe siècles, Paris 1978, cité in François Bluche, Louis XIV, Fayard, Paris 2002, p. 494.

[12] François Furet et Jacques Ozouf, Lire et écrire. L'alphabétisation des Français de Calvin à Jules Ferry, Paris 1977, cité in François Bluche, Louis XIV, Fayard, Paris 2002, p. 494.

[13] Cela change des socialistes aujourd'hui en France qui prétendent changer même de civilisation avec la loi Taubira établissant le soit-disant "mariage" homosexuel, sans concertation avec les Français ni association.

[14] François Bluche, Louis XIV, ibid., p. 236.

[15] François Bluche, Louis XIV, Fayard, Paris 2002, p. 259.

[16] Pierre Verlet, Le Château de Versailles, Paris 1985.

[17] François Bluche, Louis XIV, ibid., p. 476-477.

[18] François Bluche, Louis XIV, ibid., p. 900.

[19] François Bluche, Louis XIV, ibid., p. 484.

[20] François Bluche, Louis XIV, ibid., p. 842.

[21] Revue bleue, 8 mai 1875, p. 1075; et 26 janvier 1878, p. 711.

[22] Le grand coucher du Soleil, 1er septembre 1715, Par Jean-Christian Petitfils in Les Derniers Jours des Rois, Sous la Direction de Patrice Gueniffey, Perrin Le Figaro Histoire, p. 225-226.

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