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Christ Roi

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  • : Blog d'informations royaliste, légitimiste, pour une France libre, indépendante et souveraine
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Horloge

10 décembre 2011 6 10 /12 /décembre /2011 15:11

Note de Christroi. D'excellentes choses sont dites ici par Johan Livernette : de la Révolution dite "française", du Roi de France, de l’assassinat de Louis XVI, du Père, de Dieu, du projet mondialiste, de l'illuminisme, du féminisme, etc.

 

 

Vous pouvez commander ce livre en envoyant un chèque de 23 euros (frais d'envoi sécurisé + dédicace) à l'ordre de Johan Livernette à l'adresse suivante : Johan Livernette - 130, rue Darius Milhaud - La Caille 7 - 83000 Toulon

 

Source: http://johanlivernette.com/index.php?option=com_content&view=article&id=207:deux-cris-dans-la-nuit&catid=12:bibliographie&Itemid=7 via http://www.democratie-royale.org/article-johan-livernette-louis-xvi-le-meutre-du-pere-91860929.html

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- 14 juillet 1789 : La Révolution dite "française"

- Pourquoi l'on a fait 1789 ?

- 1789 Une aristocratie en chasse une autre, naissance de la bourgeoisie d'affaires et de l'Argent-Roi, la ploutocratie

- Nicolas Ier : l'empereur qui liquida le complot franc-maçonnique

- Illuminés de Bavière : l'illuminisme au XVIIIe siècle

- Jean-Paul II a condamné l'illuminisme

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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 20:45

Entretien avec Jérôme Bourbon, paru dans le Rivarol du 4 novembre 2011


RIVAROL : Au lecteur familier de vos ouvrages, votre nouveau livre laisse à penser que vous avez radicalement changé de sujet. Après six livres sur le judaïsme, vous présentez maintenant une étude sur le "racisme antiblanc". Pourriez-vous en dire un peu plus pour nos lecteurs ?
Hervé RYSSEN : J’ai déjà largement abordé le sujet du "racisme antiblanc" dans mes livres précédents, à travers les chapitres dénonçant cette inlassable propagande “planétarienne” qui, à la télévision et au cinéma, notamment, tend à culpabiliser l’homme blanc, à lui faire baisser la tête et à lui retirer l’idée même de se défendre. Dans les films cosmopolites, le raciste, le salaud, celui qui agresse les plus faibles, qui pille la planète, qui détruit la nature, c’est toujours le Blanc ; mais nos lecteurs savent maintenant que cette propagande relève de l’inversion accusatoire, et que les véritables tyrans sont les prédateurs mondialistes qui font la pluie et le beau temps à Wall Street et à Hollywood. Dans ce nouveau livre, j’aborde le sujet d’une manière beaucoup plus “physique”, si je puis dire, en observant sur le terrain les conséquences de ce matraquage idéologique. Les immigrés du tiers-monde qui sont entrés sur notre territoire se comptent aujourd’hui par millions.
 
R. : Prétendriez-vous que les immigrés constituent la source majeure des violences et de la délinquance ?
 
H. R. : Il n’y a hélas pas de statistiques sur le sujet, et si elles existaient, elles seraient de toute manière trafiquées par les autorités et les intellectuels-escrocs. On sait simplement que les prisons sont remplies dans une très grande majorité (70 ou 80 %, peut-être plus) de délinquants et de criminels afro-maghrébins. Il faut donc surtout se fier à ce que l’on voit, à ce que l’on entend autour de nous, et à ce qu’on peut lire dans la presse régionale. On n’a alors plus du tout besoin de statistiques officielles pour se rendre compte que les violences aux personnes, les cambriolages, les braquages à main armée et la délinquance de rue ne sont pas, pour la grande majorité, le fait ni des Auvergnats ni des immigrés suédois ou écossais. Il se trouve, fort heureusement, que les coupables ont encore des noms à consonance étrangère, ce qui chagrine sans doute les responsables des ligues antiracistes, qui eux, portent tous de jolis noms français — un peu comme le “Bansard” du film "La Vérité si je mens" ! Pour ce qui concerne plus précisément les actes racistes, je soulève la question des statistiques dans mon introduction, en prenant à partie ce que je nomme la “Commission bla-bla des droits de l’homme”. Je montre que leurs chiffres sur le racisme sont complètement trafiqués et ne correspondent pas du tout à la réalité. À lire les rapports de la "Commission bla-bla", dans un siècle ou deux, on aura effectivement l’impression que la France du début du XXI e siècle était un véritable enfer pour les pauvres immigrés afro-maghrébins ! La réalité est exactement l’inverse de ce que montrent ces rapports annuels, du fait que les statisticiens humanistes n’incluent pas dans le racisme les agressions commises par des immigrés contre des Blancs. On connaît la musique : un Français qui pousse un Arabe dans l’eau, c’est un crime raciste ; mais un Arabe qui assassine un Français de douze coups de couteau, c’est un fait divers. Un graffiti sur une synagogue, une poubelle de mosquée qui brûle, ça aussi, c’est du racisme ; mais une église ou des tombes chrétiennes saccagées, ce n’est rien d’autre que du vandalisme. Les défenseurs des droits de “l’Homme” sont donc bien des intellectuels-escrocs et, à notre sens, il devrait y avoir une loi pour réprimer ce type de délinquance. On n’a pas non plus besoin de statistiques pour savoir que les Blancs sont aujourd’hui minoritaires en Ile-deFrance. Il suffit de ne pas avoir d’écailles devant les yeux pour s’en rendre compte.
 
R. : Il existe déjà des livres sérieux abordant les problèmes liés à l’immigration. En quoi votre ouvrage se distingue-t-il des autres ?

H. R. : Je ne traite pas du poids économique, ni des problèmes sociaux liés à l’immigration. D’autre part, les chiffres et les statistiques ne sont pas du tout l’objet de mon étude. Tout cela a déjà été dit, redit et répété. Je suis pour ma part davantage intéressé par la nature humaine, et une fois encore, j’ai eu l’occasion d’observer ce que l’on peut appeler des anomalies. Le fait est qu’il existe chez beaucoup de Maghrébins une agressivité toute particulière. J’ai laissé de côté tous les petits faits divers. Les agressions, les vols et les violences commis contre les Blancs sont innombrables, et il aurait été fastidieux de répertorier systématiquement tous ces incidents. Je n’ai donc conservé que les cas les plus graves : les viols, les meurtres et les assassinats (meurtres prémédités), qui relèvent de la cour d’assises du département. Et je puis vous dire que c’est déjà suffisant ! Naturellement, tous les Maghrébins ne sont pas comme ceux que j’ai pu épingler, mais les nombreux cas traités montrent qu’il existe chez beaucoup d’entre eux une tendance assez lourde. Le résultat, c’est un peu du “fdesouche.com”, mais en ultra-condensé !
 
R. : Quelle a été votre méthode de travail ? Comment avez-vous réuni vos informations ?
 
H. R. : Internet a été un outil précieux pour consulter les articles de presse. Le problème est que dans chaque affaire, et surtout pour les plus importantes, les articles sont nombreux et les informations se répètent ou s’empilent dans le désordre au fur et à mesure que l’enquête progresse. J’ai donc lu systématiquement, à chaque fois, tous les articles disponibles et les ai résumés de manière à ce que ce soit aisément lisible, en prenant bien soin de conserver tous les petits détails, et tout ce qui, en général, pouvait donner du relief aux personnages. Les témoignages, lors des procès en cour d’assise, permettent toujours de mieux cerner la personnalité du violeur ou du meurtrier. On se rend compte ici qu’Omar Raddad, qui vient de faire l’objet d’un film, vingt ans après les faits, n’est pas le seul à être innocent. Les prisons sont pleines de petits innocents ! Ce qui est terrible, c’est de constater que ni SOS- Racisme ni la Ligue des droits de l’“Homme” ne bougent le petit doigt pour tenter de les en sortir !
 
R. : Beaucoup de musulmans ont apprécié vos livres sur le judaïsme. Ne craignez-vous pas de vous fâcher avec une partie de votre public ?
 
H. R. : Notre livre sur la "Mafia juive" a effectivement connu un certain succès auprès du public maghrébin, d’après ce que nous en savons. Mais nous n’avons jamais laissé entendre, en aucune manière, et dans aucun de nos livres, que nous étions favorable à la société multiculturelle. Au contraire, nous avons toujours dénoncé, depuis le début, la propagande cosmopolite en faveur de l’immigration et du métissage. Nous avons aussi dénoncé la propagande anti-musulmane sortie des studios d’Hollywood, qui est une des nombreuses facettes de la politique judéo-sioniste en Occident. Mais cette fois-ci, nous étudions la criminalité étrangère sur notre sol.
 
R. : Votre antisionisme ne vous a donc pas mené, comme d’autres, à une fascination pour l’islam ? On sait que quelques-uns se sont convertis…
 
H. R. : J’ai déjà dit que je n’étais pas “antisioniste”, en ce sens ou les problèmes liés à la création de l’État d’Israël me concernent moins que la défense des Français et des Blancs en général. En revanche, je suis radicalement opposé au projet politique d’unification mondiale porté par le judaïsme de la diaspora. J’ai répertorié des kilomètres de citations sur ce sujet… Je ne suis pas pour autant un islamolâtre. Que les musulmans gèrent leur pays comme ils l’entendent ; peu me chaut. S’ils ont envie de mettre des sacs à patates sur le visage et le corps de leurs femmes, c’est leur problème. Dans le bras de fer entre l’Iran et les mondialistes, je suis évidemment totalement du côté de l’Iran, mais en France et en Europe, je pense que l’islam n’a pas sa place. Quant à ceux qui se sont convertis à cette religion, mon avis est qu’il ont commis une lourde erreur et pour le coup, on peut se sentir parfois envahi par l’esprit des hommes du XVIe siècle !
 
R. : Que répondez-vous à ceux qui vous considèrent comme un “raciste” ?

H. R. : J’ai déjà expliqué, en long, en large et en travers, que le judaïsme était essentiellement un projet politique et un état d’esprit, mais que la judéité pouvait très bien se perdre et se dissoudre chez les individus. Je ne suis donc pas “raciste” à ce niveau-là. J’ai aussi quelques contacts avec des Maghrébins qui eux aussi, individuellement, peuvent être fort sympathiques. Mais je préfère me déclarer “raciste”, ne serait-ce que par esprit non-conformiste. Je vais vous dire — en parodiant Léon Daudet : je suis tellement raciste, que parfois, j’en perds le souffle !
 
 
Propos recueillis par Jérôme BOURBON.
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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 22:59
Parution Mercredi 19 octobre.
En France, plus que jamais, le passé s’invite dans le débat d’idées, mais sur le mode polémique.
Qu’il s’agisse de définir l’identité nationale ou de s’interroger sur la place de la religion dans l’espace public, que la controverse porte sur l’héritage de l’Occupation ou sur les séquelles de la décolonisation, qu’il soit question de la réforme des programmes d’histoire à l’école ou de la création d’une Maison de l’histoire de France, tout est matière à division. Mais la discussion est biaisée au départ, car les préjugés idéologiques, les tabous du moment et les intérêts partisans interfèrent dans le débat.
En dix chapitres, en voici autant de grands exemples. Quelle a été vraiment la part des Arabes dans la transmission du savoir antique au Moyen Âge ? L’Église a-t-elle fait obstacle à la science ? À qui a profité la colonisation ? La Première et la Deuxième Guerre mondiale ont-elles été menées au nom des droits de l’homme ? Quel rôle l’immigration a-telle joué dans la construction de la France ? Quelle est la place de l’islam dans notre histoire nationale ?
Avec la même liberté de ton et la sûreté d’information qui avaient contribué à l’exceptionnel succès éditorial d’Historiquement correct, dont ce nouveau livre constitue le prolongement, Jean Sévillia sort ici des chemins balisés par le politiquement correct.
 
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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 10:12

Vendee genocide memoricide Reynald SecherAprès la présentation de son dernier livre, Vendée, du génocide au mémoricide, samedi 1er octobre aux Journées de la Mémoire, Reynald Secher a entamé un cycle de conférences et d'entretiens afin de promouvoir ses découvertes. Radio Courtoisie l'a reçu le 7 octobre.

L'historien s'était déjà exprimé à cette antenne le mercredi 22 mars 2011 (écouter cette émission) pour annoncer le fruit de ses recherches. Son livre à présent disponible va permettre à tous de prendre connaissance de ces documents inédits qui bouleversent l'histoire des Guerres de Vendée mais aussi (et surtout) de la Révolution française.

Ecoutez l'enregistrement de cette émission, le Libre Journal des Idées politiques du vendredi 7 octobre 2011 via :

 http://guerredevendee.canalblog.com/archives/2011/10/08/22273553.html

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- “Vendée, du génocide au mémoricide” : entretien avec Reynald Secher [audio]

République Française = premier régime génocidaire de l'histoire

- Génocide par substitution: programmé par le Grand Orient de France, discuté dans les "clubs de réflexion" et loges maçonniques, appliqué par le gouvernement de la "république française"

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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 14:01
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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 22:59
1914, une tragédie européenne, Yves-Marie AdelineYves-Marie Adeline présente son dernier ouvrage “1914 Une tragédie européenne”, paru chez Ellipses en mars 2011. Première partie.
En 1914, l’Europe gouverne le monde ; un habitant sur quatre est un Européen ou de souche européenne. Mais cette civilisation est la proie de tensions idéologiques, culturelles et territoriales graves, et pour remédier à ces tensions, elle ne dispose que de valeurs qu’elle croit fortes mais qui se révéleront superficielles.

Ce livre raconte le déclenchement de la Grande Guerre de 1914 comme une tragédie, au sens que lui donnaient les Grecs anciens : dès le commencement de l’histoire, toutes les conditions sont réunies pour que les événements tournent au pire. Il n’y a donc rien à faire pour l’éviter. D’autant qu’aux tensions habituelles va s’ajouter un engrenage technique imprévu qui emporte tous les acteurs vers la catastrophe.

Après une présentation générale du théâtre du drame et des puissances d’alors, aussi bien mineures que majeures, ce récit raconte les événements depuis la fin juin à Sarajevo jusqu’au milieu du mois de Novembre (quand le piège se referme tout à fait), mettant au jour des vérités ignorées, analysant les événements sans parti pris, offrant une vision panoramique jamais atteinte, et créant peu à peu un climat de suspense qui tient le lecteur en haleine. Plutôt qu’un requiem pour une Europe défunte, il est écrit dans un esprit équitable, réconciliateur, résolument européen.

 

Yves-Marie Adeline, docteur de l’Université de Paris I, auteur d’une vingtaine d’ouvrages philosophiques ou littéraires, a publié chez Ellipses une monumentale Historie mondiale des idées politiques, une Pensée antique et une Pensée médiévale.

 

 

 

Source: http://www.realpolitik.tv/2011/08/1914-une-tragedie-europeenne-par-yves-marie-adeline/

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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 09:58

Umberto Eco A la veille de la sortie de son roman en France (chez Grasset, le 23 mars en France), « Le Cimetière de Prague », une plongée dans la France et l'Italie de la fin du XIXe siècle, le dernier roman d'Umberto Eco, phénomène éditorial transalpin de l'hiver avec plus de 600 000 exemplaires vendus, crée l'émoi dans la communauté.

 

« Il maestro » a reçu Le Figaro chez lui, dans la capitale lombarde. Son roman met en scène les Protocoles des Sages de Sion. Certains s'en émeuvent et prétendent que l'on ne peut traiter d'un sujet aussi grave par un roman. Ces mêmes critiques reprochent au romancier de mélanger le vrai et le faux, les faits et les rumeurs.

 

Nous est avis ici sur Christroi qu'on n'a curieusement pas entendu ces gens lors de la parution des délires de Dan Brown, protester haut et fort que l'on ne pouvait ainsi "mélanger le vrai et le faux"... J'ai envie de dire : chacun son tour ! Et un grand bravo à Umberto Eco dont le roman, à n'en pas douter, aura un grand succès en France, et ce malgré le flot des critiques nauséabondes.

 

Le Figaro, par un article intitulé «Eco peut-il écrire ce qu'il veut ?»... s'aligne sur la police de la pensée qui frappe à nouveau avec Pierre-André TAGUIEFF :

"Eco a déclaré avoir voulu se «confronter longuement et ouvertement avec les clichés antisémites, pour les démonter». L'ennui, c'est qu'il les expose en long et en large avec un grain de complicité ironique, installé dans la zone d'ambiguïté où il mélange avec jubilation le vrai et le faux, le vraisemblable et le certain, les faits et les rumeurs, les légendes, les récits mythiques. Son roman ressemble à une compilation de textes antijuifs qui font oublier les intrigues. Et la fascination d'Eco pour la préhistoire des Protocoles est contagieuse. On peut dès lors craindre que son roman fonctionne, pour les lecteurs naïfs, comme un manuel d'initiation au conspirationnisme antijuif et antimaçonnique, et, pour les adeptes de la pensée conspirationniste, comme un aide-mémoire."  (Fin de citation)

 

Le Figaro, dans ce même article «Eco peut-il écrire ce qu'il veut ?», surenchérit : "Le héros du roman d'Eco est hanté par l'idée d'un complot juif. Ce roman aurait pu s'intituler: voyage d'un antisémite à travers l'Europe du XIXe siècle. Le personnage principal, Simon Simonini, est hanté par l'idée d'un complot juif dont la finalité est d'anéantir la chrétienté. Comme tous les obsédés, il projette son fantasme sur tout ce qu'il voit et entend. Il pérégrine entre la France et la Sicile où il rencontre les partisans de Garibaldi, se retrouve à Paris durant la Commune, et c'est à Prague qu'il imagine la rencontre de rabbins venus fomenter un pacte de domination du monde.

Eco nous emmène à la rencontre de personnages qui ont existé et ont cru en l'existence de complots de tous ordres, notamment maçonniques ou jésuites. On y croise notamment l'abbé Barruel, qui voyait dans la Révolution et l'Empire la marque de l'influence maçonnique, le socialiste Toussenel, véritable inventeur de l'antisémitisme de gauche, qui était persuadé que le capitalisme servait les intérêts des Juifs, sans oublier Édouard Drumont, l'auteur de La France juive dont les articles défrayèrent la chronique durant l'affaire Dreyfus. «La haine est la vraie passion primordiale. C'est l'amour qui est une situation anormale. C'est pour ça que le Christ a été tué, il parlait contre nature», écrit Eco en conclusion de ce roman plus erratique que convaincant."

 

Pour écrire son roman, Umberto Eco "a enrichi sa bibliothèque de centaines de nouveaux romans, journaux ou essais. Certains sont exposés dans son salon. Le visiteur non averti en ressentirait quelque malaise : on y discerne les plus beaux fleurons de la littérature antisémite, anticléricale et antimaçonnique du XIXe siècle (La France juive et Le Testament d'un antisémite, d'Edouard Drumont, Les Mystères de la franc-maçonnerie, du pittoresque Léo Taxil, etc.). Au terme de ces lectures (qui lui inspirèrent parfois du dégoût, confesse-t-il), un livre exceptionnel : Le Cimetière de Prague (Grasset)."

 

Le roman est construit et illustré à la manière des feuilletons des Dumas, Sue, Ponson du Terrail et autres Xavier de Montépin, de personnages réels gravitant autour d'un singulier héros imaginaire, Simon Simonini. Faussaire hors pair, manipulateur sans cœur, antisémite hystérique, espion multicarte, Umberto Eco l'envoie déchaîné sur les principaux théâtres d'opérations de la deuxième moitié du XIXe siècle. En 1860, il est en Sicile, puis dans le sud de l'Italie avec les Mille de Garibaldi ; en 1870, le voilà témoin (et un peu acteur) du siège de Paris et de la Commune ; et dans les années suivantes, mêlé de très près à l'affaire Dreyfus et à la rédaction des Protocoles des Sages de Sion.

 

Au détour de cet entretien d'Umberto Eco au Figaro, on trouve quelques pépites distillées par le romancier : l'antisémitisme de Shakespeare, la "solution finale" de Luther..., le financement de la révolution italienne par la franc-maçonnerie britannique.

 

Le Figaro parle de "plus de 500 pages menées à un train d'enfer, qui ressemblent à leur auteur : brillantes, érudites, savoureuses, drôles."

 

Mais vient aussitôt la critique de fond, plus sévère : "L'histoire se fabrique parfois à partir de faux documents".

   

Après le Moyen Age à trois reprises, le XVIIe siècle et le XXesiècle, vous plantez le cadre de votre nouveau roman dans la France et l'Italie à la fin du XIXesiècle. Pourquoi cette époque?

[J]e souhaitais évoquer Les Protocoles des Sages de Sion, auxquels je m'intéresse depuis longtemps et qui illustrent parfaitement la force des faux documents dans le processus de fabrication de l'Histoire. Cela va de la « donation » de l'empereur Constantin offrant prétendument au pape Sylvestre des territoires et des privilèges appartenant notamment à l'Eglise d'Orient jusqu'aux faux rapports de la CIA assurant que l'Irak est en train de fabriquer des armes atomiques... Dans l'affaire des Protocoles des Sages de Sion, ce qui me frappe, c'est que la « popularité » de ce texte s'est renforcée à partir du moment où il a été prouvé, en 1921, qu'il s'agissait d'un faux ! A la fin des années 30, il s'en vendait dans le monde presque autant que d'exemplaires de la Bible...

N'est-ce pas parce que ce livre alimentait l'idée de complot? Durkheim constatait que lorsqu'une société souffre, «elle éprouve le besoin de trouver quelqu'un à qui imputer son mal»...

C'est évident. Karl Popper aussi a très bien expliqué cela : il faut croire au complot, disait-il en substance, sinon on découvre que les malheurs qui nous arrivent sont de notre faute. Dans l'Antiquité, d'ailleurs, lorsque quelque chose ne fonctionnait pas, on évoquait un complot des dieux sur l'Olympe ! C'est le sens des propos que je mets dans la bouche d'un de mes personnages du Cimetière de Prague: «Il faut un ennemi pour donner au peuple un espoir.» Comme ce personnage est russe et qu'il y a beaucoup de Juifs en Russie, il dit avoir logiquement choisi les Juifs comme ennemis. Mais eussé-je été turc et je choisissais les Arméniens, assure-t-il...

Simonini, le personnage principal du Cimetière de Prague, est un faussaire dont les services sont utilisés au cours de l'expédition garibaldienne, pendant la guerre de 1870 à Paris, pendant l'affaire Dreyfus... Dénué de tout scrupule, il travaille pour les Italiens, les Français et les Russes. Vous-même, avez-vous eu des scrupules à faire d'un être aussi détestable le héros d'un roman?

Quelqu'un m'a dit qu'il manquait dans ce livre un jugement moral exposant que les pensées et les actes de Simonini sont malfaisants. Mais je ne suis pas un prêtre qui interviendrait toutes les dix pages pour dire que Notre Seigneur Jésus-Christ condamne le propos ou le geste qui vient d'être décrit ! Simonini est un misérable qui fabrique des faux et fait tuer des gens : n'est-ce pas là en soi un jugement moral ? Quant à ceux qui trouveraient Simonini finalement presque sympathique, je leur réponds que Rocambole, Arsène lupin, Fantômas et même Raskolnikov suscitèrent une certaine sympathie. Pour autant, je ne crois pas qu'en ayant lu Crime et châtiment, le lecteur ait des soudaines envies de trucider une vieille dame !

Votre livre n'en a pas moins choqué certains critiques, y compris le journal du Vatican, L'Osservatore romano.[Ndlr. Osservatore Romano qui note sous la plume de la théologienne Luciana Scaraffia : "Les continuelles descriptions de la perfidie des Juifs font naître un soupçon d'ambiguité".]  Que leur répondez-vous?

D'abord, rétablissons les choses à leur juste mesure : j'ai eu droit dans la presse italienne à trois critiques négatives pour 300 articles positifs ! Quand j'ai écrit ce livre, je savais que je touchais un sujet sensible et brûlant. C'est pourquoi, une fois terminé, j'ai demandé à quatre amis juifs de le lire : ils m'ont chacun donné leur imprimatur. L'un m'a d'ailleurs assuré qu'il fâcherait plus les jésuites que les Juifs ! Un autre m'a suggéré d'organiser une conversation avec le rabbin de Rome pour dissiper tout malentendu. La réserve de celui-ci fut la suivante : si vos intentions paraissent très claires, il est néanmoins possible que des lecteurs prennent au sérieux les délires antisémites de certains personnages. Je lui ai répondu que je ne faisais que reprendre des documents qui existaient déjà et qui sont disponibles en librairie ou sur internet. Je ne diffuse pas des idées nouvelles ou des arguments novateurs et les antisémites n'ont certes pas besoin de me lire pour avoir leurs idées !

Ce qui demeure difficile à nier, c'est le poids de la littérature dans la naissance de certaines opinions: l'idée de l'existence d'un complot jésuite est né avec Le Juif errant, d'Eugène Sue, celui d'un complot franc-maçon avec Joseph Balsamo, d'Alexandre Dumas. Et celui d'un complot juif mondial avec le roman de Retcliffe, alias Goedsche, Biarritz, qui inspira justement la rédaction des Protocoles des Sages de Sion par les services secrets du tsar...

On peut même faire remonter l'antisémitisme dans la littérature à Chaucer et Shakespeare avec Le Marchand de Venise ! Il n'est pas l'apanage des catholiques français ou italiens de la fin du XIXe siècle. Le terme de « solution finale » pour « régler » la situation des Juifs a été, je crois, employé pour la première fois par Luther ! Et les textes de Toussenel et de Marx témoignent de la virulence d'un antisémitisme de gauche très structuré : le Juif étant assimilé au capitalisme, aux forces de l'argent, il est un ennemi du peuple. Cette rhétorique a perduré jusqu'à nos jours même si, dans les années d'après-guerre, la gauche et les communistes ayant largement participé à la lutte antifasciste, on l'a moins souligné. Aujourd'hui, la frontière est parfois ténue entre l'antisionisme d'une certaine extrême gauche et l'antisémitisme...

Cent cinquante ans après, quel regard portez-vous sur le Risorgimento et la geste garibaldienne?

Elle fut par certains côtés héroïque, par d'autres, proche de la bouffonnerie. Voire pire ! Les arrière-pensées politiques et financières n'étaient pas absentes chez certains de ses protagonistes. Il y eut des tractations, des négociations, de l'argent versé par on ne sait qui... On s'est souvent demandé, en effet, comment 1 000 jeunes hommes sans expérience militaire avaient pu vaincre une armée de 25 000 soldats, sinon grâce à une aide extérieure. Certains pensent que ce sont les maçons anglais qui les ont financés [Ndlr. Comme par hasard, les mêmes qui avaient financé la Révolution dite "française" de 1789] parce que l'Angleterre avait besoin d'une Sicile « commerçante ». D'autres ont souligné que les deux bateaux armés à Gênes par Garibaldi pour débarquer en Sicile l'avaient été par l'homme qui, plus tard, construirait les chemins de fer italiens. Une Italie unifiée lui était indispensable...

Le rôle de Napoléon III ne fut pas négligeable, non plus...

Il n'était surtout pas très clair. Tout en donnant l'impression de soutenir les mouvements révolutionnaires, notamment par nostalgie de sa propre jeunesse, il craignait de se fâcher avec le pape. Il soutenait le Risorgimento mais fournissait les chassepots des armées piémontaises servant à tirer sur les troupes garibaldiennes. Ce qui est certain, c'est que Cavour sut jouer de l'ambiguïté de l'empereur en dépêchant, par exemple, auprès de lui sa propre nièce de 18 ans, la séduisante comtesse Castiglione...

Contrairement à cette époque, les rites, religieux ou laïques, semblent avoir disparu de notre société contemporaine. Le regrettez-vous?

Je ne suis pas d'accord avec cette idée. La baisse d'influence du christianisme en Amérique du Sud a suscité l'émergence de sectes particulièrement attachées aux rituels. Et il existe une ritualité laïque très importante. Qu'est-ce qu'une discothèque, sinon un lieu où l'on se retrouve pour parvenir à l'extase en écoutant de la musique et en prenant des drogues ? Et les rencontres sportives avec leurs pom pom girls et leurs chants ? Et les parades et festivals des grandes villes américaines ? C'est Chesterton qui avait raison : «Lorsque les gens ne croient plus en Dieu, ce n'est pas qu'ils croient en rien, c'est qu'ils croient en tout.» Ce peut être l'astrologie, l'existence d'un complot international, etc.

Comment expliquez-vous l'extraordinaire succès de vos romans, d'un accès pourtant plus difficile que ceux de Dan Brown, Marc Levy ou Paolo Coelho?

Je pourrais vous répondre comme répondrait Nicole Kidman à cette question : «Parce que je suis belle!» Au fond, je crois que les éditeurs et les directeurs de télévision se trompent en pensant que le public a besoin de livres et d'émissions faciles, relevant du pur divertissement. Sur 7 milliards d'êtres humains, il en existe bien quelques millions qui réclament des activités et des expériences exigeantes. J'ai compris cela avec Le Nom de la rose. Mon éditeur américain pensait qu'il se vendrait à 3 000 exemplaires : vous pensez, un livre avec des citations latines même pas traduites ! Or, il s'est vendu par millions. Et pas à New York ou San Francisco, villes peuplées d'intellectuels, mais dans le Montana, le Nebraska, au Texas ! On croit les gens plus stupides qu'ils ne le sont ; en France comme en Italie, on sous-estime le niveau d'exigence des lecteurs.

 

Sources : http://www.lefigaro.fr/livres/2011/03/17/03005-20110317ARTFIG00477-eco-peut-il-ecrire-ce-qu-il-veut.php ; http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2011/03/12/01006-20110312ARTFIG00612-umberto-eco-en-france-et-en-italie-on-sous-estime-le-niveau-d-exigence-des-lecteurs.php

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 23:58

En plein débat notamment sur la révision des lois bioéthiques, un ouvrage de référence à ne pas manquer et à se procurer d'urgence, soulevant les questions fondamentales qui se posent, en y répondant d'un point de vue morale et politique, philosophique et religieux :

  • Être et ne pas naître ?
  • Voici l'homme ?
  • Bioéthique et eugénisme ?
  • De brèche en brèche : les dérogations qui tuent ?
  • Les Mengele du faux moindre mal ?
  • Objet juridique non-identifié ?
  • Le clone aurait-il une âme ?
  • Humain trop inhumain ?
  • Du cri silencieux au cri(me) étouffé ?
  • L'affaire des « bébéthons » et des bébé médicaments ?
  • Du sourire à la souffrance du foetus ?
  • L'homme contre lui-même ?
  • Etc...

par Rémi Fontaine
aux éditions de Renaissance catholique

• Un « Livre noir » salué à Rome par le Président du Conseil pour la famille, le cardinal Lopez Trujillo : « En vous remerciant de ce livre captivant... Les différents sujets abordés — beaucoup entrent aussi dans les débats actuels très animés de la bioéthique – donnent matière à réfléchir pour prendre conscience du processus de »l'homme contre lui-même« que nous voyons dans la société actuelle... »

• L'avis du cardinal Philippe Barbarin : « Vous avez réalisé là un travail extrêmement utile et, comme vous, je suis convaincu de la force de la vérité dont il nous faut savoir témoigner, toujours avec la plus grande clarté, dans un monde qui est manifestement en errance sur toutes ces questions essentielles. En donnant des quantités de faits précis, vous démontrez de façon irréfutable les paralogismes qui servent de base à beaucoup de positions actuelles. Vraiment, je vous remercie du travail que vous venez de faire. »

Achat sécurisé en ligne sur www.renaissancecatholique.org

Ou à commander 15 euros (+ 4 € de frais de port) à Renaissance Catholique-Publications : 89 rue Pierre-Brossolette 92 130 Issy-les-Moulineaux. Tél. : 01 46 62 97 04. Courriel : renaissancecatholique wanadoo.fr et via www.renaissancecatholique.org




 


Editeur : Renaissance Catholique
http://www.renaissancecatholique.org

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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 00:00

Remi de Reims : du mythe à l’histoire, Mémoire d’un saint, Histoire d’une Eglise

avec l’historienne Marie-Céline Isaïa

Spécialiste du Haut Moyen-Âge, Marie-Céline Isaïa est l’auteur d’une étude magistrale consacrée à saint Remi (Cerf, 2010). L’ouvrage présente à la fois la vie de l’évêque de Reims mais aussi à l’image qu’il laissa à la postérité médiévale et à son culte. Un regard éclairant sur la réalité d’un personnage de l’épopée mérovingienne, bien éloigné des images d’Épinal...

Pour écouter l'émission sur Canal Académie : http://www.canalacademie.com/ida6278-Remi-de-Reims-du-mythe-a-l,6278.html 

Remi de Reims apparaît comme le grand oublié des études mérovingiennes. A l’ombre de Clovis, ce personnage a fait l’objet de peu d’études mais n’en reste pas moins important dans l’histoire de l’Église : "la gloire du jeune roi franc éclipse sans difficulté la mémoire du vieil évêque, dont le portrait a été construit sur un contraste manichéen. Au roi la gloire, les succès militaires et la faveur divine, à l’évêque l’obscurité de celui qui accomplit simplement à sa place le dessein de Dieu."

Bénéficiant d’une extrême longévité, Remi vécut pourtant bien plus longtemps que Clovis. Il connut aussi parfaitement son père Childéric. Remi est en quelque sorte prisonnier d’une image qui s’est inscrite dans la légende : celle du baptême du roi des Francs. Mais la vie de l’évêque n’est pas réductible à cet événement qui s’inscrivit dans la postérité.

Marie-Céline Isaïa s’emploie à montrer la vie de saint Remi au-delà du baptême en présentant le quotidien d’un pasteur en Belgique seconde, tourné vers ses ouailles et non vers un dessein ou un destin national anachronique.

 

Via http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=573453



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22 août 2010 7 22 /08 /août /2010 14:30

« Ne craignez pas ! Je suis là et je veille ! » Telle est, selon une antique tradition, la promesse que la très Sainte Vierge Marie fit à saint Rémy la veille du baptême de Clovis, alors qu’il s’angoissait de l’avenir, d’abord glorieux, puis tragique, suspendu sur le royaume de France et qu’une vision venait de lui révéler. Depuis plus de quinze siècles, jamais les Français n’ont douté de cette protection et, confiants en Notre-Dame, ils n’ont cessé de lui élever des sanctuaires. Humbles chapelles campagnardes ou cathédrales splendides, modestes pèlerinages n’attirant que les gens du lieu ou centres de pèlerinages internationalement connus, c’est par centaines, voire par milliers, qu’ils se comptent dans notre pays. Tous ont une histoire, des traditions, une âme, et sont entourés de la dévotion et de l’affection des foules.

Inaugurant une série consacrée aux lieux de culte marials, Anne Bernet, auteur d’une biographie de sainte Bernadette devenue un classique, et d’une autre de sainte Catherine Labouré, poursuit, avec ce premier volume, son étude de la place de Notre-Dame dans la foi, l’histoire et les consciences. S’il a fallu faire un choix, fatalement subjectif, c’est cependant toute la France qui se trouve, province après province, à travers ces sanctuaires grands ou petits, fameux ou oubliés, racontée dans ces pages, avec ses joies, ses drames, ses ferveurs et ses espérances. Alliant, comme toujours, une scrupuleuse rigueur historique à l’art du récit, elle propose au lecteur une autre image d’un pays moins coupé de ses racines chrétiennes que certains se plaisent à le croire, et le dire.
Présentation de l’éditeur

Anne Bernet. « Notre Dame en France – 52 pèlerinages » – Editeur : Editions de Paris. 2010.
Disponible sur Alapage.

Source

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22 juillet 2010 4 22 /07 /juillet /2010 06:29

Comme livre à lire cet été j'ai choisi « Ratzinger professeur » de Gianni Valente (San Paolo 2008, 208pp.). Un texte vraiment intéressant pour connaître Joseph Ratzinger dans ses années de jeunesse et donc pour mieux le comprendre aujourd'hui comme pape Benoît XVI. Le sous-titre du livre est : « Années d'études et d'enseignements en souvenir d'élèves et collègues (1946-1977) ».

 

[L]a « lectio magistralis » qu'il a tenue le 24 juin 1959 au début de sa carrière de professeur à l'université de Bonn porte le titre : « Le Dieu de la foi et le Dieu des philosophes » [1]. La « question urgente » à laquelle le jeune professeur (32 ans) se mesure est le divorce moderne entre foi et religion, entre une religion reléguée au domaine personnel et privé, intimiste et sentimental, et une recherche rationnelle qui, depuis Kant, se refuse toute possibilité de connaitre et d'accéder à Dieu.

En citant saint Thomas, Joseph Ratzinger affirme qu'il est possible de dépasser toute opposition nuisible entre le langage de la foi et le langage de la raison. Le Dieu qui se manifeste progressivement dans l'Ancien et le Nouveau Testament coïncide au moins en partie avec le « Dieu des philosophes », autrement dit avec la recherche que les hommes font de Dieu. Le problème est un problème de langage. Les Pères de l'Église ont fait une admirable synthèse entre la foi biblique et l‘esprit hellénique*. De la même manière, écrit le jeune Ratzinger, « si (aujourd'hui) il est essentiel, pour le message chrétien, d'être non pas une doctrine secrète ésotérique pour un cercle restreint d'initiés [Note de Christ-Roi. racisme théologique appliqué aux sociétés secrètes judéo-maçonniques...], mais le message de Dieu adressé à tous, alors il est essentiel, pour celui-ci, de le traduire vers l'extérieur dans le langage commun de la raison humaine ».

 

Le jeune prêtre (depuis 1951) et professeur allemand ne se faisait cependant pas d'illusions. Dans un article publié en 1958, Joseph Ratzinger, alors âgé de 31 ans, écrit que considérer l'Europe un continent « presque entièrement chrétien » est une «  tromperie statistique »[2]: « Cette Europe, ajoute-t-il, que l'on appelle Europe chrétienne, est désormais depuis 400 ans le berceau d'un nouveau paganisme qui ne cesse de grandir dans le cœur même de l'Église, au risque de finir par la détruire de l'intérieur ». L'Église catholique de l'après-guerre devient pour lui de plus en plus, et de façon tout à fait inédite, une Église de païens qui se disent encore chrétiens, mais qui en fait sont devenus païens ».

 

De nombreuses années plus tard, le même Joseph Ratzinger explique le secret du succès de ses cours [3] : « Je n'ai jamais cherché à créer mon propre système, une théologie qui me serait personnelle. Si on veut vraiment parler de spécificité, il s'agit simplement du fait que je me propose de penser avec l'Église et cela signifie surtout avec les grands penseurs de la foi ». A travers ses leçons, les étudiants recevaient non seulement des notions de science académique, mais ils entraient en contact avec quelque chose de grand, avec le cœur de la foi chrétienne. Voilà le secret du jeune professeur de théologie, qui attirait les étudiants.

 

[1] J. Ratzinger, « Der Gott des Glaubens und der Gott der Philosophen », « Le Dieu de la foi et le Dieu des philosophes », Marcianum Press, Venise 2007.

[2] J. Ratzinger, « Die neuen Heiden und die Kirche » (Les nouveaux païens et l'Église) dans la revue « Hochland ».

[3] J. Ratzinger, « Le sel de la terre - Christianisme et Église catholique au tournant du millénaire - Un colloque avec Peter Seewald », San Paolo 1997, pag. 74.

 

Source : http://www.zenit.org/article-25043?l=french

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* A propos et autour de la synthèse entre la foi biblique et l‘esprit hellénique, lire : Pour en finir avec l'expression "judéo-christianisme"

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25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 17:34

Dans son tout récent livre, Retour sur un itinéraire Du Code Napoléon au siècle des Lumières, le professeur émérite des Universités et historien du droit Xavier Martin a donné un important témoignage, longuement mûri, sur la génèse de son travail de recherches, né d'études sur le Code Napoléon puis centré sur les Lumières et la Révolution.

 

Sous le titre Trente années d'étonnement, une nouvelle publication, destinée à un public élargi, propose la partie narrative, vive et pleine d'anecdotes, de ce témoignage d'une rare envergure.

 

A ceux qui ne connaissent pas les ouvrages de Xavier Martin, ce récit donnera le goût de les découvrir. Les autres seront surpris d'apprendre comment ils sont nés.

 

De Nature humaine et Révolution française à Voltaire méconnu, en passant par Régénérer l'espèce humaine et quelques autres titres, l'oeuvre de Xavier Martin a sans tapage gagné un public sensible à la richesse documentaire des analyses, au rajeunissement des perspectives, et à la clarté de l'exposition.

 

Cette oeuvre singulière, centrée sur les Lumières et la Révolution, n'est pas née du hasard. Elle a une histoire, mêlée au parcours universitaire de l'intéressé; une histoire étonnante, et d'abord étonnée, c'est-à-dire jalonnée d'étonnements : ils en constituent, depuis l'origine, l'énergie motrice. Xavier Martin retrace ici cette "randonnée intellectuelle" inopinée, riche en imprévus et rebondissements. Son récit alerte et plein d'anecdotes pourra surprendre ceux qui déjà connaissent l'oeuvre, et poussera les autres à la découvrir.

 

Merci à Xavier Martin pour son livre "Trente années d'étonnement".

A commander aux Editions Dominique Martin Morin.

 

Christ-Roi

 

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- Identité des fins entre le judéo-martinisme et la doctrine politique totalitaire de l'Umps  

- "Changer le monde" avec les jeunes de l'Ump (LipDub ump changer le monde.wmv) (Une idéologie maçonnique archétype du totalitarisme)

- Le rêve égalitaire et libéral, racines du mal totalitaire détruisant le réel : les princes des nuées ou l'"art royal"

Jean-Paul II a condamné l'illuminisme

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 16:52

Article d'abord publié sur a-rebours.fr puis repris dans L'Action française 2000.

 

 Eric Zemmour vient de consacrer un livre à l'histoire de France sous le titre Mélancolie française. Il y reconnaît à plusieurs reprises la valeur des idées de l'Action française (il vante avec beaucoup de chaleur les analyses géopolitiques de Maurras dans Kiel et Tanger et celles de Bainville sur le traité de Versailles dans Les Conséquences politiques de la paix). On appréciera aussi la grande indépendance d'esprit de l'essayiste, qui ne cherche visiblement pas à complaire à telle ou telle famille politique ou idéologique. La manière dont il commente les succès et les échecs, les brillantes intuitions comme les fourvoiements les plus complets du général De Gaulle est une preuve décisive de cette absence de parti pris qui est sans doute la plus grande qualité d'Eric Zemmour.

Trois thèses


    On pourrait résumer l'essentiel de Mélancolie française en trois thèses : la première consiste à affirmer, à rebours de l'opinion commune (néo-républicaine comme maurrassienne d'ailleurs) que la France a toujours aspiré à l'empire ; la seconde, que l'on peut dire de l'histoire de France ce que Clemenceau affirmait de la Révolution, à savoir qu'elle est un bloc, qu'entre la formation du territoire par la monarchie et les guerres révolutionnaires et impériales, il n'y a pas rupture mais continuité ; la troisième, que la France a échoué à devenir une grande puissance moderne, soit continentale soit maritime, en raison, d'une part, de l'acharnement contre elle de l'ennemi héréditaire anglais (puis anglo-américain) et de ses alliés objectifs que furent, de tous temps, les pacifistes ou les tenants du renoncement national et, d'autre part, de la faiblesse ancienne et toujours actuelle de notre démographie. Ces trois thèses sont séduisantes et partagent incontestablement le mérite de nous donner à penser en bousculant certains de nos repères. Cela dit, elles partagent aussi le défaut d'être avant tout de brillants paradoxes qui demandent à être soumis à un examen critique.

La nouvelle Rome


    Pour la première thèse, il convient de distinguer la dimension intérieure et extérieure de l'aspiration à l'imperium. Il ne fait pas de doute que la France a toujours été éminemment romaine sur le plan de la civilisation, des arts et lettres et de la conception de l'Etat. Ronsard écrit sa Franciade sur le modèle de l'Enéide de Virgile, le roi de France se prétend « empereur en son royaume » et ses légistes n'auront de cesse de se référer au droit romain. C'est le sens de ces beaux alexandrins de Maurras : « Notre Paris jamais ne rompit avec Rome / Paris d'Athènes en fleur a recueilli le fruit ». Sur le plan extérieur, les choses sont plus complexes. Quand Vauban conseille à Louis XIV de préférer un « pré carré » à des extensions territoriales plus grandes mais moins défendables militairement, il exprime toute la sagesse de l'ancienne France, – celle d'avant 1789 –, qui sait conquérir patiemment pour conserver durablement.

 

 Suite

 

via E-Deo

 

- Doctrine économique du blog Christ-Roi

- Identité nationale et anti-impérialisme
-
L'oligarchie cachée

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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 06:45
http://fr.altermedia.info/images/Photo-livre1.jpgL’histoire de l’Eglise éducatrice, est aujourd’hui un sujet méconnu.
Il ne l’a pas toujours été. Pendant près d’un siècle, des années 1880 aux années 1970, de nombreux travaux sur l’histoire de l’éducation et de l’enseignement ont mis en valeur cet aspect du passé de l’Eglise. Mais aujourd’hui ce double intérêt pour l’histoire de l’éducation et pour l’l'histoire de l’Eglise est beaucoup moins vif.
Il fut un temps où le public cultivé, même prévenu contre l’Eglise, connaissait plus ou moins son oeuvre éducatrice.
Ce temps est passé. De nos jours, le public et même les instituteurs sont devenus assez ignorants de ces choses.
Surprenante ignorance qui engendre l’indifférence et même l’ennui. Si l’on ne sait rien, comment s’intéresser?
L’auteur, Jean de Viguerie, dresse donc un panorama complet de l’oeuvre éducatrice de l’église à travers les siècles.
Un travail d’historien. Un travail précis et minutieux bref un ouvrage de référence.

Pour commander :
Dominique Martin Morin – L’Eglise et l’éducation – 16 €uros
21 rue du Docteur Jardin
53290 Bouère – france

Email: contact@editionsdmm.com

viaAltermedia
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L’école : "irréformable" (Jean de Viguerie)
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1 février 2010 1 01 /02 /février /2010 07:11
Alors que se poursuivent depuis près de trente ans les « apparitions » de la Vierge à Medjugorje, petite ville de Croatie et que des centaines de milliers de catholiques dans le monde croient encore à l’origine surnaturelle de ces phénomènes, voici le témoignage critique de l’historien autant que de l’homme de foi.
L’auteur, Yves Chiron, s’est rendu à Medjugorje pour les besoins de son enquête. Il y a rencontré voyants et guides spirituels, assisté aux « apparitions » et interrogé l’évêque du lieu. Il livre ici le résultat de ses recherches avec pour la première fois en français le texte de la longue conférence de Mgr Péric donnée en 2004 où l’évêque de Mostar analyse les faits, en souligne les contradictions et rappelle le « constat de non supernaturalitate ».
Outre trois autres interventions épiscopales (deux de Mgr Peric, une troisième de Mgr Brincard, évêque du Puy-en-Velay), Yves Chiron fait également le point sur la position du pape Benoît XVI et les condamnations les plus récentes du Saint Siège, éclairant catholiques et tout homme soucieux de vérité.

http://www.via-romana.fr/program_files/uploads/large/9782916727707.jpgCe livre nous montre qu'"Il y a bien une position autorisée et officielle de l'Eglise surles faits de Medjugorje".

Un livre que l'on peut commander à distance, notamment en passant par le site (à soutenir) de Via Romana.

Format : 20.5 x 13.5 cm
Pages : 98 (c'est suffisant pour bien comprendre)
Prix : 14 €
ISBN : 978-2-916727-70-7 


A l'occasion de la parution de ce livre, Yves Chiron participera à un Rendez-vous du forum catholique le lundi 22 février, de 18h30 à 22h. On pourra l'interroger sur la question de Medjugorje, mais compte tenu de sa qualité d'historien le thème de la soirée sera élargi à l'actualité de l'Eglise en général.

Source

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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 18:53

Dans Minute, Joël Prieur recense le dernier livre de Laurent Lagartempe, Origine de l’islam. Extrait :

I "Les origines de l’islam ont été réélaborées après coup, dans une sorte de légende dorée. Avec un prophète, Mohammed, un livre sacré, le Coran, et une ville sainte, La Mecque. Pour Laurent Lagartempe, s’appuyant sur les travaux convergents de spécialistes qui osent enfin parler, il n’y a à l’origine de l’islam ni prophète (Mohammed est un personnage de composition), ni ville sainte (La Mecque n’existe qu’à partir des années 695, bien après le début de cette histoire), ni livre sacré (le Coran est un recueil de textes écrits en arabe par des prédicateurs messianistes, à l’attention des bédouins païens). [...]

Laurent Lagartempe, avec le talent rédactionnel qui est le sien et la puissance de composition qui lui permet de fixer les faits qu’il rapporte sur la toile de l’histoire universelle, n’entend pas faire oeuvre originale. Mais il diffuse efficacement les grandes questions que l’on doit poser aujourd’hui à l’islam. [...] On pourra hurler au sacrilège. Il faut bien que la science puisse demander des comptes à la religion. Cela a été le cas vis-à-vis du christianisme, disons depuis le Traité théologico-politique de Spinoza à la fin du XVIIe siècle. Les chrétiens ont mis leur honneur à répondre aux critiques qui leur étaient faites. Pour l’islam, engoncé dans la violence et dans le fondamentalisme, ce processus de critique scientifique ne fait que commencer."

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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 20:49
http://www.laprocure.com/cache/couvertures_mini/9782915988291.jpgWilliam Cavanaugh, Le Mythe de la violence religieuse (Ed. de L'Homme Nouveau).
 
C’est une idée dominante : la religion promeut la violence car elle est absolutiste, source de divisions et irrationnelle. Mais peut-on séparer la violence « religieuse » de la violence « séculière » ? C’est la question que pose William Cavanaugh dans cet essai magistral publié simultanément aux Presses de l'Université d'Oxford et en France.
Au cœur du problème, l'invention d'un concept universel de « religion » accompagnant l'émergence de l'Etat moderne, la marginalisation de l'Église puis la colonisation. L'examen historique des « Guerres de religion »révèle qu'il est impossible d'isoler le facteur religieux de la résistance des élites locales face aux menées centralisatrices des souverains. L'État-nation s’est approprié le sacré, devenant lui-même l'objet d'une nouvelle « religion » exigeant une loyauté exclusive conduisant à la guerre. En Occident, le mythe de la violence religieuse est une arme pour limiter le rôle public des chrétiens. En politique étrangère, il légitime la « guerre libérale de libération» contre les sociétés non-séculières.
William Cavanaugh déconstruit brillamment un mythe fondateur de la modernité et ouvre de nouvelles voies à la réflexion sur l'origine de la violence.
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13 décembre 2009 7 13 /12 /décembre /2009 18:42

L’ouvrage de combat d’Europae Gentes est enfin disponible aux éditions DUALPHA :

Intitulé « LES ALTER EUROPEENS, Cette autre Europe de Paris à Berlin via Moscou» et dirigé par Frédéric Pichon.

Frédéric Pichon est avocat au barreau de Paris. Il est aussi Président de l’Association EUROPAE GENTES qui se fixe pour objectif de créer un pôle alternatif et militant à l’Union Européenne actuelle qui se construit sur le sable mouvant du relativisme éthique, culturel et spirituel et du dogme libre-échangiste. Loin de cette Europe là qui a signé son arrêt de mort en renonçant à ses racines gréco-romaines et chrétiennes, l’objectif de cet ouvrage est de contribuer à l’émergence d’une élite aristocratique et populaire afin de redonner un sens et une espérance à la jeunesse d’Europe. Mais avant de pouvoir construire, il convient de retrouver les fondements authentiques de l’unité européenne. C’est le sens de la première partie de cet ouvrage qui s’interroge sur les racines de l’Europe.

Frédéric PichonQuant à l’avenir, c’est autour de quatre défis que sont l’identité, la puissance, la justice sociale et le respect des libertés et solidarités communautaires que cette nouvelle Europe doit se construire. De tels axes de combat sont, à l’évidence, révolutionnaires. Si la philosophie de l’ouvrage est aux antipodes de celle de 1789 et qu’il en récuse à la fois la violence et le nihilisme, il va de soi qu’une telle alternative ne peut s’accommoder du réformisme d’un système intrinsèquement pervers dont les règles du jeu sont faussées. À l’image des insurgés irlandais de Pâques 1916, il convient de réhabiliter la valeur de l’exemple, du sacrifice et de l’honneur dans ce monde marqué par une anesthésie générale, replié sur sa tristesse et à la vertu de l’espérance…

Avec les collaborations de : Augustin Troly – Jean Baptiste Balmel – Christophe Boucher – François Joseph de Castellan – Thomas Doherty – Philippe Edmond – Guillaume de Flandres – François de Rhope.

« Soit l’Europe se construira sur les valeurs du marché, de l’hédonisme et du matérialisme, soit elle essaiera de renouer le fil d’Ariane rompu par les idéologies et les démarches nihilistes. L’Europe a donc le choix entre la vie ou la mort. Pour notre part, nous choisissons la vie… »

Cet ouvrage est disponible à la Librairie Primatice, 10 rue Primatice 75013 Paris ou en le commandant par internet en allant sur le site www.dualpha.com

Source : Europae Gentes

viaNovopress.info

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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 10:04
Le magazine de la Trilatérale Le Point rapporte la publication de la "première biographie" du général André, l'homme de l'affaire des Fiches en 1904. Cent ans après l'ensevelissement de ce scandale inouï les medias libéraux exhument l'affaire des fiches qui se rapporte à des centaines de cas d'"affaire Dreyfus", mais contre des catholiques... 


Le général Louis André, ministre de la Guerre entre 1900 et 1904

On ne sait aujourd'hui plus rien, ou presque, du général Louis André, ministre de la Guerre entre 1900 et 1904. L'histoire n'a retenu de lui que l'ignominieuse "affaire des fiches", qui éclata après la découverte d'un réseau de fichage et de surveillance des officiers catholiques et/ou monarchistes, mis sur pied avec l'aide des francs-maçons du Grand Orient de France. On se souvient que ce flicage avait vocation à faire progresser dans la carrière les officiers fidèles à la République, qui auraient été le plus souvent brimés au détriment de leurs collègues catholiques, qu'il s'agissait donc de débusquer.

Quand il est nommé au ministère de la Guerre, Louis André a des idées bien arrêtées. Il a dans ses papiers deux listes qu'il a lui-même préparées, et qui comptent 800 noms d'officiers, soit moins de 3 % des 27.000 que compte l'armée française pour commander ses 600.000 hommes. La première de ces listes est constituée d'officiers qu'il considère comme acquis à la République, et dont il entend favoriser les carrières. Il l'appelle Corinthe, en référence à l'adage "Il n'est pas donné à tout le monde d'aller à Corinthe". La seconde liste porte les noms d'officiers qu'il estime opposés à la République. Il la nomme Carthage, en référence à la formule de Caton l'Ancien : "Delenda est Carthago" (Il faut détruire Carthage). Louis André entend rompre avec l'autonomie de l'armée, pour la soumettre au politique, et les conflits éclatent immédiatement. Notamment quand le ministre décide contre tous les usages de désigner lui-même le chef du personnel et deux chefs de bureau de l'état-major.

L'auteur prend soin de présenter tout l'entourage et le cabinet de Louis André. Lequel, contrairement à la légende, n'est pas franc-maçon. Passionnante dissection de carrières très variées, d'ambitions divergentes, de déceptions fréquentes et donc de haines féroces. Dans cette galerie, un homme émerge : le capitaine Henri Mollin, gendre d' Anatole France . Contestant la médiocrité de sa jeune carrière, il s'est rapproché très tôt du Grand Orient de France. Et c'est donc lui que le chef de cabinet du ministre chargera de faire la liaison avec Narcisse Vadécart, secrétaire général du "GO", pour faire effectuer par les loges des villes de garnison des enquêtes sur les officiers proposés à l'avancement. On connaît la suite : les enquêtes ridicules, les accusations grotesques, les fuites en direction de la presse et le scandale énorme ! Suivi de la démission de Louis André.


Serge Doessant, Le général André, de l'affaire Dreyfus à l'affaire des fiches . Glyphe, 393 pages, Bibliographie et index, 25 euros. ISBN : 978 2 35815 013 2
lien via Le forum catholique

Pour mémoire :

Le 28 octobre 1904 débute le scandale des Fiches impliquant la maçonnerie (Grand Orient) qui va coûter sa place à Emile Combes (qui devra démissionner du 18 janvier 1905). En 1904, les officiers qui vont à la messe sont fichés par des expressions telles que :
  • "Va à la messe",
  • "clérical pratiquant scandaleusement",
  • "assiste aux offices religieux et s'y fait remarquer par sa dévotion",
  • "porte des cierges aux cérémonies religieuses",
  • "avale son hostie tous les dimanches,
  • "a assisté à la messe de première communion de sa fille",
  • "ne manque pas la confession",
  • "reçoit la Croix chez lui",
  • "sa femme s'occupe beaucoup d'œuvres pieuses",
  • "appartient à une famille de prêtres",
  • "fait élever ses enfants chez les frères" etc.,

et stoppés dans leur avancement par des expressions telles que: "à barrer!"

Des fiches en revanche signalent les éléments à promouvoir:

  • "Bon républicain",
  • "ne met jamais les pieds dans une église",
  • "libre-penseur convaincu à recommander au ministre",
  • "dévoué au gouvernement" etc.

Source: Jean Sévillia, Quand les catholiques étaient hors la loi, Perrin, 2005, p. 148-150

*
Quand les catholiques étaient hors la loi

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26 juin 2009 5 26 /06 /juin /2009 08:37
La « légende noire » sur le pape Pie XII (Eugenio Pacelli), accusé de complicité avec le nazisme, a deux causes, selon le directeur du quotidien du Vatican "L’Osservatore Romano", Giovanni Maria Vian : la propagande communiste et les divisions récurrentes au sein de l’Eglise.

Vian les expose dans une interview accordée à ZENIT à l’occasion de la publication, sous sa direction, du livre intitulé « In difesa di Pio XII. Le ragioni della storia » (Pour défendre Pie XII. Les raisons de l’histoire), Venise, Marsilio, 2009, 168 pages, 13,00 euros).

Le livre a été présenté le 10 juin par le cardinal secrétaire d’Etat, Tarcisio Bertone, le président de Marsilio Editori, Cesare De Michelis (Université de Padoue), et par les historiens Giorgio Israel (Université de Roma La Sapienza), Paolo Mieli (Université de Milan), par deux fois directeur du « Corriere della sera », et Roberto Pertici (Université de Bergame).

Le pape Pacelli qui, à sa mort en 1958, avait été unanimement encensé pour l’œuvre qu’il avait accomplie pendant la Seconde guerre mondiale, fut ensuite véritablement « diabolisé ». Comment une telle déformation de son image a-t-elle été possible, en quelques années, plus ou moins à partir de 1963 ?

Vian attribue cette campagne contre le pape en premier lieu à la propagande communiste qui s’est intensifiée à l’époque de la guerre froide.

Il fait remarquer que « la ligne adoptée dans les années de guerre par le pape et par le Saint-Siège, hostile aux totalitarismes mais traditionnellement neutre, se révéla en revanche, dans les faits, favorable à l’alliance contre Hitler, se caractérisant par un effort humanitaire sans précédent, qui a sauvé de très nombreuses vies humaines ».

« Cette ligne fut de toute façon anti-communiste, ce qui explique que, déjà durant la guerre, le pape était pointé du doigt par la propagande communiste comme complice du nazisme et de ses atrocités ».

L’historien considère que « même si Eugenio Pacelli a toujours été anti-communiste, il n’a jamais pensé que le nazisme pouvait être utile pour stopper le communisme, bien au contraire », et il en apporte la preuve en se fondant sur des faits historiques.

Tout d’abord, « entre l’automne de 1939 et le printemps de 1940, dans les premiers mois de la guerre, le pape appuya la tentative de coup d’Etat contre le régime hitlérien fomenté par certains cercles militaires allemands en contact avec les Britanniques ».

Ensuite, affirme G.M. Vian, après l’attaque de l’Allemagne contre l’Union soviétique au milieu de l’année 1941, Pie XII refusa dans un premier temps l’alignement du Saint-Siège sur la « croisade » contre le communisme, comme elle était présentée, et ensuite il a beaucoup fait pour tempérer l’opposition de nombreux catholiques américains à l’alliance des Etats-Unis avec l’Union soviétique stalinienne.

La propagande soviétique, rappelle le spécialiste, a été efficacement reprise dans la pièce « Le Vicaire » ("Der Stellvertreter ") de Rolf Hochhuth, jouée pour la première fois à Berlin le 20 février 1963, et qui présentait le silence du pape comme de l’indifférence face à l’extermination des juifs.

Déjà alors, constate G. M. Vian, on a considéré que ce drame relance nombre des accusations portées par Mikhail Markovich Scheinmann dans son livre Der Vatican im Zweiten Weltkrieg (« Le Vatican dans la seconde guerre mondiale »), d’abord publié en russe par l’Institut historique de l’Académie soviétique des sciences, organe de propagande de l’idéologie communiste.

Et, nouvelle preuve de l’opposition de Pie XII au nazisme : le fait que les chefs du Troisième Reich aient considéré le pape comme un authentique ennemi, ainsi que l’attestent les documents des archives allemandes qui, non par hasard, avaient été fermées au public par l’Allemagne communiste et n’ont été que depuis peu rouvertes et étudiées, comme l’a souligné un article de Marco Ansaldo dans "la Repubblica" du 29 mars 2007.

Le livre édité par G. M. Vian reprend successivement un texte du journaliste et historien Paolo Mieli, un écrit posthume de Saul Israël, biologiste, médecin et écrivain juif, des articles de Andrea Riccardi, historien et fondateur de la Communauté de Sant’Egidio, des archevêques Rino Fisichella, président de l’Académie pontificale pour la vie, et de Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture, du cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat au Vatican et, enfin, l’homélie et les deux discours de Benoît XVI prononcés en mémoire de son prédécesseur Pie XII.

Bien des gens ont contribué à ce discrédit de Pie XII, y compris au sein de l’Eglise catholique, en raison de la division entre progressistes et conservateurs, qui s’accentua pendant et après le Concile Vatican II, annoncé en 1959 et clos en 1965, affirme le directeur de L’Osservatore Romano.

« Son successeur, Jean XXIII, Angelo Giuseppe Roncalli, fut très vite salué comme ’le bon pape’ que, sans nuances, on opposait de plus en plus à son prédécesseur : en raison de son caractère et de son style radicalement différents, mais aussi de sa décision inattendue et retentissante de convoquer un concile ».

Les critiques catholiques contre le pape Pacelli avaient été précédées, dès 1939, des questions et accusations du philosophe catholique français Emmanuel Mounier, reprochant au pape son « silence » à propos de l’agression italienne en Albanie.

Pie XII fut, en outre, critiqué par des « cercles de Polonais en exil », qui lui reprochaient son silence face à l’occupation allemande.

C’est ainsi que, lorsque la polarisation s’accrut dans l’Eglise à partir des années soixante, tous ceux qui s’opposaient aux conservateurs attaquaient Pie XII, considéré comme un symbole de ces derniers, alimentant ou utilisant des arguments repris de la « légende noire ».

Le directeur de « L’Osservatore Romano » souligne que ce livre n’est pas né de l’intention de prendre la défense a priori du pape, « car Pie XII n’a que faire d’apologistes qui n’aident pas à clarifier la question historique ». En ce qui concerne les silences de Pie XII, non seulement sur la persécution des juifs (dénoncée sans bruit mais sans équivoque dans son message de Noël en 1942 et dans son allocution aux cardinaux du 2 juin 1943), mais aussi face aux autres crimes des nazis, l’historien souligne que cette ligne de conduite visait à ne pas aggraver la situation des victimes, tandis que le souverain Pontife se mobilisait pour les aider sur le terrain.

« Pacelli lui-même s’interrogea à plusieurs reprises sur son attitude. Ce fut donc un choix conscient et difficile que de chercher à sauver le plus grand nombre possible de vies humaines au lieu de dénoncer continuellement le mal avec le risque réel de provoquer des horreurs encore plus grandes », explique G. M. Vian.

Dans son livre, Paolo Mieli, d’origine juive, affirme dans ce sens : « Prendre pour argent comptant les accusations contre Pacelli, c’est comme traîner sur le banc des coupables présumés, avec les mêmes chefs d’accusation, Roosevelt et Churchill, en les accusant de ne pas avoir parlé plus clairement des persécutions antisémites ».

Rappelant que des membres de sa famille sont morts dans l’Holocauste, Paolo Mieli a déclaré textuellement : « Je refuse d’imputer la mort des miens à une personne qui n’en est pas responsable ».

Le livre publie aussi un texte inédit de Saul Israel écrit en 1944 lorsque, avec d’autres juifs, il avait trouvé refuge dans le couvent de San Antonio, via Merulana, à Rome. Son fils, Giorgio Israel, qui a participé à la présentation du livre, a ajouté : « Ce ne fut pas tel ou tel couvent ou le geste de compassion de quelques-uns, et personne ne peut penser que toute cette solidarité dont témoignèrent les églises et les couvents, ait pu avoir lieu à l’insu du pape, voire sans son consentement. La légende de Pie XII est la plus absurde de toutes celles qui circulent ». 

Au-delà de la légende noire. G. M. Vian explique ensuite que le livre édité sous sa responsabilité n’a pas l’intention de se focaliser sur la légende noire, mais que, « un demi siècle après la mort de Pie XII (9 octobre 1958) et soixante ans après son élection (2 mars 1939), un nouveau consensus historiographique semble se dessiner sur l’importance historique de la figure et du pontificat de Eugenio Pacelli ».

L’objectif du livre est surtout de contribuer à restituer à l’histoire et à la mémoire des catholiques un pape et un pontificat d’une importance capitale sous maints aspects qui, dans l’opinion publique, sont encore éclipsés par la polémique suscitée par la « légende noire ».

Catholique.org
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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 08:39
Toutes mes félicitations à l'excellent chercheur Hervé Ryssen, auteur d'ouvrages essentiels sur l'idéologie planétarienne des mondialistes. Ilmet en ligne sur son site, en fichier pdf, un résumé de L'Américanisme et la conjuration antichrétienne de Mgr Henri Delassus (1899), via ma propre synthèse surChrist-Roi.net. Qu'il en soit ici remercié.

"Nous venons seulement de découvrir, en ce mois de mai 2009, le livre de Mgr Henri Delassus, publié en 1899. Il nous paraît juste de lui rendre hommage, car il est le premier auteur français, à notre connaissance, à avoir expliqué correctement le projet “planétarien” du judaïsme.

...

Édouard Drumont
, il faut le dire, était passé à côté de cette question, pourtant primordiale. A aucun moment, ni dans sa France juive (1886), ni dans La Fin d’un Monde (1889), il n’a esquissé la moindre explication de la “mission” dont les intellectuels juifs ne cessent de se prévaloir.
Dans les années trente, Lucien Rebatet, lui non plus, n’a jamais exposé les buts du judaïsme.

 

Il a donc fallu attendre Monseigneur Delassus pour comprendre les motivations de la politique juive universelle. Nous vous présentons ici tous les extraits de son ouvrage traitant de ce problème fondamental, en regrettant de ne pas avoir cité ce grand Français dans aucun de nos livres.

http://www.mediafire.com/download.php?0hlwuwnnm3w (fichier pdf à télécharger)

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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 07:01
Les sionistes et les Juifs en général sont malvenus à parler de "racisme" ou même d'"antisémitisme" pour décrédibiliser leurs adversaires lorsque on apprend, de la bouche même d'un historien juif, Shlomo Sand, qu'en réalité ce sont eux, les sionistes qui développent "un discours ethnocentrique, biologique, génétique", "une pensée réellement raciste". Au sens ethnique et purement racial, ce "peuple juif" n'existe pas (ou plus), il s'agit d'une construction sioniste, un mythe national au service de l'Etat d'Israël. 

L’historien Shlomo Sand est l'auteur du livre « Comment le peuple juif a-t-il été inventé ? ». Pour lui, les Juifs qui vivent aujourd’hui en Israël et en d’autres endroits dans le monde, ne sont absolument pas les descendants du peuple ancien qui vivait dans le royaume de Judée à l’époque du premier et du second Temple. Ils tirent leur origine, selon lui, de peuples variés qui se sont convertis au cours de l’Histoire en divers lieux du bassin méditerranéen et régions voisines.

Non seulement les Juifs d’Afrique du Nord descendraient pour la plupart de païens convertis, mais aussi les Juifs yéménites (vestiges du royaume Himyarite, dans la péninsule arabique, qui s’était converti au judaïsme au quatrième siècle) et les Juifs ashkénazes d’Europe de l’Est (des réfugiés du royaume khazar converti au huitième siècle).

A la différence d’autres « nouveaux historiens » qui ont cherché à ébranler les conventions de l’historiographie sioniste, Shlomo Sand ne se contente pas de revenir sur 1948 ou sur les débuts du sionisme, mais remonte des milliers d’années en arrière. Il tente de prouver que le peuple juif n’a jamais existé comme « peuple-race » partageant une origine commune mais qu’il est une multitude bigarrée de groupes humains qui, à des moments différents de l’Histoire, ont adopté la religion juive.

D’après Sand, chez certains penseurs sionistes, cette conception mythique des Juifs comme peuple ancien conduit à une pensée réellement raciste : « Il y a eu, en Europe, des périodes où, si quelqu’un avait déclaré que tous les Juifs appartenaient à un peuple d’origine non juive, il aurait été jugé antisémite séance tenante. Aujourd’hui, si quelqu’un ose suggérer que ceux qui sont considérés comme juifs, dans le monde (...) n’ont jamais constitué et ne sont toujours pas un peuple ni une nation, il est immédiatement dénoncé comme haïssant Israël » (p. 31).

D’après Sand, la description des Juifs comme un peuple d’exilés, errant et se tenant à l’écart, qui « ont erré sur mers et sur terres, sont arrivés au bout du monde et qui, finalement, avec la venue du sionisme, ont fait demi-tour pour revenir en masse sur leur terre orpheline », cette description ne relève que d’une « mythologie nationale ». ... « [D]e même, les premiers bourgeons du nationalisme juif se sont tournés vers cette lumière intense dont la source était le royaume mythologique de David » (p. 81).

Mais alors, quand le peuple juif a-t-il réellement été inventé ?... « Dans l’Allemagne du 19e siècle, à un certain moment, des intellectuels d’origine juive, influencés par le caractère ‘volkiste’ du nationalisme allemand, se sont donné pour mission de fabriquer un peuple "rétrospectivement", avec la soif de créer une nation juive moderne. A partir de l’historien Heinrich Graetz, des intellectuels juifs commencent à esquisser l’histoire du judaïsme comme l’histoire d’un peuple qui avait un caractère national, qui est devenu un peuple errant et qui a finalement fait demi-tour pour revenir dans sa patrie. »

... « [L]es chances que les Palestiniens soient des descendants de l’ancien peuple de Judée sont beaucoup plus élevées que les chances que vous et moi en soyons. Les premiers sionistes, jusqu’à l’insurrection arabe, savaient qu’il n’y avait pas eu d’exil et que les Palestiniens étaient les descendants des habitants du pays. Ils savaient que des paysans ne s’en vont pas tant qu’on ne les chasse pas. Même Yitzhak Ben Zvi, le second président de l’Etat d’Israël, a écrit en 1929, que "la grande majorité des fellahs ne tirent pas leur origine des envahisseurs arabes, mais d’avant cela, des fellahs juifs qui étaient la majorité constitutive du pays". »

« Le peuple ne s’est pas disséminé, c’est la religion juive qui s’est propagée. Le judaïsme était une religion prosélyte. Contrairement à une opinion répandue, il y avait dans le judaïsme ancien une grande soif de convertir. Les Hasmonéens furent les premiers à commencer à créer une foule de Juifs par conversions massives, sous l’influence de l’hellénisme. Ce sont les conversions, depuis la révolte des Hasmonéens jusqu’à celle de Bar Kochba, qui ont préparé le terrain à la diffusion massive, plus tard, du christianisme. Après le triomphe du christianisme au 4e siècle, le mouvement de conversion a été stoppé dans le monde chrétien et il y a eu une chute brutale du nombre de Juifs. On peut supposer que beaucoup de Juifs apparus autour de la mer Méditerranée sont devenus chrétiens. Mais alors, le judaïsme commence à diffuser vers d’autres régions païennes - par exemple, vers le Yémen et le Nord de l’Afrique. Si le judaïsme n’avait pas filé de l’avant à ce moment-là, et continué à convertir dans le monde païen, nous serions restés une religion totalement marginale, si même nous avions survécu. »

« Je me suis demandé comment des communautés juives aussi importantes avaient pu apparaître en Espagne. J’ai alors vu que Tariq Ibn-Ziyad, commandant suprême des musulmans qui envahirent l’Espagne, était berbère et que la majorité de ses soldats étaient des Berbères. Le royaume berbère juif de Dahia Al-Kahina n’avait été vaincu que 15 ans plus tôt. Et il y a, en réalité, plusieurs sources chrétiennes qui déclarent que beaucoup parmi les envahisseurs d’Espagne étaient des convertis au judaïsme. La source profonde de la grande communauté juive d’Espagne, c’étaient ces soldats berbères convertis au judaïsme. »

Aux dires de Sand, l’apport démographique le plus décisif à la population juive dans le monde s’est produit à la suite de la conversion du royaume khazar - vaste empire établi au Moyen-âge dans les steppes bordant la Volga et qui, au plus fort de son pouvoir, dominait depuis la Géorgie actuelle jusqu’à Kiev. Au 8e siècle, les rois khazars ont adopté la religion juive et ont fait de l’hébreu la langue écrite dans le royaume. A partir du 10e siècle, le royaume s’est affaibli et au 13e siècle, il a été totalement vaincu par des envahisseurs mongols et le sort de ses habitants juifs se perd alors dans les brumes.

Shlomo Sand revisite l’hypothèse, déjà avancée par des historiens du 19e et du 20e siècles, selon laquelle les Khazars convertis au judaïsme seraient l’origine principale des communautés juives d’Europe de l’Est. « Au début du 20e siècle, il y a une forte concentration de Juifs en Europe de l’Est : trois millions de Juifs, rien qu’en Pologne », dit-il ; « l’historiographie sioniste prétend qu’ils tirent leur origine de la communauté juive, plus ancienne, d’Allemagne, mais cette historiographie ne parvient pas à expliquer comment le peu de Juifs venus d’Europe occidentale - de Mayence et de Worms - a pu fonder le peuple yiddish d’Europe de l’Est. Les Juifs d’Europe de l’Est sont un mélange de Khazars et de Slaves repoussés vers l’Ouest. »

« Les Juifs formaient, à l’Est, une couche sociale dépendante de la bourgeoisie allemande et c’est comme ça qu’ils ont adopté des mots allemands. Je m’appuie ici sur les recherches du linguiste Paul Wechsler, de l’Université de Tel Aviv, qui a démontré qu’il n’y avait pas de lien étymologique entre la langue juive allemande du Moyen-âge et le yiddish. Le Ribal (Rabbi Yitzhak Bar Levinson) disait déjà en 1828 que l’ancienne langue des Juifs n’était pas le yiddish. Même Ben Tzion Dinour, père de l’historiographie israélienne, ne craignait pas encore de décrire les Khazars comme l’origine des Juifs d’Europe de l’Est et peignait la Khazarie comme la "mère des communautés de l’Exil" en Europe de l’Est. Mais depuis environ 1967, celui qui parle des Khazars comme des pères des Juifs d’Europe de l’Est est considéré comme bizarre et comme un doux rêveur. »

« Il est clair que la crainte est de voir contester le droit historique sur cette terre. Révéler que les Juifs ne viennent pas de Judée paraît réduire la légitimité de notre présence ici. Depuis le début de la période de décolonisation, les colons ne peuvent plus dire simplement : "Nous sommes venus, nous avons vaincu et maintenant nous sommes ici" - comme l’ont dit les Américains, les Blancs en Afrique du Sud et les Australiens. Il y a une peur très profonde que ne soit remis en cause notre droit à l’existence. »

Cette crainte n’est-elle pas fondée ?

« Non. Je ne pense pas que le mythe historique de l’exil et de l’errance soit la source de ma légitimité à être ici. Dès lors, cela m’est égal de penser que je suis d’origine khazar. Je ne crains pas cet ébranlement de notre existence, parce que je pense que le caractère de l’Etat d’Israël menace beaucoup plus gravement son existence. Ce qui pourra fonder notre existence ici, ce ne sont pas des droits historiques mythologiques mais le fait que nous commencerons à établir ici une société ouverte, une société de l’ensemble des citoyens israéliens. »

En fait, vous affirmez qu’il n’y a pas de peuple juif.

« Je ne reconnais pas de peuple juif international. Je reconnais un "peuple yiddish" qui existait en Europe de l’Est, qui n’est certes pas une nation mais où il est possible de voir une civilisation yiddish avec une culture populaire moderne. Je pense que le nationalisme juif s’est épanoui sur le terreau de ce "peuple yiddish". Je reconnais également l’existence d’une nation israélienne, et je ne lui conteste pas son droit à la souveraineté.

... « Du point de vue du sionisme, cet Etat n’appartient pas à ses citoyens, mais au peuple juif. Je reconnais une définition de la Nation : un groupe humain qui veut vivre de manière souveraine. Mais la majorité des Juifs dans le monde ne souhaite pas vivre dans l’Etat d’Israël, en dépit du fait que rien ne les en empêche. Donc, il n’y a pas lieu de voir en eux une nation. »

Qu’y a-t-il de si dangereux dans le fait que les Juifs s’imaginent appartenir à un seul peuple ? Pourquoi serait-ce mal en soi ?

« Dans le discours israélien sur les racines, il y a une dose de perversion. C’est un discours ethnocentrique, biologique, génétique. ... »

http://www.voxnr.com/cc/d_antisionisme/EkEEkEuupEQcHEDTAH.shtml
 

notes

Shlomo Sand est né en 1946 à Linz (Autriche) et a vécu les deux premières années de sa vie dans les camps de réfugiés juifs en Allemagne. En 1948, ses parents émigrent en Israël, où il a grandi. Il finit ses études supérieures en histoire, entamées à l’université de Tel-Aviv, à l’École des hautes études en sciences sociales, à Paris. Depuis 1985, il enseigne l’histoire de l’Europe contemporaine à l’université de Tel-Aviv. Il a notamment publié en français : « L’Illusion du politique. Georges Sorel et le débat intellectuel 1900 » (La Découverte, 1984), « Georges Sorel en son temps », avec J. Julliard (Seuil, 1985), « Le XXe siècle à l’écran » (Seuil, 2004). « Les mots et la terre. Les intellectuels en Israël » (Fayard, 2006)

Source : Ofri Ilani, Haaretz, 21 mars 2008, traduit de l’hébreu par Michel Ghys pour Protection Palestine
ViaVoxnr

Avec Shlomo Sand, c'est la soit-disant "preuve irréfutable" du juif intégriste Rav Ron Chaya (que nous avons rencontré samedi, dans son cours "Comment arrivera la victoire (d'Israël)"), qui s'effondre de haut en bas. Toute la théorie de cet extrémiste (à écouter en entier) qui "défie qui que ce soit au monde de venir démolir sa démonstration" (sic), bâtie sur le soit-disant "peuple juif" préservé par Dieu de tout mélange depuis l'Antiquité..., s'écroule. Le "peuple juif" d'aujourd'hui n'est pas le peuple de l'époque d'Abraham ou de David, argument développé par Rav Ron Chaya par opposition aux autres peuples européens qui auraient, selon lui, bien évidemment tous disparu... Mais Dieu aurait préservé seul le "peuple juif", ce qui prouverait l'élection divine du "peuple juif" (sic)...

Ce que n'ont pas compris ces Juifs fondamentalistes c'est que, conformément aux prophètes, depuis 2000 ans, peu importe la race, Dieu a établi une nouvelle Alliance dans son Christ. Jésus-Christ est le Messie d'Israël qui établit en Lui l'Alliance de Dieu avec tous les hommes, tous les peuples, toutes les races et toutes les nations. Les "Juifs" d'aujourd'hui sont ceux qui disent être juifs "mais ne le sont pas", leur assemblée est "une synagogue de Satan" (Apocalypse, chapitre II, verset 9). Leur vocation est de se convertir au Christ Jésus, Sauveur, Pacificateur et Rédempteur annoncé pour tous les hommes, Christ mort et ressuscité conformément aux prophètes.
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25 avril 2009 6 25 /04 /avril /2009 12:14

Les Editions de Paris ouvrent une souscription pour l'édition de "Le Messie en Croix, selon les premières églises face à l’islam" du Père François Jourdan, théologien et islamologue, en vue d'une parution durant l'été 2009. En 2008 son livre "Dieu des chrétiens, Dieu des musulmans, Des repères pour comprendre" (Ed. L'Oeuvre) montrait les ambiguïtés, l'absence de consistance de l'actuel dialogue islamo-chrétien, et les difficultés qui en résultent. Ceci lui avait valu les foudres des "biens pensants" du dialogue avec les musulmans, dont les recensions négatives de "La Croix" (7 février 2008 page 13) et du site du "Groupe de recherches islamo-chrétien" (GRIC).

On peut retrouver l'annonce de cette souscription sur ND de Kabylie

La présentation du livre aux
Editions de Paris

Et le
formulaire de souscription pour ceux qui seraient intéressés.

Ce livre m'a été recommandé par un ami spécialiste de ces questions, c'est pourquoi je vous transmets les coordonnées; en effet je pense qu'il devrait être intéressant en apportant un regard avisé et original sur cette question.
Je rappelle que Notre-Dame de kabylie est un site de convertis de l'islam vers le catholicisme.

Via
Le Forum catholique

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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 08:14

La déferlante médiatique qui s'en prend sans discontinuer à Benoît XVI depuis deux mois nous invite à la prière mais aussi à la réflexion. De quels moyens d'action et de résistance disposons-nous face au terrorisme intellectuel de la « pensée unique » ?

Avant toute réaction, il faut connaître les méthodes et les procédés de l'ennemi. Or, les Editions de Renaissance Catholique viennent de faire paraître sous le titre La Pensée unique, une synthèse qui, grâce aux onze conférenciers parmi les meilleurs spécialistes : historiens, journalistes, universitaires, permet de comprendre la manière dont s'impose cette pensée unique, qui est essentiellement une tyrannie née de la disparition de la vérité objective.

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Sommaire
Du politiquement correct à la pensée unique ? Martin Peltier
Les méthodes du terrorisme intellectuel Philippe Conrad
Aux sources du politiquement correct Serge de Beketch +
Historiquement correct Jean Sévillia
Religieusement correct Michel De Jaeghere
Pédagogiquement correct Olivier Pichon
Géopolitiquement correct Aymeric Chauprade
Économiquement correct Michel Sarlon-Malassert
Moralement correct Jean-Pierre Dickès
Artistiquement correct Olivier Madelin
La vérité vous rendra libres Jean-Pierre Maugendre

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26 décembre 2008 5 26 /12 /décembre /2008 18:31
Alain Laurent a bien compris que l'idéologie de l'"antiracisme" fonctionne sur le même registre que le "libéralisme": corruption et perversion au programme, au final destruction du soubassement qu'entreprenait de défendre l'idéologie (destruction des libertés pour le "libéralisme", atteintes aux libertés d'expression, au droit de propriété; augmentation du racisme, culpabilisation,  séparation du reste des Français, éloignement des populations d'accueil françaises, communautarisme et discrimination pour l'"antiracisme").

Dans le cadre du "Libre Journal des Idées Politiques", Max Lebrun a invité ... Alain Laurent, philosophe, écrivain, auteur de La Société ouverte et ses nouveaux ennemis.

Pour ce dernier, toutes les démocraties égalitaires, détribalisées et sécularisées d’Occident sont confrontées aux mêmes défis du communautarisme.

... [L]'idéologie prétendument "antiraciste", acquise au relativisme multiculturel, ... a perverti les valeurs de tolérance et d’ouverture. (1:25:54).
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